Consultation de prix ouverte n°03-2023/GSDM/DE/PROSAR Le GSDM, Professionnels de l’Agroécologie a obtenu un financement de la BMZ /GIZ pour financer le Projet PROSAR dans la Région du SUD-EST. Une partie de ce financement est rétrocédée au GSDM pour contribuer à la promotion de l’Agriculture sensible à la nutrition combinée aux pratiques agroécologiques. A cet effet, le GSDM invite les producteurs et fournisseurs de semences spécialisées dans la production de semences maraîchères et /ou vivrières, de plantes de couvertures à livrer au GSDM, à présenter des offres selon les modalités en attaché.
A Madagascar, l’accès à des semences de qualité représente un enjeu de taille pour les paysans :
ces derniers font souvent face à des semences à faible taux de germination, de qualité
sanitaire insuffisante et l’approvisionnement en semences reste encore incertain et variable
d’une commune à une autre. Les enjeux face à la production de semences sont nombreux :
• Améliorer la sécurité et la souveraineté alimentaire
• Faciliter l’accès à des semences diversifiées et de qualités pour tous les paysans.
• Diversifier les variétés et espèces cultivées, pour conserver la richesse génétique naturelle
et obtenir des semences adaptées aux territoires malagasy.
• Contribuer au développement du secteur agricole et d’une filière semences malagasy de
qualité.
Au sein du Relais Madagasikara, l’Agriferme et plus particulièrement l’activité Imahavokatsa
répond à ce contexte : l’objectif est de produire des semences biologiques variées, de
qualité et reproductibles, afin de les vendre aux paysans malgaches en favorisant leur
autonomisation. Aujourd’hui des semences « certifiables » sont commercialisées : les
variétés sont produites suivant les règles du SOC (pas d’association de cultures, processus de
préservation de la pureté variétale…), et pourraient donc être certifiées. Elles sont produites
avec un itinéraire technique biologique inspiré de la permaculture avec la culture sur butte
et le paillage, mais avec un apport en compost et un désherbage manuel.
Nous pouvons également imaginé deux autres types de semences :
• Semences sélectionnées à l’Agriferme pour leur rusticité : il s’agirait de semences
libres de droit car issues de sélection naturelle sur le site même de l’Agriferme à partir
de semences non certifiées. Elles sont reproductibles mais ne présentent pas de
caractéristiques fixées : elles sont dites « évolutives », c’est à dire qu’elles s’adaptent
aux conditions du milieu dans lequel elle se développent. L’objectif est alors de
produire (au bout de plusieurs générations) des semences résistantes dans les conditions
naturelles du site (sans compost, ni arrosage, ni travail du sol,...), celles-ci représentant les
conditions auxquelles sont confrontés de nombreux paysans à Madagascar. Cette pratique
correspond totalement à la démarche de la permaculture, car elle se base sur l’écosystème
naturellement présent
• Semences certifiées biologique : il s’agirait de répondre aux demandes de plus en plus
nombreuses autour de l’agriculture biologique et de s’inscrire dans le cadre de la stratégie
national pour l’agriculture biologique, à améliorer la qualité des produits présents sur les
marchés locaux et à améliorer les intrants locaux proposés aux producteurs.
Actuellement, l’activité Imahavokatsa a encore besoin de fortifier ces acquis et d’améliorer
ses process de production et de conditionnement pour assurer la stabilité de ses semences.
Des projets à venir autour de contrat semencier avec des OP d’Isandra sont en cours de
réflexion. Dans un second temps, l’Agriferme sera à même de fournir à ces agriculteurs une
formation complète sur la production de semences reproductibles, à travers son centre de
démonstration.
Madagascar, le riz est a` la fois la culture principale et l’aliment de base de la population.
La re´gion des Hautes Terres est dense´ment peuple´e et ses agriculteurs cultivent
traditionnellement du riz irrigue´. Mais il n’y a plus de surfaces disponibles pour
l’ame´nagement de nouvelles rizie`res. Pour re´pondre a` la demande croissante de riz, le
Centre national malgache de recherche applique´e au de´veloppement rural (ou FOFIFA) et
le Centre de coope´ration internationale en recherche agronomique pour le de´veloppement
(Cirad) se sont associe´s au cours des anne´es 1980 pour cre´er les varie´te´s de riz pluvial
adapte´es aux conditions d’altitude (au-dessus de 1 300 m). Les premie`res varie´te´s cre´e´es
ont e´te´ diffuse´es de`s le milieu des anne´es 1990 et ont permis le de´marrage de la culture du
riz pluvial dans les zones d’altitude du Vakinankaratra. Malheureusement, la pyriculariose
a rapidement surmonte´ la re´sistance de la plupart de ces premie`res varie´te´s a` base
ge´ne´tique e´troite. Il a donc fallu e´largir la base ge´ne´tique utilise´e et prendre en compte la
re´sistance a` la pyriculariose comme crite`re prioritaire de se´lection. Une quinzaine de
varie´te´s de riz pluvial tole´rantes au froid ont e´te´ se´lectionne´es et propose´es a` la diffusion ;
elles ont permis de repousser la frontie`re de la culture du riz pluvial au-dela` de 1 800 m
d’altitude. Vingt-cinq ans plus tard, le riz pluvial est visible partout dans le paysage. Nous
pre´sentons ici un bilan ge´ne´ral du programme d’ame´lioration varie´tale du riz pluvial
d’altitude, les dernie`res e´volutions de ce programme ainsi que les donne´es les plus
re´centes sur la diffusion de la riziculture pluviale sur les Hautes Terres centrales.