Sont également invités à partager leurs expériences/résultats de leur recherche les grandes
exploitations et les acteurs de l’Agriculture Biologique.
Thématiques de présentations suivi de question-réponses
1. L’Agro-écologie en réponse aux enjeux du changement climatique et la sécurité alimentaire
2. Quels systèmes de production Post COVID 19 en réponse à la sécurité alimentaire
3. La gestion durable des terres (GDT) en lien avec la productivité agricole et la lutte contre
la désertification
4. Quelles alternatives autour des Aires protégées et des Parcs nationaux
5. L’Agriculture biologique, enjeux, opportunités pour les petits producteurs
Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Fertilisation dans les EA des Hautes Terres : des pratiques aux performances, quels
enseignements pour la recherche et le développement
Une étude a été menée dans le cadre du projet SECuRE afin de caractériser les pratiques de gestion
de la fertilité des sols par les exploitants agricoles familiales (EAF), d’évaluer leur niveau d’adoption
et les résultats économiques. Deux zones ont été ciblées : le Moyen Ouest de Vakinankaratra
(Mandoto) et la zone Est de l’Itasy (Arivonimamo). L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 323
EAF, dont 152 EAF à Mandoto et 171 EAF à Arivonimamo.
L’étude a permis de faire ressortir les principales caractéristiques structurelles des EAF.
Vingt techniques susceptibles de gérer la fertilité du sol ont été pré-identifiées. Le niveau d’adoption
est très élevé dans les deux zones pour l’apport de fumure organique (FO), la rotation/association
culturale et la culture de légumineuse. Les niveaux de perceptions des paysans vis-à-vis des apports
des techniques sur la fertilité ont été évoqués.
Un focus est donné sur les apports de FO et d’engrais. La production moyenne annuelle de FO par
EAF est plus importante à Arivonimamo (2,17 t) qu’à Mandoto (1,87 t), et principalement composées
de fumier mélangé et de fumier de bovins. La quantité de FO disponible (utilisée) par ha de SAU est
de 3,5 t/ha de SAU à Arivonimamo alors qu’à Mandoto, la moyenne est de 1,7 t/ha. Une grande
majorité des EAF font des échanges (achat, vente ou troc).
A Mandoto, les producteurs ont une stratégie de fertilisation des céréales pluviales sur tanety (le riz
pluvial et le maïs reçoivent 74% de la FO disponible et 40% des engrais minéraux), avec un transfert
de fertilité des rizières vers les tanety (le fumier intègre des pailles du riz des rizières). Le riz irrigué,
ne reçoit pratiquement pas de FO et très peu d’engrais. A Arivonimamo, la situation du riz irrigué est
approximativement la même. Les cultures maraichères sont privilégiées et reçoivent 46% de la FO
et 77% des engrais. Ce sont les cultures sur de petites surfaces, exigeantes en fumure mais aussi et
surtout fortement commercialisées qui reçoivent donc l’essentiel de la fertilisation.
En matière de performance économique, en moyenne un ha cultivé produit environ 1,1 million d’Ar
à Mandoto et 1,9 million d’Ar à Arivonimamo. L’écart est lié à une meilleure valorisation des produits
et la part des productions à haut produit brut. A Mandoto, la fertilisation ne représente qu’une faible
partie des charges moyennes (13% soit 41 000 Ar/ha dont engrais achetés à 3%). A Arivonimamo,
la fumure occupe la place la plus importante avec 41% du total (soit près de 215 000 Ar/ha, dont
48 000 Ar en engrais achetés). Les répartitions des charges par culture confirment les stratégies des
EAF.
Les EA s’investissent bien dans les spéculations commerciales (en lien aux marchés et prix). Quelques
questionnements se posent : les agriculteurs ne fertilisent pas le riz sur bas-fonds, pourtant une
culture stratégique ? Est-ce lié à la question de rentabilité d’augmenter les rendements de riz ? Ou,
est-ce une pure gestion de fertilité des sols.
La fertilisation organique est une option d’intensification écologique choisie par les agriculteurs et à
pousser, mais dans un contexte difficile de diminution du cheptel.