Le projet Africa-Milk (2018-2022), est focalisé sur la co-conception et le test d'innovations visant à
augmenter et à sécuriser l'approvisionnement des laiteries en lait local au Burkina Faso, à Madagascar, au
Sénégal et au Kenya. La transformation de lait local représente ainsi un levier de développement
considérable, compte tenu du fait que la plupart des produits laitiers vendus dans les 4 pays d’étude sont
produits à partir de lait importé. Deux types d'innovations ont été ciblés par le projet :
i) Innovations techniques, au niveau de l'exploitation pour augmenter la production des vaches
laitières en jouant sur le levier de l’alimentation ;
ii) Innovations organisationnelles, pour améliorer et accroître l'efficacité et l’inclusion des
systèmes de collecte.
Le processus de co-construction d’innovations compte les étapes suivantes :
1/ Diagnostic de situation (études de référence) : sur les systèmes de production de lait à la ferme
(informations sur le ménage, inventaire du bétail, gestion des
En 2018 et 2019, une étude diagnostic a fourni les différentes informations sur la structure et les
pratiques d’exploitations laitières de la Région Vakinankaratra rattachées à deux laiteries partenaires du
projet : SOCOLAIT et SODIMILK. Ce rapport, issu de cette étude, se concentre sur la conduite d’élevage des
vaches laitières (pratiques d’alimentation, gestion de la reproduction, sélection génétique, gestion de la
santé des animaux) et explicite les contraintes liées à la production et la collecte du lait auxquelles font face
les différentes parties prenantes dans la chaîne de valeur.
Les enquêtes à la ferme ont été menées sur un ensemble de 101 exploitations familiales dont 42
éleveurs rattachés au réseau de SOCOLAIT, 32 éleveurs du réseau SODIMILK et 27 éleveurs considérés
comme le groupe « TEMOIN » car hors des deux réseaux précédemment cités. Le questionnaire utilisé pour
les entretiens était constitué de quatre sections principales portant respectivement (i) sur les ménages et les
facteurs s
À Madagascar, la production de lait destinée à la commercialisation a été
développée depuis plusieurs décennies dans le cadre d’une petite agriculture familiale diversifiée sur des plateaux d’altitude. En 2009, suite à des
événements politiques ayant entraîné la disparition d’un acteur majeur de la
collecte et de la transformation, la « crise du lait » a affecté l’ensemble de
la filière et entraîné d’importantes recompositions dans son organisation.
À partir des données pluriannuelles d’un observatoire rural, nous avons
reconstitué les trajectoires d’adaptation ou de résilience des petits producteurs laitiers, que nous avons replacées dans une perspective systémique
qui interroge les politiques publiques agricoles conduites dans le pays
La gestion de l'alimentation constitue une charge considérable pour une exploitation laitière. Une ration journaliére de bonne qualité et en quantité suffisante permet de satisfaire les besoins nutritionnels de l'animal. il reste en bonne santé et atteint plus facilement son potentiel de production
RESUME:
A Madagascar, l’élevage laitier est pratiqué surtout dans la région du Vakinankaratra,
au cœur du triangle laitier malgache. La présente étude vise à mieux connaître les divers
systèmes d’alimentation des vaches laitières mis en place par les éleveurs après la crise 2009
dans cette région. Une étude similaire a déjà été effectuée en 2008 à Betafo, une zone
particulière de la région. En 2009, la présente étude est élaborée et effectuée dans deux autres
zones, Antsampanimahazo, Faratsiho et Vinaninkarena. L’étude est basée sur des enquêtes
individuelles effectuées dans 37 exploitations laitières à Vinaninkarena et 40 exploitations
laitières à Antsampanimahazo. Ces enquêtes se sont déroulées du mois de Novembre 2009 au
mois d’Avril 2010. Elles nous ont permis d’élaborer une typologie de base des exploitations
laitières qui sont ainsi classées à partir de trois clés : la surface fourragère disponible par tête
de bovin laitier, l’achat ou non de concentrés et les sources de revenu (Agriculture/Elevage ou
off farm).
