Une réforme foncière peut
concerner un ou plusieurs volets :
- la (re)définition légale des droits
sur la terre, et des détenteurs de
ces droits;
- l’allocation, la privation et/ou la
redistribution des droits;
- les supports juridiques pour la
reconnaissance légale de ces
droits (on parle aussi
d’enregistrement
ou de formalisation des droits);
- les dispositifs administratifs
et les modalités de gouvernance
nécessaires à sa mise en œuvre.
À Madagascar, la réforme initiée
depuis 2005 concerne les deux
derniers volets. Elle vise à
reconnaître légalement les droits
fonciers détenus de fait par les
exploitations agricoles familiales
à Madagascar et à les enregistrer
sur de nouveaux documents de
propriété : les certificats fonciers.
La réforme s’appuie sur une
nouvelle structure gérée à l’échelle
des communes : le guichet foncier.
À Madagascar, depuis 2005, la
réforme foncière reconnaît
légalement l’existence d’un régime
de propriété privée non titrée
(PPNT) aux côtés de la propriété
privée titrée. Des guichets fonciers
opérant à l’échelle des communes
sont habilités à délivrer des
certificats fonciers, preuve légale
de propriété privée, à la demande
du/des propriétaires et à l’issue
d’une procédure qui s’assure du
consensus social local.
À l’issue de dix-sept années de
mise en œuvre de la réforme,
marquées par des avancées
indéniables mais ponctuées de
défis opérationnels et de
revirements législatifs (voir
fiche 1), il est possible de porter
un regard rétrospectif sur la place
du certificat comme outil de
sécurisation foncière, dans les
textes et en pratique.
ÀMadagascar, une réforme
foncière menée entre 2005 et
2021 a été basée sur
l’enregistrement des droits de
propriété privée via des certificats
fonciers (voir fiche « Où en est la
réforme foncière malgache? »).
Lors de son lancement en 2005, les
attentes des responsables politiques,
des ONG et des bailleurs étaient
multiples : i) réduire l’insécurité
foncière, postulée comme
généralisée, et favoriser la paix
sociale; ii) stimuler l’accès au crédit;
iii) favoriser l’investissement;
et iv) activer les marchés fonciers.
La procédure de certification,
réalisée par des guichets fonciers
communaux, devait également
toucher le plus grand nombre et
surmonter les écueils de
l’immatriculation, une procédure
longue et coûteuse réservée le plus
souvent aux élites. Cependant,
à la différence d’autres réformes
fondées sur la certification
systématique de l’ensemble des
parcelles, à un coût nul (au Mexique)
ou très réduit (en Éthiopie), la
certification à Madagascar est à la
demande, et les tarifs sont fixés par
l’équipe communale. Sur le papier,
cette option « à la demande »
permet de respecter les choix des
propriétaires, mais dans les faits,
elle soulève des interrogations
relativement aux risques d’exclusion.
La nouvelle loi foncière de 2021
imprime un changement de
cap important, mais les quinze
années de recul sur la certification
foncière menée entre 2005 et 2021
permettent de tirer des éléments de
bilan : la certification s’avère-t-elle
accessible à tous les profils de
ménages (migrants/autochtones,
pauvres/aisés, etc.), et d’individus
(femmes/hommes, juniors/seniors,
etc.)? Quels sont les effets pour les
ménages détenteurs de certificats?
La sécurisation foncière favorise-t-elle l'aménagement rural? Le cas de la ZGC d'Analalavaloha, Commune rurale d'Amparafaravola dans l'Ouest de l'Alaotra, Madagascar
Le Projet de Mise en Valeur et de Protection des Bassins Versants du Lac Alaotra à
Madagascar (projet BV Lac) propose d’étudier les liens entre la sécurisation foncière et la
mise en valeur des terres agricoles sur le cas de la ZGC d’Analalavaloha (Commune d’Amparafaravola) avec pour objectif de répondre au postulat « la sécurisation foncière est le
pointinitial des actions d’aménagement du territoire ». Une enquête auprès de 19
agriculteurs a été réalisée ainsi qu’une analyse paysagère débouchant sur une cartographie
pour illustrer les dynamiques de mises en valeur du territoire. L’obtention d’un titre foncier n’apparait pas comme une condition indispensable à la mise en valeur. Le facteur stimulant les aménagements est plutôt l’intervention des techniciens qui jouent un rôle moteur auprès des agriculteurs cherchant à valoriser au mieux leurs terres. Le thème de la
sécurisation foncière nécessite une évaluation plus formelle dans un futur proche, lorsque ses effets seront plus perceptibles.
