Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les méthodes culturales comme moyen de contrôle de Spodoptera frugiperda (lepidoptera : noctuidae)

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Spodoptera frugiperda (J.E. Smith, 1797) ou Chenille Légionnaire d’Automne(CLA) est un problème majeur de la culture du maïs en Afrique, ce ravageur pouvant causer parfois la perte totale des récoltes. La FAO préconise l’application de méthodes de lutte durable contre ce ravageur. C’est ainsi qu’en Afrique, le technique push pull utilisant des plantes répulsives comme Desmodium intortum (Mill) Urb et attractives telles que Brachiaria sp et Pennisetum sp a permis de diminuer l’impact du ravageur. A Madagascar, cette méthode est actuellement testée. Mais dans cette étude, les méthodes culturales seront exploitées. Il s’agit de i) varier la densité et la date du semis du maïs et ii) tester différents systèmes de culture : maïs en culture pure ou en association avec des légumineuses ou autres cultures iii) en saison culturale du maïs et en contre saison. Les expérimentations ont été réalisées dans des dispositifs de recherche et en parcelles paysannes à Ivory au Moyen Ouest du Vakinankaratra et à Alaotra Mangoro. Le taux d’infestation du maïs a été évalué selon la méthode “W” de (Chinwada ,2014).Il consiste à sélectionner au hasard cinq points d’échantillonnage (A, B, C, D et E) pour couvrir le plus de champ possible pour chaque système. Les insectes associés au maïs ont été capturés au filet. Des larves saines et infectées de CLA ont été collectées et incubées au laboratoire en vue d’obtenir des souches de parasitoïdes ou des pathogènes. Les résultats attendus sont une diminution du taux d’infestation de la CLA ainsi que la présence des ennemis naturels qui contribueraient au contrôle du ravageur. Il a été constaté que le maïs semé tardivement (Février) est plus infesté (49,5%) que les cultures en semis normal (Décembre) (28,25%). Le taux d’infestation est moins élevé (18,25%) pour un écartement de 1m x 0,7m entre les pieds de maïs que pour 0,8m x 0,5m (32,5 %). A Ivory, les associations avec les légumineuses diminuent l’attaque de la CLA : 20% pour le système Maïs+soja, 20,12% pour Maïs+crotalaria, 20,50% pour Maïs+mucuna et 91,30% pour le maïs en culture pure. A Alaotra, le système Mais+niébé est le moins attaqué (26,25%) par rapport au système Maïs + Mucuna (35,50%) et maïs en culture pure (95%). En contre saison, le système Maïs+chou (20%) est le moins attaqué par rapport aux autres systèmes Maïs+concombre (45%), Maïs+poivron (70%) et Maïs+ Haricot (85%). Les cultures associées attirent et constituent des sites de refuge pour les insectes auxiliaires tels que les prédateurs (Forficula auricularia, des fourmis et des larves de Coccinellidae) et des Hyménoptères parasitoïdes : deux ont été recensés à Ivory comme Sympiesis sp (Similarly. E, Hymenoptera: Eulophidae), Tetrastichus howardi (Olliff, Hymenoptera: Eulophidae) et deux autres espèces en cours d’identification à Alaotra. Les méthodes culturales sont bénéfiques pour contrôler les populations de Spodoptera frugiperda et maintenir la productivité du maïs. Elles sont aussi utiles pour diversifier et préserver les ennemis naturels de ce ravageur. Mots clés : Spodoptera frugiperda, maïs, lutte, méthodes culturales, ennemis naturels.

