Accompagner l’innovation en agriculture :
entre dynamique des supports fournis et qualité des services
Cas d’étude sur le «Service d’Information Economique des Légumes » (SIEL)
Le SIEL est un système de diffusion d’informations de marché auprès des producteurs par l’utilisation d’outils
numériques et d’animation autour de panneaux d’afchage. Le SIEL est porté par l’association CEFFEL1 et l’organisation faîtière de producteurs FIFATA2. Il est utilisé dans 12 régions. Le SIEL cherche à réduire les asymétries d’information entre les producteurs et les acheteurs sur l’évolution des prix, afin de faciliter la commercialisation des légumes et adapter les calendriers de cultures.
Accompagner l’innovation en agriculture : entre dynamique des supports fournis et qualité
des services.
Cas d’étude sur la vaccination des poulets gasy par les paysans relais
L’innovation porte principalement sur la vaccination du cheptel aviaire des membres des organisations de producteurs (FIKOTAMIFI-FIFATA et FIFATAM-FIFATA) par des paysans relais. La mise en place de ces paysans relais
permet un encadrement de proximité à moindre coût. Le regroupement des producteurs facilite l’organisation concernant les achats groupés, le transport et le stockage des vaccins. L’achat groupé permet aux groupements d’acquérir des vaccins à moindre coût. La vaccination du cheptel aviaire par les paysans relais repose sur une collaboration avec les vétérinaires mandataires.
L’innovation est un processus qui implique des individus (producteurs et entrepreneurs), des organisations ou des
communautés d’innovation appelés «porteurs de projets d’innovation» qui vont changer de pratiques, développer un
nouveau produit ou de nouvelles formes d’organisation, en réponse à un problème ou pour saisir une opportunité.
Toute innovation réussie combine des dimensions à la fois techniques et socio-organisationnelles.
Le conseil agricole occupe une place prépondérante dans l’appui aux processus d’innovation,
particulièrement dans les pays du Sud. Or, l’accompagnement de l’innovation nécessite une diversité de
formes d’appuis, appelés services support à l’innovation (SSI). À partir d’une analyse exploratoire à
Madagascar, cet article questionne la place du conseil agricole vis-à-vis de la diversité des organisations et
des activités d’accompagnement de l’innovation. Les principales organisations fournissant des SSI ont été
étudiées dans quatre régions des Hautes Terres de Madagascar et leur offre de SSI caractérisée. Les résultats
montrent que le conseil technique reste prépondérant dans l’éventail de l’offre de SSI, avec un fort
pluralisme des fournisseurs de conseil et une diversité de combinaisons avec les autres SSI. Or, les porteurs
d’innovation doivent bénéficier d’autres SSI, tels que le renforcement de capacité, la mise en réseau, des
appuis institutionnels, un accès au financement, intrants et équipements nécessaires à l’innovation. Ces
résultats appellent à renouveler les postures du conseiller agricole vers davantage d’appui au renforcement
de capacité et interrogent la stratégie des organisations vis-à-vis de leur appui à l’innovation : la
spécialisation dans le conseil, la combinaison à d’autres SSI ou la collaboration avec d’autres organisations.
Ces éléments renouvellent le constat du pluralisme de l’offre de conseil qui, analysé par le prisme des SSI, ne
s’applique pas seulement à l’échelon de l’agent-conseiller ou de l’organisation, mais également dans des
réseaux d’organisations aux configurations variables. Les perspectives de cette analyse sont d’assurer la
coordination des dispositifs de conseil avec les autres fournisseurs de SSI pour une plus grande efficacité
dans l’accompagnement des porteurs d’innovation
Processus d'innovation et condition des maintiens des agriculteurs: la diffusion des innovations dans la paysannerie Malgache, cas de la région du lac Alaotra
L’économie malgache dépend essentiellement de l’agriculture. Or, son devenir se trouve
compromis par des modes de production qui déstabilisent les conditions environnementales,
économiques, sociales, voire sociétales. Ces modes de production conduisent à exercer un poids
considérable sur l’accès au foncier, menacent les revenus agricoles, et favorisent l’exode rural. Les
mouvements migratoires qui en découlent, alimentent le chômage en milieu urbain sans résoudre les
problèmes dans les zones rurales. Cette dynamique remet alors en cause le développement de
l’ensemble du pays. La présente thèse propose de construire une relation entre la question du
développement durable et les processus de diffusion des innovations dans les milieux paysans. La
problématique de recherche porte donc sur les caractéristiques et l’impact des innovations sur le
développement des territoires ruraux, qui conduirait au maintien d’une paysannerie active. Le
processus d’innovation porte plus précisément sur les systèmes à base de semis direct sous
couverture végétale (SCV). En s’appuyant sur les apports de Schumpeter et des néo-schumpétériens,
puis des sociologues de l’innovation pour l’analyse de la construction socio-technique et économique
des systèmes SCV, il s’agit d’étudier l’influence des conditions techniques, économiques et sociales
sur les processus d’adoption. Les résultats obtenus montrent le caractère progressif de la diffusion, et
l’importance des effets d’entraînement induits. En se basant sur la dynamique d’évolution des
réseaux, ce travail met en évidence le lien étroit qui s’établit entre la notion de développement
durable et les processus d’apprentissage liés à l’adoption des systèmes SCV. Ces processus favorisent
ainsi la diffusion de nouvelles techniques, et débouchent sur une construction durable du
développement, dans la société paysanne.