Aménagement et gestion de l'espace : cas de 3 zones de gestion concertée dans le bassin versant Imamba-Ivavaka dans l'Ouest de l'Alaotra, Madagascar. Dynamisme des aménagements et recommandations (Parties2)
La géologie, le relief et l’anthropisation des tanety environnant la plaine du lac Alaotra ont
entrainé l’ensablement des bas fonds qui constitue un des problèmes majeurs affectant sa production rizicole. Les aménagements dans les ZGC (Zone de Gestion Concertée) dans le but de lutter contre ce problème ne semblent pas être favorisés par la sécurisation foncière effectuée dans chacune des zones. La présente étude se focalise sur les cas des ZGC d’Ankalampona, d’Ampasika et d’Ampasindava (Bassin versant Imamba-Ivakaka, commune Amparafaravola) dans le but d’identifier les paramètres nécessaires à l’avancement des aménagements et de voir ce qui motive les paysans à aménager les bassins versants. Durant cette étude, des enquêtes ont été réalisées auprès de 30 agriculteurs, 15 discussions collectives, ainsi que des analyses paysagères effectuées dans chaque ZGC avec des anciens
du village. Globalement, l’existence des pépinières collectives de l’association paysanne, le capital fixe et circulant que l’agriculteur possède et l’importance qu’il accorde à ses tanety sont les facteurs qui conditionnent l’avancement de
s reboisements dans les bassins versants. La motivation paysanne en matière d’aménagement et reboisement porte par ordre de priorité sur :
-les fonctions de marquage et de délimitation des parcelles assurées par les arbres ;
-l’exploitation durable des basins versants ;
-les produits du bois comme source d’énergie, de revenu et de matériaux de construction ;
-La mise en valeur des flancs des tanety ;
-La protection de la production des bas fonds entre autre la plaine du lac qui est un des objectifs des projets.
De nouvelles stratégies (en plus des celles du projet) de redynamisation et des améliorations dans des différents domaines doivent être menées dans les ZGC pour l’avancement de l’aménagement et pour que les paysans soient prédis
posés et prennent part à la recherche d’une solution à ce problème.
La région Alaotra Mangoro est une région à forte potentiel économique et
environnemental, située dans la partie Est central de Madagascar. La région est très fertile
et très riche en ressource naturelle mais elle souffre principalement du problème
d’infrastructure comme exemple la RN 44 et de la destruction à grande vitesse ainsi que
de la surexploitation des ressources naturelles. L’Alaotra Mangoro est considéré comme
une des régions possédant des projets à long terme. Chacun de ces projets a contribué à sa
manière à l’amélioration des conditions de vie des populations, étant données que 80% de
cette région sont des paysans. Ainsi, malgré tous les efforts entrepris, de grands défis
restent encore à relever. Au nombre de ceux-ci figure les renforcements de capacités, et
l’autonomisation des organisations paysannes qui pratiquent, jusqu’à maintenant les
techniques traditionnelles, qui ne rapportent que peu de rendement.
En 2003, un projet de développement portant la dénomination « Projet de Mise en
Valeur et Protection des Bassins Versants du Lac Alaotra » a vu le jour. Ce projet
constitue une contribution importante de l’AFD au programme national multi-bailleur
bassins versants périmètres irrigués. Il vise l’amélioration durable des revenus des
agriculteurs dans les bassins versants et les périmètres irrigués du Lac Alaotra tout en
préservant l’environnement et la promotion à l’échelon national de l’agro écologie par
l’information, la formation et la diffusion des systèmes de semis direct.
Le projet sus indiqué, en action dans la région Alaotra Mangoro depuis huit ans, en
préparation aussi, pour sa rétraction en 2013 vise surtout à identifier et mettre en œuvre
les stratégies efficaces qui pourraient améliorer la pérennité des actions menées. Il est
alors possible aujourd’hui d’apprécier sans aucune prétention à l’exhaustivité, dans quelle
mesure les effets ou impacts recherchés ont été obtenus et quelles sont les leçons à tirer de
la mise en œuvre de ce projet.
