Le conseil agricole occupe une place prépondérante dans l’appui aux processus d’innovation,
particulièrement dans les pays du Sud. Or, l’accompagnement de l’innovation nécessite une diversité de
formes d’appuis, appelés services support à l’innovation (SSI). À partir d’une analyse exploratoire à
Madagascar, cet article questionne la place du conseil agricole vis-à-vis de la diversité des organisations et
des activités d’accompagnement de l’innovation. Les principales organisations fournissant des SSI ont été
étudiées dans quatre régions des Hautes Terres de Madagascar et leur offre de SSI caractérisée. Les résultats
montrent que le conseil technique reste prépondérant dans l’éventail de l’offre de SSI, avec un fort
pluralisme des fournisseurs de conseil et une diversité de combinaisons avec les autres SSI. Or, les porteurs
d’innovation doivent bénéficier d’autres SSI, tels que le renforcement de capacité, la mise en réseau, des
appuis institutionnels, un accès au financement, intrants et équipements nécessaires à l’innovation. Ces
résultats appellent à renouveler les postures du conseiller agricole vers davantage d’appui au renforcement
de capacité et interrogent la stratégie des organisations vis-à-vis de leur appui à l’innovation : la
spécialisation dans le conseil, la combinaison à d’autres SSI ou la collaboration avec d’autres organisations.
Ces éléments renouvellent le constat du pluralisme de l’offre de conseil qui, analysé par le prisme des SSI, ne
s’applique pas seulement à l’échelon de l’agent-conseiller ou de l’organisation, mais également dans des
réseaux d’organisations aux configurations variables. Les perspectives de cette analyse sont d’assurer la
coordination des dispositifs de conseil avec les autres fournisseurs de SSI pour une plus grande efficacité
dans l’accompagnement des porteurs d’innovation
Proposition d’une méthode d’analyse multi-dimension et multi-échelle
des pratiques agroécologiques ; exemple de l’usage des légumineuses
en culture pluviale dans le Moyen-Ouest de Madagascar
La communication propose de présenter une méthode d’évaluation multi-dimension et multi-échelle des
apprentissages des pratiques agroécologiques. Elle est issue de l’initiative BOOST (Biodiversity for agroecological
Transition in developping countries) portée par le CIRAD. La mise au point de cette méthode d’évaluation a
débuté en 2017 et a été appliquée sur deux communes rurales du Moyen Ouest en mobilisant une enquête
auprès de 40 producteurs et une série d’entretiens avec des acteurs du développement. La méthode consiste à
coupler une analyse « systémique » des exploitations agricoles à une analyse fine des processus d’apprentissage
puis des acteurs intervenants dans le territoire. Dans ce cas d'étude elle a concerné l'évaluation de pratiques
agricoles innovantes basées sur des légumineuses (mucuna, stylosanthes, haricot, en triple association, en
association de culture ou en couverture végétale du sol). Dans un premier temps elle a permis de mieux
comprendre les freins à l'adoption de ces pratiques tant du point de vue technique que cognitif. L’originalité de
cette méthode repose sur la combinaison de différentes dimensions, outils et échelles d’évaluation.
CREATING SYNERGIES BETWEEN CONSERVATION
AGRICULTURE AND CATTLE PRODUCTION IN
CROP–LIVESTOCK FARMS: A STUDY CASE IN THE LAKE
ALAOTRA REGION OF MADAGASCAR
Conservation agriculture (CA) has been promoted as a strategy to cope with deterioration in soil fertility, but
its adoption on smallholder farms in tropical areas remains limited. In Madagascar, livestock production
is facing shortages in forage especially during the dry season. The value of cover crops used in CA as
livestock feed could be an incentive to make this form of agriculture more acceptable in rural areas. To
do so, farmers must find a trade-off between the use of biomass from cover crops for animal production
and its maintenance on the soil to meet CA’s criteria. In this study, we evaluated the impact of biomass
flows (cover crops and manure) between cropping and cattle production in crop–livestock farms in the
Lake Alaotra region. Surveys among crop–livestock farmers were used to calculate feed concentrate and
mineral fertilizer equivalents. Our results show that on average 42, 22 and 10% of biomass production
(dry matter basis) of Brachiaria spp., Stylosanthes guianensis and Vicia villosa, respectively, are used for livestock
feeding. The economic benefit in feed concentrate equivalent is between €73 and €723/year per farm. The
use of manure contributes, just as CA, to improve soil fertility without using external fertilizing resources.
The economic benefit in mineral fertilizer equivalent is between €116 and €2365/year per farm. The
integration of CA and livestock production shows, beyond the agronomic advantages, an obvious economic
benefit, which is essential to secure the Malagasy agricultural systems. Moreover, this economic benefit is
another argument for the dissemination of CA practices in rural areas.
Analyse des relations agriculture – élevage et place des techniques
d’agriculture de conservation dans un échantillon d’exploitations
du lac Alaotra (Madagascar)
Cette mission s’inscrit dans le cadre de la tâche 5 du projet Pépites, intitulée « Aide à la conception de
systèmes de production intégrant des techniques d’agriculture de conservation », dont l’objectif est à
la fois de comprendre les relations entre agriculture de conservation et fonctionnement des
exploitations agricoles, de les modéliser et de mobiliser ces connaissances dans une démarche d’aide
à la réflexion prospective des producteurs. Cette tâche est principalement mise en œuvre sur les
terrains brésiliens et malgaches de Pépites
Etude des flux des biomasses végétales et des fumures organiques animales sur 2 villages de la zone cotonnière du Nord-Cameroun (saisons sèches 94/95 et 95/96). Pertes principales de MO par le feu, bilans fourragers et bilans minéraux & organiques des sols. Propositions d'augmentation de la production fourragère et de fumier pour accroître les transferts de fertilité