Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : De nouvelles variétés de patate douce à chair orange pour la lute contre la malnutrition

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La malnutrition chronique affecte la majorité des Régions de Madagascar. En effet, même dans les zones a vocation agricole comme le Vakinankaratra, on enregistre plus de 46% d’enfants de moins de cinq ans qui en sont atteints, selon les chiffres présentés par l’ONN. Or la promotion de la consommation d’aliments bio fortifiés comme la patate douce à chair orange, riche en vitamine A, pourrait contribuer grandement à résoudre ce problème. De plus, la patate douce est une plante rustique, qui résiste à la sécheresse et s’adapte également même sur des sols pauvres. Plus d’une dizaine de variétés de patate douce a chair orange ont été sélectionnées à Madagascar a cause de leur adaptation dans les différentes zones agroecologiques et leur rendement qui dépassent les 20 tonnes à l’hectare. Les dernières sélections ont tenu compte des préférences des consommateurs locaux qui optent plus sur les variétés de patate douce sucrées et ayant une chair ferme. Ainsi, dans cet article seront présentées les caractéristiques des meilleures variétés a chair orange comme Donga, Bora, Manja, Ejumula et Ukerewe. Les quelques facteurs limitant l’adoption de ces nouvelles variétés prometteuses et les efforts dans leur promotion pour contribuer à réduire la malnutrition sont abordées.

Mots-clés : Développement, Patate douce à chair orange, Innovation, Sécurité alimenataire, Insécurité alimentaire, Activité génératrice de revenue, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres : analyse des données à l’aune des dires d’acteurs

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Notre objectif est d’analyser les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres centrales de Madagascar (Analamanga, Vakinankaratra et Haute Matsiatra) et leurs impacts sur les activités agricoles. Afin de cerner au mieux ces réalités la démarche a consisté à recueillir les ressentis d’acteurs du développement et du monde paysan pour les confronter à l’analyse des données climatiques. Cette étude a été entamée dans le cadre du projet CASEF Hautes terres et s’est poursuivie via 3 stages de Master 2 de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA) co-encadrés avec la Direction Générale de la Météorologie (DGM). Les températures ont clairement augmenté depuis 1961 (+0,6°C à Ivato, +1,4°C à Antananarivo, et +1,5°C à Antsirabe entre les décennies 60 et 2010), en particulier les températures nocturnes (+1,1°C, +1,5°C et +2,5°C pour ces localités). On note une importante diminution des nuits froides, et une quasi-disparition des températures négatives, ce en accord avec les dires des acteurs et pouvant expliquer les mauvaises floraisons des pommiers. Les risques de stérilité du riz ont fortement diminué. Les pluviométries ont diminué, avec des disparités fortes selon les lieux et comment on les caractérise : pour Ivato la perte moyenne entre les décennies 60 et 2010 est de 58 mm, comparable avec la perte en tendance qui est de 50 mm (-0,865mm/an x 58 ans); par contre pour Antananarivo ces évolutions sont de -32 mm et -274 mm (-4,735mm/an) ; et elles sont de -204 mm et -273 mm (-4,714mm/an) à Antsirabe. Ces pertes, régulièrement réparties sur l’année, ne représentent que 5 à 13% des volumes des années 60s et 70s et sont comparables ou inférieures aux différences inter-annuelles. Par ailleurs les pluviométries ont plutôt augmenté sur les 30 et 20 dernières années. Enfin, contrairement au ressentis exprimés il n’y a pas plus de « grosses pluies » qu’avant, ni « plus de pluie tombant au cours de jours successifs », ni plus (ni moins) de pauses pluviométriques. Il semble donc difficile d’expliquer les baisses observées des ressources en eau durant l’hiver par les seules évolutions pluviométriques. Elles semblent dues tout autant, sinon plus, à la diminution générale des couvertures végétales (diminution des infiltrations au profit des ruissellements). Les témoignages rapportant une augmentation des niveaux des cours d’eau et plus d’inondations en période estivale, alors que les volumes des pluies ont diminué, corroborent cette hypothèse. Les débuts de saison des pluies ont fait l’objet de nombreux commentaires soulignant « un retard » et des « difficultés à installer les cultures comme avant ». Différents indicateurs ont montré un très léger recul en tendance (0,3 jours/an) du démarrage de la saison culturale, et une certaine détérioration des conditions hydriques de surface en novembre qui apparait moins favorable à de bonnes levées. Cependant ces évolutions sont faibles depuis le début des années 2000s et apparaissent donc peu conciliables avec les dires des acteurs. Ce sujet reste à approfondir