De façon spécifique, il s’agit d’examiner d’une part, les résultats atteints par
rapport à ceux qui étaient attendus et d’autre part, de poser les jalons d’une évaluation de
l’impact du projet dans ses zones d’interventions.
Le présent travail, qui comprend deux parties, respectivement, constitués de deux
chapitres, est donc un essai de prospective du développement local des zones
d’intervention du projet dans la région Alaotra Mangoro.
Aménagement et gestion de l'espace: cas de 3 zones de gestion concertée dans le bassin versant Imamba-Ivakaka dans l'ouest de l'Alaotra, Madagascar. Présentation des 3 ZGC, (partie1)
La géologie, le relief et l’anthropisation des tanety environnant la plaine du lac Alaotra ont entrainé l’ensablement des bas fonds qui constitue un des problèmes majeurs affectant sa production rizicole. Les aménagements dans les ZGC (Zone de Gestion Concertée) dans le but de lutter contre ce problème ne semblent pas être favorisés par la sécurisation foncière effectuée dans chacune des zones. La présente étude se focalise sur les cas des ZGC d’Ankalampona, d’Ampasika et d’Ampasindava (Bassin versant Imamba-Ivakaka, commune Amparafaravola) dans le but d’identifier les paramètres nécessaires à l’avancement des aménagements et de voir ce qui motive les paysans à aménager les bassins versants. Durant cette étude, des enquêtes ont été réalisées auprès de 30 agriculteurs, 15 discussions collectives, ainsi que des analyses paysagères effectuées dans chaque ZGC avec des anciens du village. Globalement, l’existence des pépinières collectives de l’association paysanne, le capital fixe et circulant que l’agriculteur possède et l’importance qu’il accorde à ses tanety sont les facteurs qui conditionnent l’avancement des reboisements dans les bassins versants. La motivation paysanne en matière d’aménagement et reboisement porte par ordre de priorité sur:
-les fonctions de marquage et de délimitation des parcelles assurées par les arbres ;
-l’exploitation durable des basins versants ;
-les produits du bois comme source d’énergie, de revenu et de matériaux de construction ;
-La mise en valeur des flancs des tanety ;
-La protection de la production des bas fonds entre autre la plaine du lac qui est un des objectifs des projets.
De nouvelles stratégies (en plus des celles du projet) de redynamisation et des améliorations dans des différents domaines doivent être menées dans les ZGC pour l’avancement de l’aménagement et pour que les paysans soient prédisposés et prennent part à la recherche d’une solution à ce problème.
Marché du crédit et marché de la terre:
interfaces et implications pour le
développement agricole
Sécurisation foncière et accès au crédit : Etude de cas dans
la région du Lac Alaotra à Madagascar
Résumé:
Dans un contexte de réforme foncière à Madagascar, l’objectif de notre étude est d’explorer
les relations entre la sécurisation foncière, l’accès au crédit et les formes de valorisation des
parcelles. Notre analyse s’appuie sur la littérature théorique concernant les droits de
propriété et l’hypothèse selon laquelle la sécurisation des droits a une incidence positive sur
l’accès au crédit et sur l’investissement. Notre étude est basée sur des enquêtes de terrain
dans la région du Lac Alaotra à Madagascar.
Nous montrons que la sécurisation juridique reste la principale motivation pour solliciter un
titre ou un certificat foncier. Cependant, une relation exclusive n’a pas été trouvée entre la
sécurisation des droits et l’investissement, mais il existe un lien fort entre la certification et
le reboisement.
Par ailleurs, la formalisation des droits favorise l’accès au crédit puisque, d’une part, la terre
est la principale garantie mobilisée et, d’autre part, un document formel ou un sous-seing
avec légalisation de signature est exigé par les institutions financières.
