À Madagascar, la production de lait destinée à la commercialisation a été
développée depuis plusieurs décennies dans le cadre d’une petite agriculture familiale diversifiée sur des plateaux d’altitude. En 2009, suite à des
événements politiques ayant entraîné la disparition d’un acteur majeur de la
collecte et de la transformation, la « crise du lait » a affecté l’ensemble de
la filière et entraîné d’importantes recompositions dans son organisation.
À partir des données pluriannuelles d’un observatoire rural, nous avons
reconstitué les trajectoires d’adaptation ou de résilience des petits producteurs laitiers, que nous avons replacées dans une perspective systémique
qui interroge les politiques publiques agricoles conduites dans le pays
En quoi le riz pluvial d'altitude contribue-t-il au développement des exploitations agricoles familiales des Hautes Terres du Vakinankaratra ?
Évaluation participative des impacts d’une innovation permise par la recherche
A Madagascar le riz joue un rôle social, politique et économique. Cette céréale est la base de l’alimentation de la population et le principal produit cultivé. La riziculture est soumise à de
nombreuses contraintes qui limitent l’augmentation de la production et la satisfaction des besoins. Ces contraintes sont particulièrement fortes dans les régions d’altitude densément peuplées, comme c’est le cas des Hautes Terres du Vakinankaratra. Dans cette région le climat limite la culture du riz à un
cycle par an et la pression démographique réduit les surfaces cultivées par personne. Depuis 1984 le
Cirad y mène un programme d’amélioration variétale en partenariat avec le FOFIFA pour permettre l’augmentation de la production rizicole par le développement de la riziculture pluviale d’altitude.
Dans le contexte actuel, marqué par des tensions budgétaire, le Cirad s’est lancé dans l’élaboration
d’une méthode participative pour mesurer les impacts de ses recherches et ainsi démontrer leur utilité.
Dans le cadre de
"Organisation de la semaine des agricultures familiales 2014- Animation scientifique, synthèse et communication"
SEMAINE DE L'AGRICULTURE FAMILIALE 13 AU 17 OCTOBRE 2014 ANTANANARIVO-MADAGASCAR
RAPPORT FINAL
La semaine de l’Agriculture Familiale, qui s’est tenue à Antananarivo, Madagascar,
du 13 au 17 octobre 2014 s’inscrivait comme une contribution à «l’Année
internationale de l’agriculture familiale (AIAF)» décrétée par les nations Unies pour
2014. L’objectif de cette année était à la fois de sensibiliser les opinions publiques,
de renforcer le dialogue et la coopération internationale, et de soutenir ces
agricultures. Elle visait à rehausser l’image de l’agriculture familiale et de la petite
agriculture en focalisant l’attention du monde entier sur leur contribution significative à la réduction de la faim et de la pauvreté, à l’amélioration de la sécurité alimentaire,
de la nutrition et des moyens d’existence, à la gestion des ressources naturelles, à la
protection de l’environnement et au développement durable, en particulier dans les
zones rurales.
Ainsi, la semaine de l’Agriculture Familiale à Madagascar avait pour objectif de : (1)
sensibiliser et informer, sur cette forme d’organisation de la production agricole, un
large panel d’acteurs du développement rural, les médias et un public intéressé par
les questions de développement agricole ;(2) améliorer l’image de l'agriculture familiale comme potentiel de croissance économique et de développement social ; et (3) questionner la recherche, le développement, et
les politiques publiques sur le rôle de l’agriculture familiale dans le développement durable.
Cet ouvrage est le produit d'un itinéraire collectif. Son point de départ est une interrogation partagée sur les formes familiales de production agricole et sur la manière de les nommer. Il se fonde sur le constat du décalage croissant entre nos représentations, souvent historiquement datées et des réalités agraires et urbaines en mouvement permanent, avec une circulation instantanée des informations entre ces mondes habituellement plus distants.
Son apport est de révéler la diversité des formes familiales de par le monde. Chacun des auteurs porte son regard sur une forme particulière d'agriculture familiale. Car une des caractéristiques des agricultures familiales est bien leur capacité à mettre en valeur aussi bien des milieux favorables à la production agricole que des milieux à fortes contraintes où les formes patronales et entreprenariales d'agriculture ne se risquent pas. Les systèmes productifs mis au point dans ces environnements témoignent de capacités d'innovation exceptionnelles qui, dans certains cas, atteignent leurs limites du fait des pressions d'ordre écologique ou économique.