Mots-clés : SPODOPTERA FRUGIPERDA, Innovation, Interface recherche développement, recherche, Développement, Chenilles légionnaires, ennemis naturels., ennemis naturels, méthodes culturales, Luttes, Sécurité alimenataire

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : L’accompagnement de l’innovation piscicole par les paysans, le développement et la recherche

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L’innovation agricole consiste à la mise en pratique de nouvelles manières de produire et de s’organiser. L’accompagnement de l’innovation est une démarche complexe dans la mesure où chaque situation d’innovation est unique et le résultat incertain (Toillier et al 2018)1 . Deux démarches conjointes sont mises en oeuvre actuellement par l’APDRA et ses partenaires (Cirad, FOFIFA, FIFATA etc.) pour accompagner les innovations paysannes piscicoles : la traque aux innovations et la recherche-action. Une démarche de traque aux innovations paysannes piscicoles est aujourd’hui mise en oeuvre afin de répondre aux objectifs suivants : (i) identifier et décrire les innovations vis à vis des référentiels techniques proposés, (ii) mettre en place un processus d’évaluation de ces innovations, ce qui permettra (iii) d’enrichir les référentiels techniques de la rizipisciculture et pisciculture en étangs barrages et donc d’améliorer l’efficacité et la durabilité des modèles proposés et enfin (iv) d’élargir les possibilités de développement de la pisciculture à Madagascar. Parmi les innovations en cours de traitement, l’intérêt zootechnique et socio-économique d’un hybride (la carpe de Kollar ; Cyprinus Kollarii), entre carpe commune (Cyprinus carpio) et cyprin doré (Carassius carassius), utilisée en rizipisciculture en alternative à la carpe commune doit être évalué. Par ailleurs, l’amélioration de la régularité et du succès des pontes vis à vis des aléas climatiques est questionné par l’utilisation de feuilles de bananiers séchées et brulées dans les étangs de ponte par certains pisciculteurs. Les avantages de la production de tilapias (Oreochromis niloticus) non sexés et de petites tailles vont aussi être étudiés. Ces innovations peuvent aboutir après concertation à l’élaboration de protocoles d’expérimentation dans le cadre d’une démarche de recherche-action. Cette démarche résulte d’un partenariat entre recherche, opérateurs de développement et pisciculteurs qui décident d’explorer et d’agir ensemble. Elle apporte une rigueur scientifique dans l’évaluation des innovations, produisant des connaissances nécessaires à un changement technique ou organisationnel, mais aussi social. Un diagnostic est réalisé pour aboutir à une vision partagée du problème et identifier des solutions qui sont négociées, mises en oeuvre, puis évaluées conjointement. Parmi elles, le décalage de la ponte de carpe pour adapter la disponibilité en alevins aux exigences du marché et aux contraintes zootechniques ainsi que l’amélioration de la productivité des alevins vis à vis de la croissance (i.e. alimentation) et de la survie (e.g. prédateurs) sont testés. Ces démarches d’accompagnement de l’innovation permettent d’améliorer en permanence les référentiels de la pisciculture à Madagascar, ce qui conduit à un meilleur accompagnement des paysans. Enfin, ces deux démarches permettent de produire des apprentissages mutuels entre les pisciculteurs, les agents du développement et les chercheurs, visant des impacts à long terme sur les capacités à innover de ces acteurs.

Mots-clés : Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Pisciculture

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : L’aide à la réflexion des paysans, pour une meilleure adoption des innovations piscicoles