AMENAGEMENT ET GESTION DE L’ESPACE
Cas des 3 Zones de Gestion Concertée,
Bassin versant Imamba-Ivakaka dans l’ouest de l’Alaotra
Commune Rurale d’Amparafaravola
Résumé:
La géologie, le relief et l’anthropisation des tanety environnant la plaine du lac Alaotra ont
entrainé l’ensablement des bas fonds qui constitue un des problèmes majeurs affectant sa
production rizicole. Les aménagements dans les ZGC (Zone de Gestion Concertée) dans le but de
lutter contre ce problème ne semblent pas être favorisés par la sécurisation foncière effectuée dans
chacune des zones. La présente étude se focalise sur les cas des ZGC d’Ankalampona, d’Ampasika
et d’Ampasindava (Bassin versant Imamba-Ivakaka, commune Amparafaravola) dans le but
d’identifier les paramètres nécessaires à l’avancement des aménagements et de voir ce qui motive
les paysans à aménager les bassins versants.
Durant cette étude, des enquêtes ont été réalisées auprès de 30 agriculteurs, 15 discussions
collectives, ainsi que des analyses paysagères effectuées dans chaque ZGC avec des anciens du
village. Globalement, l’existence des pépinières collectives de l’association paysanne, le capital fixe
et circulant que l’agriculteur possède et l’importance qu’il accorde à ses tanety sont les facteurs qui
conditionnent l’avancement des reboisements dans les bassins versants.
La motivation paysanne en matière d’aménagement et reboisement porte par ordre de
priorité sur :
- les fonctions de marquage et de délimitation des parcelles assurées par les arbres ;
- l’exploitation durable des basins versants ;
- les produits du bois comme source d’énergie, de revenu et de matériaux de construction ;
- La mise en valeur des flancs des tanety ;
- La protection de la production des bas fonds entre autre la plaine du lac qui est un des
objectifs des projets.
De nouvelles stratégies (en plus des celles du projet) de redynamisation et des améliorations
dans des différents domaines doivent être menées dans les ZGC pour l’avancement de
l’aménagement et pour que les paysans soient prédisposés et prennent part à la recherche d’une
solution à ce problème.
PROPOSITION D'UN PROCESSUS DE SECURISATION FONCIERE DANS LE DOMAINE D'INTERVENTION D'UN OPCI (cas de la maille 2, périmètre irrigué à Imamba-Ivakaka, à Amparafaravola, zone de l'OPCI Asa Miray)
A Madagascar, le droit foncier s’est toujours reposé sur le principe de l’appropriation basée sur le travail, généralement sur l’Agriculture. En effet, l’Etat a été le propriétaire originel du sol et il a toujours reconnu le droit de propriété de celui qui y a effectué le travail.
Bien que les textes aient évolué, cette hypothèse n’a jamais été abandonnée. Ainsi c’est le travail qui confère ou enlève le droit de propriété (RABESIHANAKA, 1999).
Au Lac Alaotra, le problème d’occupation de l’espace s’aligne à celui de maîtrise d’eau, de mauvais état de la RN 44, du prix des intrants et du crédit au même titre de facteurs bloquants le développement agricole (Monographie de la région Alaotra-Mangoro, 2003).
Dans quelques communes de cette région, la sécurisation foncière intercommunale, à travers
le guichet foncier, se met en place pour apporter une retouche à la situation. Cette région est caractérisée par la présence des périmètres rizicoles d’environ 30 000 ha, à statut foncier particulier, objet d’un ancien aménagement. Les grandes parties de travail ont été réalisées par la SOMALAC. A Imamba-Ivakaka, sur lequel se trouve 2 600 ha de ce périmètre, l’étude a été basée sur l’analyse de la situation foncière des occupants actuels de ces parcelles.
Pour ces paysans, les deux questions, qui doivent se poser, sont les suivantes : quelles seraient actuellement d’une part leurs situations foncières ainsi que les manifestations de leurs contraintes ? et d’autre part, les mesures à prendre pour sécuriser les investissements sur ce foncier ?
L’objectif général consiste effectivement à la résolution des problèmes liés au foncier.
Pour cela, les objectifs spécifiques suivants sont à réaliser : tout d’abord, la levée des contraintes foncières; ensuite, l’extensification des parcelles agricoles par le transfert de propriété pour la sécurisation foncière des investissements et enfin, le développement des activités de mise en valeur objet de ceux-ci.