C'est cette extrême diversité que nous avons souhaité éclairer dans cet ouvrage depuis les plateaux du Tibet, les Andes équatoriennes, les interstices agricoles du Caire, les plantations de palmier à huile en Indonésie, les champs d'igname kanak, les confins de la Pologne orientale, les parcours sahaliens du Niger, les cacaoyères du Cameroun, les savanes du Mali ou du centre Bénin.
L'AGRICULTURE FAMILIALE MALGACHE ENTRE SURVIE ET DEVELOPPEMENT: ORGANISATION DES ACTIVITES, DIVERSIFICATION ET DIFFERENCIATION DES MENAGES AGRICOLES DE LA REGION DES HAUTES TERRES
En milieu rural des Hauts-Plateaux malgaches, les parcelles cultivables deviennent de plus en plus exiguës et ne permettent pas d’assurer les besoins fondamentaux des ménages.
Pour faire face à l’insécurité alimentaire, les ménages développent différentes stratégies
pour adapter leurs moyens d’existence qui engendrent une différenciation entre exploitations.
Les exploitations familiales évoluent. En l’absence de capitaux financiers et physiques, les
structures démographiques jouent un rôle important dans les stratégies d’adaptation et créentune différenciation dans l’organisation familiale des activités, les relations de travail et lesstructures de revenu.
L’agriculture de type familial est la principale activité des ménages dans la zone du
Lac Alaotra. C’est la première source d’emploi en milieu rural.
Les travaux de production agricole, et en particulier la riziculture, peuvent nécessiter le recours à de main d’œuvre extérieure sous forme de salariat agricole ou d’entraide. Dans le but de mieux connaitre et d’analyser la place du salariat agricole dans le fonctionnement des exploitations agricoles et des ménages de cette zone, des enquêtes ont été menées auprès de 140 ménages dans les districts d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola. 4 types de ménages ont été identifiés: des exploitations agricoles qui achètent exclusivement de la main d’œuvre extérieure, des ménages qui vendent leur force de travail, ceux qui à la fois achètent et vendent de la force du travail et ceux qui n’utilisent que la main d’œuvre familiale. Ces différents ménages ont des pratiques différentes vis-à-vis du salariat agricole, qui dépendent beaucoup des facteurs de production (terre) disponibles. Ainsi, pour
certaines exploitations, le recours aux salariés est une option obligatoire pour finir à temps les travaux agricoles, pour d’autres qui ont peu ou pas de terre cultivée, le salariat agricole constitue soit la principale source de revenu pour la famille, soit un moyen de générer un revenu complémentaire.
Le salariat agricole tient une place importante dans les moyens d’existence des ménages ruraux à Madagascar.
L’Organisation des Nations-Unies a déclaré 2014 «Année Internationale de l’Agriculture Familiale»(AIAF). L’ONU a voulu attirer l’attention du monde entier sur cette forme d’organisation de la production agricole qui constitue le type d’agriculture le plus représenté sur la planète et qui contribue de manière massive : (i) à la sécurité alimentaire et nutritionnelle mondiale, y compris via les marchés internationaux ; (ii) aux moyens d’existence de la plus grande partie de la population rurale mondiale en fournissant des emplois et des revenus ; (iii) à la gestion des ressources naturelles ; et (iv) au maintien de la diversité des paysages et des
terroirs, des produits et des savoirs faire et à leur enrichissement et transmission
aux générations futures
En décembre 2011, la soixante-sixième session de l’assemblée générale des Nations
unies a décidé de proclamer l’année 2014 « Année internationale de l’agriculture familiale». La résolution « engage les États Membres à entreprendre, dans le cadre de leurs programmes de développement national respectifs, des activités de promotion de l’Année internationale de l’agriculture familiale».
Le présent ouvrage répond à une demande de l’AFD, du ministère des Affaires
étrangères et européennes (MAEE) et du MAAF. Il propose un état des lieux
– nécessairement partiel – des débats sur et autour de l’agriculture familiale, de sa
place et de ses rôles dans les enjeux et défis de l’agriculture de ce début de XXIe
siècle et de sa prise en compte par les politiques publiques. Il vise, plus modestement,
et dans la suite de la déclaration de l’Année internationale de l’agriculture familiale,
à fixer quelques acquis de connaissance afin de mieux appréhender cette catégorie
« agriculture familiale » qui s’avère protéiforme et beaucoup moins définie que sa
mobilisation dans les débats actuels pourrait le laisser croire.
En déclarant 2014 Année Internationale de l'Agriculture Familiale (AIAF), l'ONU a voulu attirer l'attirer du monde entier sur cette forme d'organisation de la production agricole qui constitue le type d'agriculture le plus représenté sur la planète.