La certification foncière à
Madagascar entre 2005 et 2021 :
quels bénéficiaires et quels effets?
ÀMadagascar, une réforme
foncière menée entre 2005 et
2021 a été basée sur
l’enregistrement des droits de
propriété privée via des certificats
fonciers (voir fiche « Où en est la
réforme foncière malgache? »).
Lors de son lancement en 2005, les
attentes des responsables politiques,
des ONG et des bailleurs étaient
multiples : i) réduire l’insécurité
foncière, postulée comme
généralisée, et favoriser la paix
sociale; ii) stimuler l’accès au crédit;
iii) favoriser l’investissement;
et iv) activer les marchés fonciers.
La procédure de certification,
réalisée par des guichets fonciers
communaux, devait également
toucher le plus grand nombre et
surmonter les écueils de
l’immatriculation, une procédure
longue et coûteuse réservée le plus
souvent aux élites. Cependant,
à la différence d’autres réformes
fondées sur la certification
systématique de l’ensemble des
parcelles, à un coût nul (au Mexique)
ou très réduit (en Éthiopie), la
certification à Madagascar est à la
demande, et les tarifs sont fixés par
l’équipe communale. Sur le papier,
cette option « à la demande »
permet de respecter les choix des
propriétaires, mais dans les faits,
elle soulève des interrogations
relativement aux risques d’exclusion.
La nouvelle loi foncière de 2021
imprime un changement de
cap important, mais les quinze
années de recul sur la certification
foncière menée entre 2005 et 2021
permettent de tirer des éléments de
bilan : la certification s’avère-t-elle
accessible à tous les profils de
ménages (migrants/autochtones,
pauvres/aisés, etc.), et d’individus
(femmes/hommes, juniors/seniors,
etc.)? Quels sont les effets pour les
ménages détenteurs de certificats?
Mots-clés : foncier, Sécurisation foncière