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L’APDRA Pisciculture Paysanne accompagne l’innovation en rizipisciculture paysanne. Ce système agro-écologique d’élevage de carpes en rizières permet de produire des protéines animales avec peu d’intrants tout en augmentant le rendement du riz, et ainsi de mieux valoriser les surfaces irriguées. Mais les rizipisciculteurs font face à différentes contraintes dans l’adoption de ce système (e.g. vol de poissons, manque d’eau, difficulté d’approvisionnement en alevins). Face à ces freins, l’APDRA a choisi de renforcer sa posture d’aide à la réflexion des paysans, avec la mise en oeuvre de l’approche de recherche co-active de solutions. Cette approche a été développée par le GERDAL (Groupe d’Expérimentation et de Recherche : Développement et Actions Localisées) sur les travaux de Darré (2006)1 . Elle se base sur l’expression des préoccupations paysannes pour les transformer en problèmes traitables, puis sur l’accompagnement des paysans dans la recherche de solutions disponibles, accessibles et durables. Il s’agit donc de fournir un appui méthodologique pour la réflexion, la production de connaissances et la levée de blocages au sein de groupes de pairs. Cette approche a été mise en oeuvre progressivement par l’APDRA à Madagascar depuis mars 2018, notamment au sein du Projet d’Aquaculture Durable à Madagascar – Composante A. Les ACP (Animateurs Conseillers Piscicoles) du projet sont en mesure d’organiser et animer des réunions au sein de zones où les paysans font face à des contraintes afin de mettre au point ensemble des solutions durables. Ainsi, un groupe de pisciculteurs d’Amoron’i Mania qui avait identifié 10 préoccupations limitant le développement de la rizipisciculture dans leur zone, telles que le vol de poissons ou les inondations, a été accompagné depuis 16 mois par l’APDRA. Une association de pisciculteurs a été mise en place, différentes actions ont été mises en oeuvre et aujourd’hui tous les problèmes ont été résolus. Cet appui à la réflexion et à la prise de décision des paysans est également pratiqué dans le cadre du Conseil aux Exploitations Familiales (CEF) mis en place de manière pilote en Itasy depuis 2019. Les outils du CEF utilisés avec les pisciculteurs renforcent leurs capacités de suivi, d’évaluation et de prise de décision. Le CEF vient compléter la recherche co-active de solutions en traitant des problèmes situés à une échelle individuelle, au sein de l’exploitation familiale. Les outils ont mené les pisciculteurs à revoir certaines de leurs pratiques et la gestion de leur atelier piscicole. Ils ont ainsi pu identifier des pistes d’amélioration de la commercialisation des alevins via un outil de planification de l’alevinage. Ils ont également mieux réparti l’offre en fonction de la demande locale et peuvent adapter le prix de vente en fonction de leurs objectifs car ils calculent à présent leurs coûts de production.

Mots-clés : Développement, Innovation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Pisciculture

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Comment limiter l’apparition de flétrissement bactérien causé par Xanthomonas oryzae pv. oryzae sur le plan du contexte agro-écologique ?

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Le riz est la culture vivrière principale et constitue l’alimentation de base de la population malgache. La culture de ce céréale traverse des nombreuses contraintes abiotiques et biotiques. Une des maladies la plus dévastatrice du riz dans le monde est le flétrissement bactérien ou « Bactérial Leaf Blight (BLB) » causé par Xanthomonas oryzae pv. oryzae (Xoo) qui peut entrainer une perte de récolte allant jusqu’à plus de 70%. A Madagascar, le BLB n’a pas été recensé auparavant d’après la prospection des maladies du riz effectuée par différentes équipes de phytopathologiste en 1985 et 2013. Pourtant, la présence d’attaque de Xoo a été observée sur des tanety et bas fonds à Ivory (Moyen Ouest de Vakinankaratra) par l’observation des symptômes sur les feuilles attaquées pendant la campagne 2018-2019. Des analyses moléculaires faites au laboratoire ont permis de confirmer l’apparition de BLB à Madagascar. Durant la saison culturale 2019-2020, trois sites expérimentaux et des parcelles de producteurs dont Antsirabe, Ivory, et Morafeno ont été touchés par cette maladie. L’objectif de la présentation est d’analyser l’effet de la maladie sur des lignées de riz pluvial conduite dans deux expérimentations avec plusieurs niveaux de fertilité et différentes gestions agro-écologiques. L’une sur un essai avec 55 lignées du programme SCRiD comprenant deux conditions contrastant de fertilité F0 sans apport et FM avec fertilisation minérale. D’autre sur un essai agronomique du projet EcoAfrica sous différents lots de traitements (quatre variétés vulgarisées, quatre doses d’inoculation mychorizienne et quatre niveaux de fertilisation phosphatée). Les résultats montrent que les réponses des variétés diffèrent significativement entre elles vis-à-vis du Xoo dans les deux dispositifs expérimentaux à Ivory. L’analyse peut en déduire une perte de récolte à cause de BLB, mais la perte dépend de la phase d’initiation de BLB. Quand la maladie apparait tôt, plus la perte est importante. L’analyse d’attaque de BLB montre aussi que la maladie est plus sévère sur des parcelles à fertilisation élevée par rapport aux parcelles à faible fertilisation. Les résultats avec l’inoculation mychorizienne ne montrent aucun effet de ce facteur sur la sévérité de BLB. Un système d’alerte a été mis en place par la formation des techniciens, agents vulgarisateurs et riziculteurs, groupements paysan ; par la distribution des fiches et des posters et par l’explication du BLB durant la réunion mensuelle des Maires dans les Districts de la région du Vakinankaratra afin de favoriser des échanges d’informations permettront de cartographier les zones touchées par cette maladie. La compréhension approfondie de l’épidémie de BLB sous différent contexte agro-éologique (par exemple le système de culture sous couverture végétale qui réduit l’attaque de la pyriculariose, par contre des études devraient être conduites si ce système limite ou favorise l’attaque de BLB), l’identification et l’utilisation des variétés résistantes et l’analyse des populations du pathogène aideront beaucoup à la formulation de la gestion de cette maladie bactériènne du riz qui constitue un nouveau danger pour la rizicutlure à Madagascar