Mots-clés : Pluviométrie, Changement climatique, Climate change, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : L’agroécologie appliquées aux plantes aromatiques et médicinales

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Depuis 2017, Coeur de Forêt met en place des expérimentations sur le site d’Ibity. L’association souhaite développer des modèles de culture en accord avec les principes de l’agroécologie. Ces modèles sont centrés autour de la production de Citronnelle et de Géranium mais ont également pour objectif la revalorisation des terrains dégradés. Le modèle Coeur de Forêt s’oppose aux plantations de Plantes Aromatiques et Médicinales (PAM) en monoculture. C’est pourquoi toutes nos expérimentations associent les PAM à des cultures annuelles voire à des arbres. Trois expérimentations sont en place et une quatrième voit le jour : une expérimentation sur les associations de culture, une expérimentation agroforestière ainsi qu’une expérimentation fertilisation. La quatrième, concernant l’application de Bois Raméal Fragmenté, débutera début décembre. Par soucis de temps, nous ne présenterons que les résultats issus des expérimentations autour du géranium. Nos expérimentations sont en cours, les résultats ne sont donc absolument pas définitifs. • La recherche sur les associations de cultures repose sur l’hypothèse que des interactions positives peuvent s’établir entre différentes espèces cultivées sur une même parcelle. Nous avons donc testé quatre cultures annuelles associées au Géranium (Haricot, Tagète, Arachide, et Soja) avec et sans rotation. Les résultats observés sont les suivants. La rotation des cultures associées est significativement supérieure aux modalités sans rotation (440g/pied contre 265g/pied sans rotation). La productivité du Géranium parait significativement supérieure lorsqu’il est associé (294.81g/pied contre 162g/pied en monoculture). De plus une première approximation du Land Equivalent Ratio est très concluante, elle attend néanmoins d’être scientifiquement confirmée sur toute la campagne 2020. • L’expérimentation agroforestière associe les PAM avec différents arbres : Filao, Issa, Acacia, Pommier et Tephrosia afin de comparer les potentiels mécanismes de facilitation pouvant avoir lieu. Le Géranium est cultivé entre les arbres ainsi que du Haricot en inter-rang. La culture du Géranium sous couvert arboré semble statistiquement plus performante qu’uniquement associée au Haricot (452g/pied contre 232g/pied hors agroforesterie). L’association avec le Filao montre des résultats significativement supérieurs aux autres modalités (750g/p en moyenne, soit un facteur de plus de 3). • Afin d’optimiser les rendements, une expérimentation concernant la fertilisation a été mené à Ibity. Plusieurs fertilisants organiques ont donc été apportés aux cultures de Géranium: du compost solide, du compost liquide, du Guanomad (à base de guano de chauve-souris), du Korneco (produit à partir de cornes de zébu broyées) et enfin du Polyter (engrais encapsulé hydro-rétenteur enrichi en éléments minéraux). Pour chaque fertilisant, une dose maximale (100kg N/ha/an), optimale (65 kg N/ha/an) et minimale (30kg N/ha/an) ont été testées. Il apparait que l’application de fertilisant organique a un impact significativement positif sur les rendements (jusqu’à 4 fois supérieurs avec le Guanomad). On ne remarque en revanche aucun effet de la dose. • Enfin une expérimentation est en cours de mise en place concernant l’application de Bois Raméal Fragmenté (BRF) sur les parcelles. Ces rameaux broyés sont réputés pour favoriser la vie microbienne mais aussi influer sur des paramètres structuraux du sols. Nous étudions son impact sur le sol et sur les cultures ainsi qu’un levier d’évitement de la situation de « fin d’azote » par ajout d’une fertilisation azoté. Trois tailles de broyats, couplés ou non avec une fertilisation, seront testés.

