données de capitalisations et
de témoignages de paysans
en fin de projets mais aussi
des projets en cours dans
une des régions menacées
de désertification comme le
Bongolava. Il s’avère que la
gestion durable des terres face
au changement climatique et
dans un contexte de pauvreté
et de mal nutrition fait appel
surtout aux bonnes pratiques
agricoles, entre autres les
composts et les différentes
plantes de services dont
on dispose d’expériences
éprouvées dans les différéntes
zones agroécologiques du
Pays.
Les formations à différents
niveaux et les communications
par différents canaux ont
permis des échanges fructueux
entre producteurs, renforcées
par le nombre important
de visites échanges appuyés
par les projets. Il est de plus
en plus confirmé que les
échanges entre paysans sont
les plus efficaces en termes
de diffusions des innovations
techniques. La diffusion très
rapide des systèmes à base de
mucuna et de lombricompost
en accompagnement du riz
pluvial en est un exemple
parmi tant d’autres.
Relatées dans ce journal, les
expériences des autres pays
en agriculture biologique
nous inspirent, même si les
opportunités ne sont pas les
mêmes, notamment en ce qui
concerne les SPG et les TVAB.
Nous constations qu’il y
de plus en plus d’intérêts à
publier dans le Journal de
l’Agroécologie, ce qui nous
motive à le soutenir par les
moyens dont nous disposons.
Nous remercions tous
les chercheurs, tous les
développeurs de plusieurs
régions de Madagascar d’avoir
répondu à notre appel à
publications.
Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 Alternatives autour des Aires protégées et des Parcs nationaux : cas du projet
Talaky (Anosy)
Le corridor forestier de Beampingaratsy dans la région Anosy est soumis à une forte déforestation
qui participe au changement climatique et dont la première cause est la riziculture pluviale sur
abbatis-brûlis. Les itinéraires culturaux pratiqués ne permettent pas l’exploitation durable des
terres et, avec la démographie, ils participent à la faillite des systèmes agricoles itinérants et
impactent la capacité des populations à vivre décemment de leurs terres.
Le projet TALAKY, financé par l’AFD et mis en oeuvre par les ONG Nitidæ et Agrisud International
dans 7 communes périphériques du massif de Beampingaratsy, allie conservation de la forêt,
développement agricole et renforcement des capacités de gestion des collectivités territoriales
locales pour permettre la préservation des écosystèmes naturels, la restauration des sols et
l’émergence de visions d’aménagements durables.
La composante agricole du projet propose aux agriculteurs riverains du massif des alternatives
durables à l’exploitation des sols forestiers. La compréhension de l’utilisation traditionnelle des
parcelles défrichées a permis de définir trois niveaux d’intervention :
1. Les terres agricoles : Dans les systèmes traditionnels, les terres sont exploitées chaque année
sans fertilisation d’abord en riz puis en manioc à mesure que la fertilité est consommée.
L’augmentation de la population ne permet plus d’assurer les temps de jachères suffisant. Le
projet accompagne des aménagements à l’échelle des versants combinant lutte-antiérosive
et valorisation pérenne pour ralentir la dégradation des espaces agricoles. La construction de
micro-périmètres irrigués permet également d’améliorer le potentiel rizicole de la zone.
2. Les exploitations agricoles : les agriculteurs sont accompagnés dans l’évolution de leurs
exploitations dans une perspective agroécologique et économique durable. Il s’agit d’améliorer
les itinéraires techniques de cultures déjà présentes (SRA, basket-compost, rotations
et associations) mais aussi de diversifier les exploitations pour améliorer leurs revenus
(agroforesterie, gingembre, micropeuplements forestiers) et leur résilience (introduction et
utilisation des plantes de services).
3. Les services agricoles à l’amont et à l’aval : du fait de son enclavement et des faibles moyens
financiers des agriculteurs, les services agricoles sont peu développés. Le projet accompagne
l’acquisition de compétences et/ou la formalisation de services contribuant au développement
des alternatives durables. Il s’agit de producteurs d’intrants (pépiniéristes, PMS), de traitement
post-récolte (batteuse, décortiqueuse) ou d’organisations professionnelles pour valoriser les
produits à haute-valeur ajoutée (coopérative négoce de baie rose).
S’il est possible de mesurer les actions entreprises auprès des producteurs et de suivre l’évolution
de la déforestation, les liens de causalité entre ces éléments ne sont pas évidents à affirmer. La
déforestation est due à des causes multiples qui se situent autour de l’économie, de la gestion
lignagère, de facteurs socio-culturels, etc. De plus, les réalités sociales et légales (gestion du
foncier) peuvent être très variables d’un village à l’autre d’où des variations également dans les
motifs d’exploitations de la forêt.
La présentation alimentera les réflexions de la journée en proposant quelques solutions apportées
par le Développement (=réussites des programmes PHCF puis Talaky) à ce problème complexe,
mais aussi en présentant quelques pistes d’études pour le secteur de la Recherche qui pourraient
aider à résoudre certaines difficultés rencontrées.
A Madagascar, la productivité des exploitations est souvent faible et les techniques employées
menacent la qualité et la quantité des ressources naturelles disponibles, dans un contexte de
changement climatique impactant la résilience des agrosystèmes. De fait, les exploitants ont recours
à des pratiques agricoles peu durables pour maintenir ou augmenter la production et subvenir aux
besoins d’une population toujours plus nombreuse.
Dans le cadre de ses différents projets, Agrisud International et ses partenaires diffusent des
systèmes de cultures/élevages agroécologiques, permettant une gestion durable de la fertilité des
sols et une augmentation durable de la productivité et de la résilience agricole.
Tout en tenant compte des caractéristiques et des contraintes spécifiques des zones d’intervention,
une dizaine de pratiques agroécologiques de base ont fait l’objet d’une étude spécifique : il a été
constaté que ces pratiques agroécologiques sont en général appréciées par les producteurs, mais
les niveaux d’adoption de ces pratiques different entre régions, et entre producteurs d’une même
région, alors que les moyens et méthodes de diffusion sont similaires.
Ainsi, pour mieux comprendre ces différences et pour mener une stratégie de diffusion et
d’accompagnement adéquate, Agrisud a mené des analyses comparatives de données et
d’informations issues de différentes Régions, influençant l’adoption de ces pratiques. Les résultats
des analyses ont mis en évidence des ressemblances mais aussi quelques différences entre les
zones étudiées.
Le niveau d’adoption est influencé par des facteurs externes à l’exploitation tels que la disponibilité
de biomasse végétale nécessaire à la fabrication du compost et des biofertilisants liquides, le niveau
de fertilité et d’érosion du sol. Mais il y a aussi l’influence des facteurs internes à l’exploitation
comme l’effet des pratiques sur le rendement des cultures et la trésorerie de l’exploitation.
Les freins à l’adoption des pratiques agroécologiques sont eux, souvent liés à des aspects socioéconomiques
internes à l’exploitation (disponibilité de main d’oeuvre et des matériels agricoles,
connaissances techniques des exploitants) ou liés à son environnement socio-culturel immédiat
(pratique de feux de brousse, vols de zébus, sécurité foncière).
La présentation conclut sur la pertinence et les liens à faire dans la mise en oeuvre des actions
de développement ciblées sur une zone d’intervention (au niveau des exploitations agricoles ou
au niveau du territoire). Celles-ci sont renforcées par les décisions et actions politiques en faveur
d’un développement agricole durable et constituent des leviers complémentaires et efficaces pour
appuyer le développement d’une agriculture durable.