Mots-clés : Développement, FLÉTRISSEMENT BACTÉRIEN, XANTHOMONAS ORYZAE PV, Riziculture, Sécurité alimenataire, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Fertilisation dans les EA des Hautes Terres : des pratiques aux performances, quels enseignements pour la recherche et le développement

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Une étude a été menée dans le cadre du projet SECuRE afin de caractériser les pratiques de gestion de la fertilité des sols par les exploitants agricoles familiales (EAF), d’évaluer leur niveau d’adoption et les résultats économiques. Deux zones ont été ciblées : le Moyen Ouest de Vakinankaratra (Mandoto) et la zone Est de l’Itasy (Arivonimamo). L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 323 EAF, dont 152 EAF à Mandoto et 171 EAF à Arivonimamo. L’étude a permis de faire ressortir les principales caractéristiques structurelles des EAF. Vingt techniques susceptibles de gérer la fertilité du sol ont été pré-identifiées. Le niveau d’adoption est très élevé dans les deux zones pour l’apport de fumure organique (FO), la rotation/association culturale et la culture de légumineuse. Les niveaux de perceptions des paysans vis-à-vis des apports des techniques sur la fertilité ont été évoqués. Un focus est donné sur les apports de FO et d’engrais. La production moyenne annuelle de FO par EAF est plus importante à Arivonimamo (2,17 t) qu’à Mandoto (1,87 t), et principalement composées de fumier mélangé et de fumier de bovins. La quantité de FO disponible (utilisée) par ha de SAU est de 3,5 t/ha de SAU à Arivonimamo alors qu’à Mandoto, la moyenne est de 1,7 t/ha. Une grande majorité des EAF font des échanges (achat, vente ou troc). A Mandoto, les producteurs ont une stratégie de fertilisation des céréales pluviales sur tanety (le riz pluvial et le maïs reçoivent 74% de la FO disponible et 40% des engrais minéraux), avec un transfert de fertilité des rizières vers les tanety (le fumier intègre des pailles du riz des rizières). Le riz irrigué, ne reçoit pratiquement pas de FO et très peu d’engrais. A Arivonimamo, la situation du riz irrigué est approximativement la même. Les cultures maraichères sont privilégiées et reçoivent 46% de la FO et 77% des engrais. Ce sont les cultures sur de petites surfaces, exigeantes en fumure mais aussi et surtout fortement commercialisées qui reçoivent donc l’essentiel de la fertilisation. En matière de performance économique, en moyenne un ha cultivé produit environ 1,1 million d’Ar à Mandoto et 1,9 million d’Ar à Arivonimamo. L’écart est lié à une meilleure valorisation des produits et la part des productions à haut produit brut. A Mandoto, la fertilisation ne représente qu’une faible partie des charges moyennes (13% soit 41 000 Ar/ha dont engrais achetés à 3%). A Arivonimamo, la fumure occupe la place la plus importante avec 41% du total (soit près de 215 000 Ar/ha, dont 48 000 Ar en engrais achetés). Les répartitions des charges par culture confirment les stratégies des EAF. Les EA s’investissent bien dans les spéculations commerciales (en lien aux marchés et prix). Quelques questionnements se posent : les agriculteurs ne fertilisent pas le riz sur bas-fonds, pourtant une culture stratégique ? Est-ce lié à la question de rentabilité d’augmenter les rendements de riz ? Ou, est-ce une pure gestion de fertilité des sols. La fertilisation organique est une option d’intensification écologique choisie par les agriculteurs et à pousser, mais dans un contexte difficile de diminution du cheptel.