La région Alaotra Mangoro est une région à forte potentiel économique et
environnemental, située dans la partie Est central de Madagascar. La région est très fertile
et très riche en ressource naturelle mais elle souffre principalement du problème
d’infrastructure comme exemple la RN 44 et de la destruction à grande vitesse ainsi que
de la surexploitation des ressources naturelles. L’Alaotra Mangoro est considéré comme
une des régions possédant des projets à long terme. Chacun de ces projets a contribué à sa
manière à l’amélioration des conditions de vie des populations, étant données que 80% de
cette région sont des paysans. Ainsi, malgré tous les efforts entrepris, de grands défis
restent encore à relever. Au nombre de ceux-ci figure les renforcements de capacités, et
l’autonomisation des organisations paysannes qui pratiquent, jusqu’à maintenant les
techniques traditionnelles, qui ne rapportent que peu de rendement.
En 2003, un projet de développement portant la dénomination « Projet de Mise en
Valeur et Protection des Bassins Versants du Lac Alaotra » a vu le jour. Ce projet
constitue une contribution importante de l’AFD au programme national multi-bailleur
bassins versants périmètres irrigués. Il vise l’amélioration durable des revenus des
agriculteurs dans les bassins versants et les périmètres irrigués du Lac Alaotra tout en
préservant l’environnement et la promotion à l’échelon national de l’agro écologie par
l’information, la formation et la diffusion des systèmes de semis direct.
Le projet sus indiqué, en action dans la région Alaotra Mangoro depuis huit ans, en
préparation aussi, pour sa rétraction en 2013 vise surtout à identifier et mettre en œuvre
les stratégies efficaces qui pourraient améliorer la pérennité des actions menées. Il est
alors possible aujourd’hui d’apprécier sans aucune prétention à l’exhaustivité, dans quelle
mesure les effets ou impacts recherchés ont été obtenus et quelles sont les leçons à tirer de
la mise en œuvre de ce projet.
De façon spécifique, il s’agit d’examiner d’une part, les résultats atteints par
rapport à ceux qui étaient attendus et d’autre part, de poser les jalons d’une évaluation de
l’impact du projet dans ses zones d’interventions.
Le présent travail, qui comprend deux parties, respectivement, constitués de deux
chapitres, est donc un essai de prospective du développement local des zones
d’intervention du projet dans la région Alaotra Mangoro.
Au cours de cette mission, l’équipe du volet GRAP a
pu être sensibilisée à l’approche terroir et des solutions aux problèmes rencontrés ont été proposées, en particulier l’application du semis direct de l’avoine de contre-saison. Les grandes lignes de l’orientation future ont été
définies et 2 terroirs ont été pré-identifiés.
D’ici la prochaine mission, l’installation de l’avoine va se poursuivre, ainsi que la pré-
identification d’autres terroirs par les techniciens, combinées avec des réunions d’information/sensibilisation avec les paysans installés sur les ZGC. Au cours de la mission suivante, les parcelles d’avoine et les terroirs seront visités afin de proposer à la chef du sous-volet GRAP des terroirs et topo-séquences modèles pour sélection définitive. De plus, la programmation des activités
sur ces topo-séquences sera précisée, et des formations pour la mise en œuvre de cette programmation seront dispensées aux techniciens,
avec la collaboration de la stagiaire. Ce travail servira de base pour un diagnostic approfondi des terroirs retenus par un consultant choisi par la chef du sous-volet GRAP
Analyse bibliographique de 147 articles sur l'agroforesterie a permis une typologie des travaux en fonction de 4 variables: les systèmes étudiés, la localisation des programmes, les organismes impliqués et les méthodes utilisées. Les systèmes agroforestiers permettent, d'un point de vue agronomique, de mieux contrôler l'érosion et les adventices, de mieux maîtriser la gestion de l'eau et de stabiliser la fertilité des sols