Mots-clés : Développement, Expérimentation, Plantes aromatiques, Plantes médicinales, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Recherche participative pour la restauration de la fertilité des sols, exemples dans le Moyen Ouest et en Itasy à Madagascar

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Dans un contexte de faible fertilité naturelle des sols à Madagascar, combinée à un faible accès aux facteurs de production (équipement, terre, main d’oeuvre, intrants), la restauration de la fertilité des sols apparaît comme un enjeu majeur pour le développement des populations rurales. Le projet SECuRE - Restauration des fonctions écologiques du sol pour accroître les services agrosystémiques dans les systèmes rizicoles pluviaux en transition agroécologique (financement Fondation Agropolis 2017-2021) - s’inscrit dans une démarche participative et propose de tester un large panel d’amendements organiques et minéraux, visant une restauration des fonctions écologiques du sol pour soutenir durablement la production agricole. Ces amendements ont été évalués sur la culture de riz pluvial au champ pendant deux années selon des critères agronomiques et écologiques et selon la perception des producteurs. En mobilisant l’évaluation participative, l’objectif de cette démarche est de croiser l’analyse scientifique avec la perception paysanne, afin de produire des connaissances scientifiques mais aussi des connaissances dites « actionnables » pour les paysans. La méthode a conduit à identifier l’ensemble des critères utilisés par les paysans pour caractériser la qualité des amendements, les évaluer et enfin comparer cette évaluation paysanne aux performances agronomiques (rendement) et écologiques (carbone apporté par les intrants). Deux ateliers participatifs ont été effectués dans deux communes auprès de deux réseaux de fermes de référence : Ivory dans le Moyen-Ouest du Vakinankaratra, et Imerintsiatosika dans la partie Hautes-Terres de la région d’Itasy. Les résultats montrent que les paysans ne mobilisent pas que des critères relatifs aux coûts ou aux rendements, mais plutôt un ensemble complexe de critères dont l’accessibilité aux matières amendantes, la commodité d’épandage, la facilité de transport, l’effet sur les bioagresseurs mais aussi les effets escomptés sur la santé du sol, etc. Les amendements les mieux évalués par les paysans sont le compost sur les deux sites, ainsi que certains assemblages complexes (fumier traditionnel + compost + Guanomad). Les moins bien évalués correspondent à des amendements ayant une faible accessibilité, peu connus localement (phosphate naturel), qui demandent une plus forte technicité ou exigence en travail (lombricompost). Les différences d’évaluation entre les deux sites témoignent de l’importance des contrastes écologiques, de l’environnement économique et social et des pratiques locales qui influencent la perception paysanne. Ces résultats montrent que la perception paysanne de l’usage des amendements est située et complexe. Cet accompagnement passe par un effort de vulgarisation sur la qualité des différents amendements peu connus des producteurs, la facilitation de la circulation des informations techniques, de rendre ces matières plus accessibles localement (formation de prestataires locaux, ou mise à disposition de boutiques d’intrants organiques). Du côté de la recherche, ces résultats appellent à proposer des solutions qui correspondent aux attentes multiples et situées des paysans.

Mots-clés : Développement, Restauration du sol, Alternative, Capitalisation, Agroécologie, Fertilité, Recherche appliquée, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Les Systèmes Participatifs de Garantie pour l’agriculture biologique, quels intérêts et enjeux, quels potentiels et quelles contraintes à leur promotion à Madagascar ?