Mots-clés : Développement, matière organique, Restauration du sol, Agroécologie, Fertilité, Interface recherche développement, recherche, Petite exploitation agricole, Etudes socio-économiques, Fumure organique

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Territoire à vocation biologique, un concept législatif à opérationnaliser avec les acteurs locaux avant toute tentative de définition ?

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La Loi n° 2020-003 sur l’Agriculture biologique à Madagascar promulgué le 3 juillet 2020 est porteuse du concept de Territoire à Vocation Agriculture Biologique (TVB), présenté comme des « Territoires dans les cadres desquels des partenariats public-privés sont encouragés pour faciliter le développement de la production biologique, et ce notamment dans les périphéries des aires protégées, les zones à forte propension à l’Agriculture biologique, ou encore les zones péri-urbaines au potentiel identifié pour l’approvisionnement des marchés domestiques notamment en produits biologiques frais. » Même s’il fait écho à d’autres initiatives de développement de projets alimentaires territoriaux par le monde, ce concept succinctement défini dans la loi trouve ses racines à Madagascar dans la volonté initiale des opérateurs de l’exportation à réduire, voire supprimer, les sources de contamination des productions biologiques dans les terroirs de production concernés. Mais les débats menés au moment de l’élaboration de la loi ont montré aux différentes parties prenantes l’intérêt d’ouvrir le concept à une diversité de situations potentielles, telles qu’évoquées dans la loi, pour de multiples bénéfices environnementaux, socioéconomiques et sanitaires. Avant toute définition approfondie - et dès lors prématurée - de ce concept, il s’agit avant tout de mettre en place des opérations pilote reposant sur un certain nombre de principes à discuter et valider collectivement. Dès lors, il s’agira de tester dans ces différents contextes comment allier le développement des filières biologiques et des territoires afin d’alimenter les réflexions politiques en cours sur la définition des territoires à vocation biologique à Madagascar. L’ambition est de montrer comment le dialogue entre les différentes catégories d’acteurs – collectivités, entreprises, producteurs et leurs organisations, services techniques - et les dynamiques partenariales peuvent créer un effet de levier pour le développement d’un territoire et contribuer au développement d’une agriculture rentable, socialement inclusive, contribuant à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles et générant des produits alimentaires de qualité et compétitifs sur les marchés internationaux et domestiques. A terme, idéalement, il s’agirait de mutualiser et de confronter les différents référentiels techniques existant à Madagascar à travers des processus de capitalisation et de mise en débat des différentes expériences d’accompagnement des producteurs et de développement des chaines de valeur agroécologiques et biologiques à l’échelle des territoires pour définir les critères, le cahier des charges, les mécanismes de contrôle et les dispositifs de suivi qui pourraient être constitutifs d’un futur label « territoire à vocation biologique».

Mots-clés : Développement, Innovation, Alternative, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Agriculture Biologique

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les enjeux de la gestion des feux et de la productivité agricole dans les zones périphériques du Parc National Ankarafantsika, Région Boeny, Madagascar

