Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les mélanges variétaux pour améliorer la résilience des productions agricoles au service de la sécurité alimentaire

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A Madagascar, le riz est l’aliment de base de la population, traditionnellement cultivé en irrigué. Mais vu le contexte de saturation des bas-fonds et d’augmentation de la population, la pratique des cultures pluviales devient de plus en plus nécessaire. Sur les Hautes Terres du Vakinankaratra, la culture du riz pluvial a été proposée comme une solution pour accroitre la production de riz des petits producteurs. Cependant les rendements moyens paysans en riz pluvial restent faibles (aux environs de 1t/ha) car ils subissent de nombreuses contraintes biotiques et abiotiques, qui souvent agissent en synergie rendant plus vulnérables les cultures et limitant leurs capacités de tamponner les aléas climatiques. Dans ce contexte d’écosystèmes paysans variables et soumis à diverses contraintes on peut considérer que l’uniformité génétique dans les paysages au sein des parcelles est un facteur de vulnérabilité potentiel des cultures. Pour limiter cette vulnérabilité des solutions « agroécologiques » inspirées par le fonctionnement des écosystèmes naturels peuvent être proposées. La mise en place d’une diversité variétale au sein des champs est une piste intéressante s’inscrivant dans l’optique de l’intensification agro-écologique. L’objectif de la présentation est de donner un aperçu sur l’intérêt des mélanges variétaux comme option de résilience variétale aux contraintes du milieu et de discuter des applications possibles dans le cadre de la riziculture pluviale à Madagascar. Par principe les mélanges variétaux augmentent la diversité variétale au sein des parcelles, et donc de l’agrosystème, et génèrent des interactions diverses entres plantes. Parmi ces interactions, des relations positives se font par complémentarité dues aux différences phénotypiques ou génotypiques entre les plantes en mélange. Elles peuvent faciliter l’acquisition des ressources et leurs utilisations. Une interaction positive par entraide peut aussi s’effectuer entre deux plantes en cas de pression biotique par modification de leur immunité et celle de leurs voisins. Par exemple pour faire face aux pressions biotiques, à l’exemple de la pyriculariose, les mélanges entre variétés sensibles et résistantes permettent d’atténuer les effets de la maladie. On considère que cinq mécanismes peuvent intervenir dans ce cas : l’effet de dilution, l’effet de barrière, la résistance induite, la sélection disruptive et l’effet de compensation. Quant aux aléas climatiques et aux stress dus aux conditions du milieu, des effets d’échantillonnage ou de sélection de variétés adaptées aux conditions peuvent tamponner les effets. Par effet de compensation, les rendements des variétés sensibles aux conditions du milieu peuvent être compensés par ceux des variétés plus résistantes. De ces effets, des retombées agronomiques telles que les stabilités des productions peuvent être attendues sur les champs. Des augmentations de la production sont aussi mentionnées par certains auteurs. Elaborer une stratégie de diversification génétique et aller jusqu’à pouvoir identifier des « idéotypes d’assemblage » à partir de ces interactions sont des fronts de recherche utiles pour le développement de la riziculture dans la région. Cette stratégie permet aussi de faire face aux dégâts imprévisibles du changement climatique tout en assurant une stabilité de production pour les producteurs.

Mots-clés : Productivité, Sécurité alimenataire, Capitalisation, Agroécologie, Interface recherche développement, recherche, Résilience

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres : analyse des données à l’aune des dires d’acteurs

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Notre objectif est d’analyser les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres centrales de Madagascar (Analamanga, Vakinankaratra et Haute Matsiatra) et leurs impacts sur les activités agricoles. Afin de cerner au mieux ces réalités la démarche a consisté à recueillir les ressentis d’acteurs du développement et du monde paysan pour les confronter à l’analyse des données climatiques. Cette étude a été entamée dans le cadre du projet CASEF Hautes terres et s’est poursuivie via 3 stages de Master 2 de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo (ESPA) co-encadrés avec la Direction Générale de la Météorologie (DGM). Les températures ont clairement augmenté depuis 1961 (+0,6°C à Ivato, +1,4°C à Antananarivo, et +1,5°C à Antsirabe entre les décennies 60 et 2010), en particulier les températures nocturnes (+1,1°C, +1,5°C et +2,5°C pour ces localités). On note une importante diminution des nuits froides, et une quasi-disparition des températures négatives, ce en accord avec les dires des acteurs et pouvant expliquer les mauvaises floraisons des pommiers. Les risques de stérilité du riz ont fortement diminué. Les pluviométries ont diminué, avec des disparités fortes selon les lieux et comment on les caractérise : pour Ivato la perte moyenne entre les décennies 60 et 2010 est de 58 mm, comparable avec la perte en tendance qui est de 50 mm (-0,865mm/an x 58 ans); par contre pour Antananarivo ces évolutions sont de -32 mm et -274 mm (-4,735mm/an) ; et elles sont de -204 mm et -273 mm (-4,714mm/an) à Antsirabe. Ces pertes, régulièrement réparties sur l’année, ne représentent que 5 à 13% des volumes des années 60s et 70s et sont comparables ou inférieures aux différences inter-annuelles. Par ailleurs les pluviométries ont plutôt augmenté sur les 30 et 20 dernières années. Enfin, contrairement au ressentis exprimés il n’y a pas plus de « grosses pluies » qu’avant, ni « plus de pluie tombant au cours de jours successifs », ni plus (ni moins) de pauses pluviométriques. Il semble donc difficile d’expliquer les baisses observées des ressources en eau durant l’hiver par les seules évolutions pluviométriques. Elles semblent dues tout autant, sinon plus, à la diminution générale des couvertures végétales (diminution des infiltrations au profit des ruissellements). Les témoignages rapportant une augmentation des niveaux des cours d’eau et plus d’inondations en période estivale, alors que les volumes des pluies ont diminué, corroborent cette hypothèse. Les débuts de saison des pluies ont fait l’objet de nombreux commentaires soulignant « un retard » et des « difficultés à installer les cultures comme avant ». Différents indicateurs ont montré un très léger recul en tendance (0,3 jours/an) du démarrage de la saison culturale, et une certaine détérioration des conditions hydriques de surface en novembre qui apparait moins favorable à de bonnes levées. Cependant ces évolutions sont faibles depuis le début des années 2000s et apparaissent donc peu conciliables avec les dires des acteurs. Ce sujet reste à approfondir

Mots-clés : Pluviométrie, Changement climatique, Climate change, Interface recherche développement, recherche
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