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La Loi n° 2020-003 sur l’Agriculture biologique à Madagascar promulguée le 3 juillet 2020 reconnait pleinement les Systèmes Participatifs de Garantie comme garant du caractère biologique des produits vendus sur les marchés nationaux et de manière complémentaire à la certification par tiers exigée par les grands marchés d’exportation. La définition donnée dans la loi renvoie à la définition internationalement reconnue par l’IFOAM et la FAO : « Système d’assurance qualité ancré localement qui garantit qu’un produit agricole, d’élevage, forestier, aquatique ou issu de cueillette en zones naturelles est conforme à des conditions de production, de cueillette, de ramassage, de préparation et d’étiquetage fixées par des normes et cahiers des charges relatifs à l’Agriculture biologique. A la différence de la certification par tiers, le système participatif de garantie repose sur la participation active des acteurs directement impliqués dans la production et la préparation des produits concernés : producteurs, préparateurs, consommateurs ». L’ambition de la loi - et au-delà de la Stratégie Nationale pour le développement de l’Agriculture Biologique en cours de conception - est donc de promouvoir le développement du marché biologique national comme complément indispensable et en synergie avec le soutien à la croissance des exportations de produits biologiques. A cet égard, l’approche réglementaire adoptée dans la loi vise à garantir le caractère biologique des produits mis sur les marchés (au bénéfice des consommateurs) sans entraver la croissance du secteur. La loi propose ainsi le cadre pour la production et la mise en marché pour le marché intérieur avec entre autres l’ouverture au développement d’une filière locale avec des exigences adaptées reposant sur la mise en place d’un cahier des Charges national et la reconnaissance des Systèmes de Garantie Participative potentiellement plus accessibles pour les petits producteurs du fait de la réduction de deux barrières à l’entrée : la disparition du coût de la certification par tiers et la facilité de contrôle pour des agriculteurs peu rompus aux lourdeurs administratives. En outre le contrôle croisé du respect du cahier des charges par les producteurs eux-mêmes est source d’apprentissage et d’innovations techniques par la confrontation et la mise en débat des pratiques face aux contraintes agronomiques rencontrées par les producteurs. Pour autant, le marché domestique des produits biologiques est encore embryonnaire à Madagascar. Des SPG existent à l’état de prémisse en zones périurbaines de la capitale et concernent plusieurs centaines de petits agriculteurs engagés dans la production de produits frais maraichers, avant tout selon les techniques agroécologiques, plutôt que strictement biologiques. Par ailleurs, se pose la question de la demande en produits biologiques chez les consommateurs malgaches. Les acheteurs actuels des produits biologiques se caractérisent souvent par un pouvoir d’achat élevé (étrangers expatriés, classes moyennes et supérieures malgaches) et ayant déjà une relative connaissance de ce que signifie le terme bio. Pourtant, les consommateurs urbains au pouvoir d’achat plus réduit sont potentiellement soucieux et désireux d’accéder à des aliments sains et naturels, et ont des pratiques d’achat et de consommation en conséquence, même si les produits ne sont pas certifiés. Ainsi, des études de marché pour caractériser le potentiel de développement des produits agroécologiques et biologiques garantis dans les principaux centres urbains du pays constituent un point de passage nécessaire dans une perspective de développement des SPG à Madagascar. Elles permettront d’affiner les stratégies de production locale et de certification adaptée pour les petits producteurs et d’information des consommateurs, dans une optique générale de permettre la démocratisation de l’accès en confiance aux produits biologiques et agroécologiques.

Mots-clés : Développement, Capitalisation, Agroécologie, SYSTÈMES PARTICIPATIFS DE GARANTIE, Interface recherche développement, recherche, SYMABIO, Agriculture Biologique

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation de quelques expériences paysannes dans la mise à l’échelle de l’agro-écologie

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Experts des réalités sociotechniques de leur milieu, les paysans se livrent des fois à des expériences tendant à adapter les connaissances agro-écologiques acquises auprès des formateurs. Réussis, les résultats de ces adaptations se diffusent de paysans à paysans mais se limitent à quelques villages près de celui au niveau duquel elles ont été découvertes. La capitalisation et la mise en commun de ces acquis pourrait être un atout dans la diffusion de l’agro-écologie au niveau local. De plus, les effets positifs des visites échanges organisées sur la diffusion des techniques innovantes ont encore été vérifiés dans le cadre du projet Manitatra II. Conscients des contraintes intrinsèques à leur environnement, les paysans développent des innovations afin d’assurer le succès de leur adoption : Dans le Vakinankaratra, l’association des plants d’arbre avec des cultures vivrières (arachide, pois de terre, manioc) permet de valoriser un terrain qui vient d’être boisé pendant au moins trois saisons. Les paysans sont beaucoup plus motivés à entretenir une parcelle où il y a des cultures vivrières par rapport à des parcelles de reboisement en pure. Ces soins assurent une croissance rapide aux plants d’arbre. Les parcelles sont aussi protégées contre le feu et la divagation. En Androy, il arrive que les paysans aspergent les plants d’arbre avec du purin afin de les protéger des ruminants qui des fois les broutent avec les herbes. Afin de garantir une couverture permanente du sol, il est nécessaire de dérober les cultures conventionnelles à cycle court avec des plantes couvrantes annuelles comme le mucuna. Avant, il a été préconisé d’introduire le mucuna durant la phase de maturation des légumineuses comme le soja, le niébé ou le haricot. Or, il est connu que l’intérêt que procure le mucuna dépend de la densité de sa biomasse. Ainsi, il a été démontré que la mise en dérobée juste après la formation des gousses permet au mucuna d’avoir une plus longue phase végétative et ainsi d’assurer une bonne couverture du sol après la récolte des autres cultures. Il a été aussi constaté que les touffes de mucuna maîtrisent bien les plantes envahissantes comme l’Acanthospermum austral (tangongo) en l’empêchant de produire des graines. Concernant l’association riz pluvial au cajanus, on a constaté que la période d’installation du cajanus ne devrait pas être la même sur les hautes terres (1300 – 1600 m d’altitude) que dans le Moyen Ouest de Vakinankaratra (500 – 1500 m d’altitude). Dans le Moyen Ouest, le cajanus installé après le deuxième sarclage du riz (fin janvier – mi-février) donne de bonne biomasse après la récolte du riz. Par contre, sur les hautes terres où il fait beaucoup plus froid, les plants de cajanus installé à la même période restent chétifs et sans biomasse. A partir de ces observations effectuées au niveau paysane, il est préférable, en plus de jouer sur les écartements des lignes de semis, d’habiller les parcelles de riz de la haute terre, plus tôt, vers mi-janvier.