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La désertification, ainsi que le changement climatique et la perte de biodiversité ont été identifiés parmi les plus grands défis pour le développement durable au cours du Sommet de la Terre à Rio en 1992. Malgré cette reconnaissance, les trois Conventions cadre de Rio (respectivement sur les changement climatiques, sur la diversité biologique et sur la lutte contre la désertification) présentent des orientations de mise en oeuvre parallèles malgré des évidences de synergies de mise en oeuvre au niveau local. Notre étude s’intéresse particulièrement à un approfondissement de ces intéractions entre les zones périphériques et le Parc National Ankarafantsika dans la Région Boeny. Le PN Ankarafantsika fait partie du Réseau National des Aires Protégées géré par Madagascar National Parks (MNP). Il a été l’une des premières Aires Protégées de Madagascar avec le décret de classement du 31 Décembre 1927 comme Réserve Naturelle Intégrale (RNI) N°7. En 2002, cette RNI (reclassée en 1966) et les réserves forestières aux alentours (créées en 1929) ainsi que la Station forestière d’Ampijoroa (1999) sont toutes regroupées dans un PN (décret N°2002-798 du 07 août 2002) et qui subit une extension en 2015 (décret N°2015-730 du 21 avril 2015) pour couvrir une superficie totale de 136 513 ha. Néanmoins, les pressions demeurent multiples et particulièrement connues dans la zone. Les feux de pâturage, la recherche de nouvelles terres pour l’agriculture, la collecte de tubercules et de fibres, la chasse et le braconnage, la coupe illicite de bois sont connus pour être les grandes menaces majeures liées à des actions de populations vivant aux alentours du PN (migrant ou non migrant) et de demandes plus larges (approvisionnement en bois et en charbon de la ville de Mahajanga par exemple). L’approche se base sur une analyse de la dynamique de l’occupation des sols sur trois époques d’observation (2008, 2014 et 2018) à partir d’images Landsat 5 et 8 afin de développer des modèles d’évolution pour les années 2025, 2030 et 2035 et de mesurer ainsi les impacts possibles des efforts de gestion durable des terres. Pour cela, plusieurs indicateurs ont été évalués notamment les surfaces brulées mensuelles extraites à l’aide d’indices spectraux (NBR ou Normalized Burn Ratio et BAI ou Burned Area Index issus des images Landsat 8), les itinéraires techniques des systèmes de production, le taux de carbone organique des sols des parcelles utilisées, les formes de sécurisation foncière et l’excédent brut d’exploitation issus d’une campagne de collecte d’échantillon de sols et d’enquête auprès des paysans propriétaires/utilisateurs.Les résultats montrent de manière évidente les pertes de productivité en lien avec des pratiques intensives de feux, entrainant des substitutions d’utilisation vers des terres plus fertiles généralement dans le Parc National. La modélisation montre par contre le rôle potentiel d’une gestion plus durable des terres, notamment une gestion plus maîtrisée des feux, sur une amélioration à la fois des excédents bruts d’exploitation des paysans, mais également de l’augmentation des surfaces forestières existantes.

Mots-clés : Développement, Aires protégées, Productivité, Bonnes pratiques agricoles, Deforestation, Activité génératrice de revenue, Agroécologie, Désertification, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Effet de l’inoculation mycorhizienne sur le riz pluvial sur les plateaux d’altitude à Madagascar

