Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Effet de l’inoculation mycorhizienne sur le riz pluvial sur les plateaux d’altitude à Madagascar

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A Madagascar, la culture du riz pluvial est fortement contrainte par l’acidité des sols et la faible biodisponibilité du phosphore (P). En augmentant le volume de sol prospecté par les racines, les champignons formant des symbioses mycorhiziennes avec les plantes, augmentent significativement l’acquisition du P par l’association champignon-plante, et participent donc à la croissance de la plante cultivée. Un biostimulant commercial, produit par la société canadienne PREMIER TECH, pourrait améliorer l’inoculation mycorhizienne, et par voie de conséquence, l’absorption du P par le riz grâce au développement d’un système mycélien efficient. Une expérimentation a été réalisée au sein du site de référence du Dispositif en Partenariat SPAD (« Système de Production d’Altitude et Durabilité ») dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra durant la saison culturale 2019-2020. Cette expérience comprenait trois facteurs (i) la variété de riz pluvial comprenant 4 modalités (Fofifa 182, Fofifa 185, Nerica 4 et WAB 880), (ii) l’inoculation mycorhizienne avec 2 modalités (0 et 16 spores par graine), et (iii) l’apport de P avec 2 modalités (0 et 20 unités). Ces 16 traitements ont été répétés sur quatre blocs. Un total de 64 parcelles de superficie élémentaire de 10.5 m2 a été mis en place au champ. Un apport homogène de fumure organique estimé à 5 t ha-1 a été appliqué au semis au niveau des poquets pour tous les traitements, suivi de trois apports de 20 unités d’azote (20 N) en cours de végétation. La qualité du sol a été caractérisée par des mesures de pH eau in-situ. Des mesures de croissance de la plante ont été effectuées au tallage et le rendement grain a été déterminé à la récolte. Les résultats montrent un effet significatif de la qualité du sol dans le poquet par rapport à l’inter-poquet avec une augmentation de pH, respectivement de 5.3 et 4.7, imputable à l’effet de localisation de la fumure organique. Au tallage, l’intéraction des facteurs« inoculation mycorhizienne » et « apport de P » est significative sur des indicateurs de croissance (hauteur), de nutrition azotée (mesure SPAD) et de tallage. Le facteur « apport de P »est celui qui explique le plus la variance des différentes mesures effectuées dont la hauteur, le tallage et la biomasse totale aérienne. A la récolte, l’intéraction des facteurs « inoculation mycorhizienne » et « apport de P » est significative pour le rendement en grain avec 2.2 et 2.8 t ha-1sans apport de P et 3.8 et 3.9 t ha-1avec apport de P, respectivement sans et avec inoculation mycorhizienne. Pour conclure, nos observations valident notre hypothèse selon laquelle l’inoculation mycorhizienne permet d’améliorer la nutrition P du riz. Avec un apport seul de fumure organique et un complément minéral azoté, l’inoculation mycorhizienne permet une augmentation de rendement de 28%, pour les quatre variétés de riz sélectionnées, avec un gain de rendement moyen de 600 kg ha-1. Aucun effet variétal n’est apparu en interaction avec le facteur inoculation ou phosphore ; les différences de rendement entre les variétés ne sont pas montrées significatives.

Mots-clés : MYCORHIZIENNE, Expérimentation, Riz pluvial, Capitalisation, Interface recherche développement, recherche

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Recherche participative pour la restauration de la fertilité des sols, exemples dans le Moyen Ouest et en Itasy à Madagascar

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Dans un contexte de faible fertilité naturelle des sols à Madagascar, combinée à un faible accès aux facteurs de production (équipement, terre, main d’oeuvre, intrants), la restauration de la fertilité des sols apparaît comme un enjeu majeur pour le développement des populations rurales. Le projet SECuRE - Restauration des fonctions écologiques du sol pour accroître les services agrosystémiques dans les systèmes rizicoles pluviaux en transition agroécologique (financement Fondation Agropolis 2017-2021) - s’inscrit dans une démarche participative et propose de tester un large panel d’amendements organiques et minéraux, visant une restauration des fonctions écologiques du sol pour soutenir durablement la production agricole. Ces amendements ont été évalués sur la culture de riz pluvial au champ pendant deux années selon des critères agronomiques et écologiques et selon la perception des producteurs. En mobilisant l’évaluation participative, l’objectif de cette démarche est de croiser l’analyse scientifique avec la perception paysanne, afin de produire des connaissances scientifiques mais aussi des connaissances dites « actionnables » pour les paysans. La méthode a conduit à identifier l’ensemble des critères utilisés par les paysans pour caractériser la qualité des amendements, les évaluer et enfin comparer cette évaluation paysanne aux performances agronomiques (rendement) et écologiques (carbone apporté par les intrants). Deux ateliers participatifs ont été effectués dans deux communes auprès de deux réseaux de fermes de référence : Ivory dans le Moyen-Ouest du Vakinankaratra, et Imerintsiatosika dans la partie Hautes-Terres de la région d’Itasy. Les résultats montrent que les paysans ne mobilisent pas que des critères relatifs aux coûts ou aux rendements, mais plutôt un ensemble complexe de critères dont l’accessibilité aux matières amendantes, la commodité d’épandage, la facilité de transport, l’effet sur les bioagresseurs mais aussi les effets escomptés sur la santé du sol, etc. Les amendements les mieux évalués par les paysans sont le compost sur les deux sites, ainsi que certains assemblages complexes (fumier traditionnel + compost + Guanomad). Les moins bien évalués correspondent à des amendements ayant une faible accessibilité, peu connus localement (phosphate naturel), qui demandent une plus forte technicité ou exigence en travail (lombricompost). Les différences d’évaluation entre les deux sites témoignent de l’importance des contrastes écologiques, de l’environnement économique et social et des pratiques locales qui influencent la perception paysanne. Ces résultats montrent que la perception paysanne de l’usage des amendements est située et complexe. Cet accompagnement passe par un effort de vulgarisation sur la qualité des différents amendements peu connus des producteurs, la facilitation de la circulation des informations techniques, de rendre ces matières plus accessibles localement (formation de prestataires locaux, ou mise à disposition de boutiques d’intrants organiques). Du côté de la recherche, ces résultats appellent à proposer des solutions qui correspondent aux attentes multiples et situées des paysans.

Mots-clés : Développement, Restauration du sol, Alternative, Capitalisation, Agroécologie, Fertilité, Recherche appliquée, Interface recherche développement, recherche
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