Mots-clés : Développement, Innovation, Agriculture de conservation, Capitalisation, Agriculture Climato-intélligente, Témoignage, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Expérience paysanne

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation des reboisements à base d’Acacia sp dans le Sud Est de Madagascar

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Le Sud Est de Madagascar, régions Vatovavy Fitovinany et Atsimo Atsinanana, deux régions de climat subtropicale humide, est soumis à des cultures sur brulis répétitifs dans un contexte d’extrême pauvreté. La tendance durant les trois décennies était la disparition de la forêt primaire laissant la place à une savane arborée puis à une steppe à Aristida sp rabougri. Notre emblématique Ravinala affiche une résilience face aux feux mais disparaît aussi malheureusement après plusieurs feux répétitifs. L’extrême pauvreté dans ces régions du Sud Est aggravée par une explosion démographique inquiétante en milieu rural pose la question de comment nourrir ces populations tout en reconstituant la forêt. C’est là l’enjeu de l’Agro-écologie. Dans certaines communes, en particulier dans la région Vatovavy Fitovinany, on assiste déjà à un début de désertification avec apparition de monticule à crête décapée. La pluviométrie a drastiquement diminué et on commence à avoir apparaître des mois très secs entre les mois de mai et octobre. En raison de la pression sur les forêts naturelles qui n’arrivent plus à répondre aux besoins croissants des populations, beaucoup de pays ont opté pour des espèces à croissance rapide. C’est le cas, en particulier pour l’Indonésie qui a opté pour l’Acacia mangium, une légumineuse à croissance rapide, une espèce originaire de la forêt tropicale humide de la partie Nord Est de l’Australie, de la Papou Nouvelle Guinée et de l’Indonésie. Le reboisement avec l’Acacia mangium a été testé avec succès dans plusieurs régions de Madagascar, en particulier dans les régions à pluviométrie élevée (supérieure à 1500 mm) et même dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra dans le cadre du projet MANITATRA où la pluviométrie est inférieure à 1200 mm. D’autres espèces d’Acacia ont été testées dans d’autres régions de Madagascar, en particulier l’A. holosericea, testé par le PLAE dans des sols dégradés dans les régions à longue saison sèche comme le Boeny. L’intérêt de l’Acacia mangium réside dans sa croissance rapide mais en plus, étant une légumineuse à forte production de biomasse, des paysans utilisent ses feuilles dans les composts. Son intérêt en tant que plante mellifère est reconnu par les paysans dans le Sud Est, qui parfois, la plantent uniquement dans cet objectif. Dans les régions cycloniques, nous avons constaté que l’Acacia mangium se diffuse tout seul par les vents, en particulier lors des cyclones. Après un passage de feu, les graines germent et reprennent très vite. L’objet de cet article est de partager, essentiellement au moyen d’images, les impacts de l’introduction de l’Acacia mangium dans le Sud Est dans le cadre des actions dans le site de l’ONG TAFA près du fleuve Faraony avec encadrement du GSDM et du CIRAD. Au vu des premiers résultats de ce site sur une steppe à Aristida dégradé, tous les reboisements successifs des projets sur l’axe de la RN 12 et une partie de l’axe Farafangana - Vonindrozo ont mis l’accent sur cette espèce. Compte tenu de ses succès, l’Acacia mangium devrait être promu dans les corridors forestiers (COFAV, COMATSA, ANDASIBE ZAHAMENA..).