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A Madagascar, la culture du riz pluvial est fortement contrainte par l’acidité des sols et la faible biodisponibilité du phosphore (P). En augmentant le volume de sol prospecté par les racines, les champignons formant des symbioses mycorhiziennes avec les plantes, augmentent significativement l’acquisition du P par l’association champignon-plante, et participent donc à la croissance de la plante cultivée. Un biostimulant commercial, produit par la société canadienne PREMIER TECH, pourrait améliorer l’inoculation mycorhizienne, et par voie de conséquence, l’absorption du P par le riz grâce au développement d’un système mycélien efficient. Une expérimentation a été réalisée au sein du site de référence du Dispositif en Partenariat SPAD (« Système de Production d’Altitude et Durabilité ») dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra durant la saison culturale 2019-2020. Cette expérience comprenait trois facteurs (i) la variété de riz pluvial comprenant 4 modalités (Fofifa 182, Fofifa 185, Nerica 4 et WAB 880), (ii) l’inoculation mycorhizienne avec 2 modalités (0 et 16 spores par graine), et (iii) l’apport de P avec 2 modalités (0 et 20 unités). Ces 16 traitements ont été répétés sur quatre blocs. Un total de 64 parcelles de superficie élémentaire de 10.5 m2 a été mis en place au champ. Un apport homogène de fumure organique estimé à 5 t ha-1 a été appliqué au semis au niveau des poquets pour tous les traitements, suivi de trois apports de 20 unités d’azote (20 N) en cours de végétation. La qualité du sol a été caractérisée par des mesures de pH eau in-situ. Des mesures de croissance de la plante ont été effectuées au tallage et le rendement grain a été déterminé à la récolte. Les résultats montrent un effet significatif de la qualité du sol dans le poquet par rapport à l’inter-poquet avec une augmentation de pH, respectivement de 5.3 et 4.7, imputable à l’effet de localisation de la fumure organique. Au tallage, l’intéraction des facteurs« inoculation mycorhizienne » et « apport de P » est significative sur des indicateurs de croissance (hauteur), de nutrition azotée (mesure SPAD) et de tallage. Le facteur « apport de P »est celui qui explique le plus la variance des différentes mesures effectuées dont la hauteur, le tallage et la biomasse totale aérienne. A la récolte, l’intéraction des facteurs « inoculation mycorhizienne » et « apport de P » est significative pour le rendement en grain avec 2.2 et 2.8 t ha-1sans apport de P et 3.8 et 3.9 t ha-1avec apport de P, respectivement sans et avec inoculation mycorhizienne. Pour conclure, nos observations valident notre hypothèse selon laquelle l’inoculation mycorhizienne permet d’améliorer la nutrition P du riz. Avec un apport seul de fumure organique et un complément minéral azoté, l’inoculation mycorhizienne permet une augmentation de rendement de 28%, pour les quatre variétés de riz sélectionnées, avec un gain de rendement moyen de 600 kg ha-1. Aucun effet variétal n’est apparu en interaction avec le facteur inoculation ou phosphore ; les différences de rendement entre les variétés ne sont pas montrées significatives.

Mots-clés : MYCORHIZIENNE, Expérimentation, Riz pluvial, Capitalisation, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Témoignage sur la mise en place d’une activité de production de semences biologiques

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A Madagascar, l’accès à des semences de qualité représente un enjeu de taille pour les paysans : ces derniers font souvent face à des semences à faible taux de germination, de qualité sanitaire insuffisante et l’approvisionnement en semences reste encore incertain et variable d’une commune à une autre. Les enjeux face à la production de semences sont nombreux : • Améliorer la sécurité et la souveraineté alimentaire • Faciliter l’accès à des semences diversifiées et de qualités pour tous les paysans. • Diversifier les variétés et espèces cultivées, pour conserver la richesse génétique naturelle et obtenir des semences adaptées aux territoires malagasy. • Contribuer au développement du secteur agricole et d’une filière semences malagasy de qualité. Au sein du Relais Madagasikara, l’Agriferme et plus particulièrement l’activité Imahavokatsa répond à ce contexte : l’objectif est de produire des semences biologiques variées, de qualité et reproductibles, afin de les vendre aux paysans malgaches en favorisant leur autonomisation. Aujourd’hui des semences « certifiables » sont commercialisées : les variétés sont produites suivant les règles du SOC (pas d’association de cultures, processus de préservation de la pureté variétale…), et pourraient donc être certifiées. Elles sont produites avec un itinéraire technique biologique inspiré de la permaculture avec la culture sur butte et le paillage, mais avec un apport en compost et un désherbage manuel. Nous pouvons également imaginé deux autres types de semences : • Semences sélectionnées à l’Agriferme pour leur rusticité : il s’agirait de semences libres de droit car issues de sélection naturelle sur le site même de l’Agriferme à partir de semences non certifiées. Elles sont reproductibles mais ne présentent pas de caractéristiques fixées : elles sont dites « évolutives », c’est à dire qu’elles s’adaptent aux conditions du milieu dans lequel elle se développent. L’objectif est alors de produire (au bout de plusieurs générations) des semences résistantes dans les conditions naturelles du site (sans compost, ni arrosage, ni travail du sol,...), celles-ci représentant les conditions auxquelles sont confrontés de nombreux paysans à Madagascar. Cette pratique correspond totalement à la démarche de la permaculture, car elle se base sur l’écosystème naturellement présent • Semences certifiées biologique : il s’agirait de répondre aux demandes de plus en plus nombreuses autour de l’agriculture biologique et de s’inscrire dans le cadre de la stratégie national pour l’agriculture biologique, à améliorer la qualité des produits présents sur les marchés locaux et à améliorer les intrants locaux proposés aux producteurs. Actuellement, l’activité Imahavokatsa a encore besoin de fortifier ces acquis et d’améliorer ses process de production et de conditionnement pour assurer la stabilité de ses semences. Des projets à venir autour de contrat semencier avec des OP d’Isandra sont en cours de réflexion. Dans un second temps, l’Agriferme sera à même de fournir à ces agriculteurs une formation complète sur la production de semences reproductibles, à travers son centre de démonstration.

