Une présentation faite par Monsieur Harifidy RAKOTO RATSIMBA (LLANDDEV), introduite une analyse des systèmes d'exploitation agricoles ainsi que l'évaluation des impacts potentiels de pratiques agroécologiques sur le rendement agricole dans la région de Boeny.
A Madagascar, la productivité des exploitations est souvent faible et les techniques employées
menacent la qualité et la quantité des ressources naturelles disponibles, dans un contexte de
changement climatique impactant la résilience des agrosystèmes. De fait, les exploitants ont recours
à des pratiques agricoles peu durables pour maintenir ou augmenter la production et subvenir aux
besoins d’une population toujours plus nombreuse.
Dans le cadre de ses différents projets, Agrisud International et ses partenaires diffusent des
systèmes de cultures/élevages agroécologiques, permettant une gestion durable de la fertilité des
sols et une augmentation durable de la productivité et de la résilience agricole.
Tout en tenant compte des caractéristiques et des contraintes spécifiques des zones d’intervention,
une dizaine de pratiques agroécologiques de base ont fait l’objet d’une étude spécifique : il a été
constaté que ces pratiques agroécologiques sont en général appréciées par les producteurs, mais
les niveaux d’adoption de ces pratiques different entre régions, et entre producteurs d’une même
région, alors que les moyens et méthodes de diffusion sont similaires.
Ainsi, pour mieux comprendre ces différences et pour mener une stratégie de diffusion et
d’accompagnement adéquate, Agrisud a mené des analyses comparatives de données et
d’informations issues de différentes Régions, influençant l’adoption de ces pratiques. Les résultats
des analyses ont mis en évidence des ressemblances mais aussi quelques différences entre les
zones étudiées.
Le niveau d’adoption est influencé par des facteurs externes à l’exploitation tels que la disponibilité
de biomasse végétale nécessaire à la fabrication du compost et des biofertilisants liquides, le niveau
de fertilité et d’érosion du sol. Mais il y a aussi l’influence des facteurs internes à l’exploitation
comme l’effet des pratiques sur le rendement des cultures et la trésorerie de l’exploitation.
Les freins à l’adoption des pratiques agroécologiques sont eux, souvent liés à des aspects socioéconomiques
internes à l’exploitation (disponibilité de main d’oeuvre et des matériels agricoles,
connaissances techniques des exploitants) ou liés à son environnement socio-culturel immédiat
(pratique de feux de brousse, vols de zébus, sécurité foncière).
La présentation conclut sur la pertinence et les liens à faire dans la mise en oeuvre des actions
de développement ciblées sur une zone d’intervention (au niveau des exploitations agricoles ou
au niveau du territoire). Celles-ci sont renforcées par les décisions et actions politiques en faveur
d’un développement agricole durable et constituent des leviers complémentaires et efficaces pour
appuyer le développement d’une agriculture durable.
Alors que toute l’histoire de l’agriculture consiste, concrètement et symboliquement, à travailler
la terre, la réduction du travail du sol est aujourd’hui présentée par certains acteurs comme un
levier intéressant pour améliorer les performances des systèmes agricoles. Cette réduction, voire
suppression du travail du sol, est emblématique des systèmes dits en « agriculture de conservation
». Mais cette dénomination générale cache en fait une grande diversité de pratiques. Quelles
sont les implications de ces pratiques pour le fonctionnement des systèmes de culture ? Quelles
conséquences réelles ont-elles sur les performances économiques, sociales et environnementales
? Et qu’en est-il des potentialités de généralisation de ces systèmes en France ?
La présente mission d’évaluation prospective des activités et réalisations du GSDM (Groupement Semis Direct Madagascar) a été commanditée par la dite structure sur financement AFD. Elle a été réalisée par CA 17 International qui a mobilisé deux experts, M. Jean-Marc HAMM, agroéconomiste, spécialiste de l’appui institutionnel aux organismes du monde rural, chef de mission et M. Dominique ROLLIN, ingénieur agronome, spécialiste de l’Agriculture de Conservation (AC). La mission a été conduite entre mi novembre et fin décembre 2012 avec une période sur site du 22/11/12 au 7/12/12.