Après analyses, 9 types d’exploitations laitières sont apparus. L’enquête typologique
nous a permis d’entamer une enquête sur les systèmes d’alimentation. Le travail sur terrain a
été divisé en trois descentes, dénommées A, B et C. L’analyse qualitative, qui est basée sur
l’analyse fonctionnelle des systèmes d’alimentation, a été effectuée sur les 77 exploitations
laitières étudiées. Après traitements des données sur Excel, l’étude a dégagé 4 grands
systèmes d’alimentation dans les deux zones. Les qualités de ration vont découler de l’analyse
des rations distribuées par jour exprimées en termes de matières sèches, traitées sur un tableur
Excel. Cette analyse quantitative va permettre de comparer trois courbes de production par
animal : la production laitière potentielle qui est obtenue à partir du niveau génétique de
l’animal, la production laitière permise par la ration qui est calculée à partir des rations
ingérées par jour et la production laitière réelle qui est obtenue à partir de l’enquête. Cette
analyse est effectuée sur deux échantillons par système d’alimentation.
A Vinaninkarena, sept types d’exploitation laitière ont été mis en évidence, avec une
prédominance des types 1, 2, et 3. 43% des exploitations laitières possèdent en moyenne une
vache. 78% des exploitations pratiquent l’IA, alors que 22% seulement pratiquent la monte
naturelle quand les vaches sont en chaleurs. En général, l’âge des vaches se situe entre 2ans et
7mois et 8ans ; l’intervalle entre deux vêlages est compris entre 15 et 17mois ; enfin, les
génisses entrent en reproduction à l’âge de 23mois. 43% du cheptel laitier sont des ¾ PRN.
Les sept types d’EA étudiés ont permis de mettre en évidence quatre grands systèmes
d’alimentation.
A Antsampanimahazo, six types d’exploitation laitière ont été trouvés, où les types 1
et 2 prédominent. 75% des exploitations laitières possèdent une vache. En terme de
reproduction, 100% du cheptel laitier dans cette zone ont recourt à la monte naturelle à cause
de son éloignement géographique. Dans ce cas, 92,5% des vaches sont de race zafindraony.
L’intervalle entre deux vêlages se situe entre 16 et 18mois ; les génisses entrent en
reproduction à l’âge de 27mois. Les six types étudiés ont permis de mettre en évidence cinq
grands systèmes d’alimentation.
D’une manière générale, il est constaté que: la majorité des systèmes étudiés dépend des
ressources alimentaires communes, ce qui peut conférer une certaine fragilité à ces systèmes.
Avec une superficie de 587 000 km², Madagascar se positionne en tant que 4ème plus grande île
du monde mais aussi en 146ème position sur 177 pays, selon le 15ème indicateur annuel du
développement humain (IDH) du PNUD (chiffre 2006). Selon Bockel L. (2005) « près de 90% de
l’ensemble des ménages pauvres (soit 80% de la population totale) vivent en milieu rural ». Pays
en crise économique depuis plusieurs décennies, sa situation s’est empirée ces dernières
années suite à la combinaison de plusieurs facteurs, dont la crise politique de 2002, la
dévaluation du franc malgache et la flambée du prix du riz sur tous les marchés locaux fin 2004-
2005. En 2006, le PNB de Madagascar était de 17,27 milliards de dollars en 2007, soit 928
dollars par habitant (Indexmundi, 2008). A titre de comparaison en France le PNB est de 10 000$
par habitant.
L’agriculture tient une place prépondérante dans l’économie du pays. L’exploitation de petites
fermes familiales par 75% de la population représente 40% du PIB (Andramanalina, 2007). Le
secteur rizicole constitue la principale activité économique du secteur rural à Madagascar. C’est
aussi la principale activité économique domestique. Le riz, figurant aux menus traditionnels de
nombreux peuples du monde, se démarque à Madagascar par les quantités consommées
estimées à plus de 100 kg/hab/an, soit la première consommation mondiale. Le riz est le principal
aliment de base pour l’ensemble des malgaches, fournissant près de 60% de la ration calorique
et proteique par habitant (Bockel, 2005). Associé au zébu, le riz a un rôle très important dans la
culture malgache. Les calendriers agricoles établis pour les régions rizicoles de Madagascar
mettent en évidence un emploi du temps bien rempli, et consacré pour une large part aux travaux
rizicoles. Raison J .P. (1984) parle à ce sujet d’une «véritable tyrannie de la rizière».
Dans cette étude, nous nous focalisons sur les Hautes Terres malgaches, et plus
particulièrement sur la région du Vakinankaratra, située à la fois dans un bassin rizicole et au
coeur du « triangle laitier » , principale zone de production laitière de l’île
Etant un des moyens d'éducation des éleveurs dans
le domaine de la production laitière, ce contrôle a pour but d'améliorer :
- les conditions générales de la production laitière à savoir, l'alimentation, la santé et le logement,
- la conduite de l'élevage,
- la gestion de l'élevage par la tenue de cahier
de charges et de production par le système d'enregistrement