Mots-clés : Développement, Semence, Capitalisation, Semences certifiées, Agroécologie, Relais Madagasikara, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les mélanges variétaux pour améliorer la résilience des productions agricoles au service de la sécurité alimentaire

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A Madagascar, le riz est l’aliment de base de la population, traditionnellement cultivé en irrigué. Mais vu le contexte de saturation des bas-fonds et d’augmentation de la population, la pratique des cultures pluviales devient de plus en plus nécessaire. Sur les Hautes Terres du Vakinankaratra, la culture du riz pluvial a été proposée comme une solution pour accroitre la production de riz des petits producteurs. Cependant les rendements moyens paysans en riz pluvial restent faibles (aux environs de 1t/ha) car ils subissent de nombreuses contraintes biotiques et abiotiques, qui souvent agissent en synergie rendant plus vulnérables les cultures et limitant leurs capacités de tamponner les aléas climatiques. Dans ce contexte d’écosystèmes paysans variables et soumis à diverses contraintes on peut considérer que l’uniformité génétique dans les paysages au sein des parcelles est un facteur de vulnérabilité potentiel des cultures. Pour limiter cette vulnérabilité des solutions « agroécologiques » inspirées par le fonctionnement des écosystèmes naturels peuvent être proposées. La mise en place d’une diversité variétale au sein des champs est une piste intéressante s’inscrivant dans l’optique de l’intensification agro-écologique. L’objectif de la présentation est de donner un aperçu sur l’intérêt des mélanges variétaux comme option de résilience variétale aux contraintes du milieu et de discuter des applications possibles dans le cadre de la riziculture pluviale à Madagascar. Par principe les mélanges variétaux augmentent la diversité variétale au sein des parcelles, et donc de l’agrosystème, et génèrent des interactions diverses entres plantes. Parmi ces interactions, des relations positives se font par complémentarité dues aux différences phénotypiques ou génotypiques entre les plantes en mélange. Elles peuvent faciliter l’acquisition des ressources et leurs utilisations. Une interaction positive par entraide peut aussi s’effectuer entre deux plantes en cas de pression biotique par modification de leur immunité et celle de leurs voisins. Par exemple pour faire face aux pressions biotiques, à l’exemple de la pyriculariose, les mélanges entre variétés sensibles et résistantes permettent d’atténuer les effets de la maladie. On considère que cinq mécanismes peuvent intervenir dans ce cas : l’effet de dilution, l’effet de barrière, la résistance induite, la sélection disruptive et l’effet de compensation. Quant aux aléas climatiques et aux stress dus aux conditions du milieu, des effets d’échantillonnage ou de sélection de variétés adaptées aux conditions peuvent tamponner les effets. Par effet de compensation, les rendements des variétés sensibles aux conditions du milieu peuvent être compensés par ceux des variétés plus résistantes. De ces effets, des retombées agronomiques telles que les stabilités des productions peuvent être attendues sur les champs. Des augmentations de la production sont aussi mentionnées par certains auteurs. Elaborer une stratégie de diversification génétique et aller jusqu’à pouvoir identifier des « idéotypes d’assemblage » à partir de ces interactions sont des fronts de recherche utiles pour le développement de la riziculture dans la région. Cette stratégie permet aussi de faire face aux dégâts imprévisibles du changement climatique tout en assurant une stabilité de production pour les producteurs.

Mots-clés : Productivité, Sécurité alimenataire, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Résilience
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