Mots-clés : Développement, Acacia mangium, Reboisement, Changement climatique, Tavy, Deforestation, Agroécologie, Désertification, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Capitalisation des résultats en Agriculture de Conservation durant les deux années de MANITATRA II : focus sur la performance des systèmes à base de Mucuna

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Actuellement, le GSDM assure la mise en oeuvre du projet MANITATRA II dans la Région de Vakinankaratra. Ce projet est financé par l’UE par l’intermédiaire du COMESA dans le cadre du programme Global Climate Change Alliance Plus (GCCA +) des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Intra ACP). Le projet intervient dans 17 communes de la région de VAKINAKARATRA, et couvre deux écosystèmes différents : le Moyen-Ouest et les Hautes Terres. Dans la Région du Vakinankaratra, on a constaté une forte expansion du riz pluvial. Cela est due aux résultats des chercheurs qui ont permis de découvrir des variétés performantes de riz pluvial. Mais avec la pratique des techniques conventionnelles, les sols se dégradent énormément. La régression des rendements combinée à la hausse des pressions des bioagresseurs amènent les paysans à trouver d’autres tanety pour le riz. Enfin, la Région est très sensible au changement climatique. Durant ces deux années du projet, on a constaté que la pratique de l’Agriculture de Conservation associée à d’autres pratiques agro-écologique, apparait comme la meilleure alternative pour exploiter durablement les tanety et adoucir les impacts du changement climatique.En effet, en fonction de la zone et des objectifs des exploitations, le projet propose plusieurs plantes de couverture : Stylosanthes, Mucuna, Niébé David, Cajanus cajan, Soja…. Les parcelles en Agriculture de Conservation présentent, généralement, des rendements toujours supérieurs à ceux en conventionnel. Si on prend l’exemple du riz pluvial, un sondage fait par l’équipe du projet au niveau de 499 parcelles en conventionnel a donné un rendement moyen de 1.376kg/ha. Pour la même periode, sur 462 parcelles de riz pluvial installées sans labour sur des résidus de culture, le rendement moyen passe à 2.640kg/ha, soit le double du rendement en conventionnel sur labour. Cependant, le rendement diffère également en fonction de la plante de couverture utilisée. Les nombreux projets antérieurs ont toujours ressorti la performance du Stylosanthes. Ceci reste la meilleure plante de service pour la régénération des sols dégradés mais la mise à l’échelle de la diffusion connait des difficultés avec les petits agriculteurs de moins de 3ha. Pourtant, la campagne 2019/20 nous a également permis d’apprécier la performance du Mucuna comme précédent du riz pluvial. Cette plante produit des biomasses aériennes inférieures à celles du Stylosanthes, mais tout aussi importante. Elle permet également d’avoir des parcelles propres au moment du semis. De plus, le Mucuna est une plante répulsive qui limite l’attaque des insectes comme l’Heteronychus sp, la chenille légionnaire d’automne, …. Enfin, si toutes les capitalisations en matière d’Agriculture de Conservation avancent toujours des impacts positifs des systèmes sur le rendement à partir de la troisième, quatrième, voire cinquième année. Les systèmes à base de Mucuna présentent déjà une augmentation significative des rendements à partir de la première année. En effet, 66 parcelles des paysans encadrés par le projet ont fait l’objet d’une installation de riz pluvial sur des mulch de Mucuna (ou maïs + mucuna en dérobé). Le rendement moyen est 3.260kg/ha. Chez certains Champ Ecole Paysan (CEP) et parcelles d’application des écoles encadrées par le projet, on a même enregistré des rendements de riz pluvial pouvant atteindre jusqu’à 5.725kg/ha sur des parcelles avec précédent jachère de Mucuna, d’où l’engouement des paysans pour le mucuna en 2020– 2021.

