Cette édition
SPECIALE N°12 du Journal de
l’Agroécologie, un numéro sur
les articles de l’atelier « Interface
Recherche Développement des
16 et 17 décembre 2020 à la
Résidence Sociale d’Antsirabe
a rassemblé
autour de l’Agroécologie les
chercheurs et les développeurs
qui parfois travaillent tous sur
le même sujet mais s’ignorent.
En effet, il est important de
capitaliser les expériences
de toutes les disciplines sur
la transition agroécologique
dans un contexte de
changement climatique,
de sécurité alimentaire, de
dégradation inquiétante de
l’environnement, de pauvreté
croissante post COVID 19.
Ce numéro spécial a aussi pour
ambition de mettre à jour les
données récentes sur les acquis
des chercheurs et les leçons
apprises des développeurs et
des producteurs en matière
d’Agroécologie, de changement
climatique, de menaces récentes
sur les productions agricoles et
de stratégie pour y faire face
comme le cas du flétrissement
bactérien sur le riz ou de la
chenille légionnaire sur le maïs.
Ce numéro aborde aussi la
destruction de l’environnement
notamment la déforestation
rapide et la menace autour
des parcs nationaux et des
aires protégées et les acquis
dans ce sens. Il aborde aussi
l’agriculture biologique, entres
autres, le système participatif
de garantie et les terroitoires à
vocation biologique
Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les méthodes culturales comme moyen de contrôle de Spodoptera
frugiperda (lepidoptera : noctuidae)
Spodoptera frugiperda (J.E. Smith, 1797) ou Chenille Légionnaire d’Automne(CLA) est un problème
majeur de la culture du maïs en Afrique, ce ravageur pouvant causer parfois la perte totale des
récoltes. La FAO préconise l’application de méthodes de lutte durable contre ce ravageur. C’est
ainsi qu’en Afrique, le technique push pull utilisant des plantes répulsives comme Desmodium
intortum (Mill) Urb et attractives telles que Brachiaria sp et Pennisetum sp a permis de diminuer
l’impact du ravageur. A Madagascar, cette méthode est actuellement testée. Mais dans cette
étude, les méthodes culturales seront exploitées. Il s’agit de i) varier la densité et la date du
semis du maïs et ii) tester différents systèmes de culture : maïs en culture pure ou en association
avec des légumineuses ou autres cultures iii) en saison culturale du maïs et en contre saison. Les
expérimentations ont été réalisées dans des dispositifs de recherche et en parcelles paysannes à
Ivory au Moyen Ouest du Vakinankaratra et à Alaotra Mangoro. Le taux d’infestation du maïs a été
évalué selon la méthode “W” de (Chinwada ,2014).Il consiste à sélectionner au hasard cinq points
d’échantillonnage (A, B, C, D et E) pour couvrir le plus de champ possible pour chaque système.
Les insectes associés au maïs ont été capturés au filet. Des larves saines et infectées de CLA ont
été collectées et incubées au laboratoire en vue d’obtenir des souches de parasitoïdes ou des
pathogènes. Les résultats attendus sont une diminution du taux d’infestation de la CLA ainsi que la
présence des ennemis naturels qui contribueraient au contrôle du ravageur.
Il a été constaté que le maïs semé tardivement (Février) est plus infesté (49,5%) que les cultures
en semis normal (Décembre) (28,25%). Le taux d’infestation est moins élevé (18,25%) pour un
écartement de 1m x 0,7m entre les pieds de maïs que pour 0,8m x 0,5m (32,5 %). A Ivory, les
associations avec les légumineuses diminuent l’attaque de la CLA : 20% pour le système Maïs+soja,
20,12% pour Maïs+crotalaria, 20,50% pour Maïs+mucuna et 91,30% pour le maïs en culture pure.
A Alaotra, le système Mais+niébé est le moins attaqué (26,25%) par rapport au système Maïs +
Mucuna (35,50%) et maïs en culture pure (95%). En contre saison, le système Maïs+chou (20%)
est le moins attaqué par rapport aux autres systèmes Maïs+concombre (45%), Maïs+poivron
(70%) et Maïs+ Haricot (85%). Les cultures associées attirent et constituent des sites de refuge
pour les insectes auxiliaires tels que les prédateurs (Forficula auricularia, des fourmis et des
larves de Coccinellidae) et des Hyménoptères parasitoïdes : deux ont été recensés à Ivory comme
Sympiesis sp (Similarly. E, Hymenoptera: Eulophidae), Tetrastichus howardi (Olliff, Hymenoptera:
Eulophidae) et deux autres espèces en cours d’identification à Alaotra.
Les méthodes culturales sont bénéfiques pour contrôler les populations de Spodoptera
frugiperda et maintenir la productivité du maïs. Elles sont aussi utiles pour diversifier et
préserver les ennemis naturels de ce ravageur.
Mots clés : Spodoptera frugiperda, maïs, lutte, méthodes culturales, ennemis naturels.