Mots-clés : Développement, Projet Manitatra 2, COMESA, Agriculture de conservation, Capitalisation, Agriculture Climato-intélligente, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Vakinankaratra

Livret des résumés_Atelier Interface Recherche et Développement 2020

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Sont également invités à partager leurs expériences/résultats de leur recherche les grandes exploitations et les acteurs de l’Agriculture Biologique. Thématiques de présentations suivi de question-réponses 1. L’Agro-écologie en réponse aux enjeux du changement climatique et la sécurité alimentaire 2. Quels systèmes de production Post COVID 19 en réponse à la sécurité alimentaire 3. La gestion durable des terres (GDT) en lien avec la productivité agricole et la lutte contre la désertification 4. Quelles alternatives autour des Aires protégées et des Parcs nationaux 5. L’Agriculture biologique, enjeux, opportunités pour les petits producteurs

Mots-clés : Résumé, Résumé, Développement, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Atelier

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Plus d’alternative à l’utilisation excessive d’engrais chimique afin d’améliorer durablement la fertilité de sol : BIOCHAR

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Dans la région de Vakinankaratra, dans le district de Betafo, zone très productrice de tomate, les producteurs ne se contentent plus d’utiliser les engrais chimiques NPK avec la dose recommandée d’environ 3 kg/are mais utilise le double et même la tripe de cette dose car selon eux cette dose recommandée ne suffit plus pour avoir suffisamment de production. Or ils sont très conscients des lourdes charges engagées et de cette technique de production limitée. Par exemple durant la crise de Covid-19, les engrais NPK ont été peu accessibles surtout pour les zones éloignées des villes et leurs prix ne cessent d’augmenter. Ceffel, en tant qu’organisation paysanne de service oeuvrant dans la formation et expérimentation en fruits et légume, est fortement sollicité par les membres de trouver des solutions alternatives et de leur proposer des techniques adaptées, durables et permettant une augmentation des revenus tout en souciant les dimensions économiques, sociales et environnementales. Dans ce sens, pour trouver d’autres alternatives et combinaisons des techniques de fertilisant déjà diffusées, des essais de fabrication de biochar à partir de balle de riz et expérimentations de son efficacité sur la culture de tomate ont été réalisés. Le biochar est une substance au charbon de bois, fabriquée à partir de pyrolyse des déchets végétaux. D’après plusieurs études, il accroit les rendements des cultures en augmentant la capacité de rétention d’eau du sol, en réduisant l’acidité, en augmentant l’apport et la rétention des nutriments et en favorisant la croissance de microbes bénéfiques. Pour notre étude, le biochar a été fabriqué à partir de balle de riz avec un coût de production de 109 Ar/kg si balle de riz est achetée, 80 Ar/kg au cas contraire. Une pyrolyseur artisanale a été confectionnée à base de fut métallique, le biochar a été stabilisé par mouillage avec de compost liquide. 5 traitements ont été comparés sur la culture de tomate. TO : témoin absolu, T1 : fumier seul, T2 : 50 kg/are biochar + fumier, T3 : 100 kg/are biochar + fumier, T4 : 150 kg/ are biochar + fumier, T5 ( témoin) : 9 kg/are NPK + 2 kg/are Urée + fumier. Les résultats des essais ont montré que l’utilisation de biochar améliore considérablement le rendement T0 : 52 kg/are, T1 : 118 kg/are, T2 : 196 kg/are, T3 : 286 kg/are, T4 : 360 kg/are et T5 : 417 kg/are. Pour le calcul économique, T5 ( témoin) engage de charge de 66 950 Ar tandis que 56 700 Ar pour T4 ; soit 10 250 Ar de différence. Par contre T5 (témoin) possède une marge de 180 850 Ar contre 177 800 Ar (si balle de riz achetée) et 182 000 Ar (si balle de riz non achetée) pour T4. L’étude mérite d’être continuée avec plusieurs perspectives en vue : Combiner d’autres fertilisants avec le biochar : biochar + lombricompost, biochar + engrais verts tithonia,... afin d’améliorer encore le rendement ; Evaluer les effets et résultats à long terme ; Evaluer le bilan environnemental (bilan carbone) ; Etudier les biochars riches en silice (à partir des bozaka) pour contribuer à la lutte contre les maladies liées au sol.

Mots-clés : BIOCHAR, Expérience, Développement, Innovation, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Expérience paysanne
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