Suivant son objectif de promouvoir des chaînes de valeurs laitières inclusives, le projet de
recherche AfricaMilk a avancé la mise en place de plateformes d’innovations laitières (PILs) dans son
approche méthodologique afin de permettre aux différentes parties prenantes de participer au
processus de prise de décisions et dans la mise en œuvre des différentes activités dans le cadre du
projet. L’établissement des PILs constitue l’une des 3 sous-activités (T1.3) qui composent la première
tâche (T1) du projet. A Madagascar, le projet intervient auprès de deux laiteries de la Région
Vakinankaratra : SOCOLAIT et SODIMILK. Bien qu’au niveau de la Région, il existe déjà une Plateforme
Laitière Régionale qui réunit l’ensemble des acteurs œuvrant dans le secteur laitier, des PIL propres
aux réseaux des laiteries partenaires – une pour chaque réseau – du projet ont été constituées en
raison des objectifs spécifiques visés pour la dynamisation de ces réseaux et ce, correspondant aux
visions et défis particuliers respectifs à chaque laiterie.
Ce rapport relate la vie des PILs initiées dans le cadre du projet AfricaMilk (Annexe I) ainsi que les
résultats qui ont pu être obtenus à travers elles tout en évoquant les difficultés auxquelles elles ont
éventuellement eu à faire face et les rôles qu’elles ont assurés.
Dans la filière laitière, la maîtrise de la qualité du lait est un enjeu majeur non seulement afin
de garantir la qualité nutritive du lait et des produits laitiers obtenus, mais également pour
améliorer les rendements lors de sa transformation.
Afin de mesurer la qualité du lait, 2 catégories de critères entrent principalement en jeu :
Les caractéristiques physico-chimiques (telles que la température, l’acidité ou encore la
densité) qui sont étroitement liées à la « fraîcheur» même du lait,
Les propriétés microbiologiques mesurées, par exemple à travers le nombre de germes
contenus dans le lait (FMT : Flore Mésophile Totale), qui témoignent de l’introduction de
pathogènes extérieurs à différentes étapes du réseau. Le nombre de germes totaux contenu
dans le lait joue beaucoup sur la dégradation de celui-ci.
Au sein du réseau SOCOLAIT, laiterie partenaire du projet AfricaMilk, une dégradation de la
qualité du lait tout au long du réseau est encore largement observée. Celle-ci est liée à plusieurs
facteurs : des pratiques de traite et des manipulations aux différentes étapes de la collecte non
conformes aux normes d’hygiène ou encore une conservation non réfrigérée du lait issue de la traite
du soir, en dépit des pratiques conseillées par SOCOLAIT à travers les vulgarisations effectuées par
ses techniciens.
En effet, malgré les efforts fournis par SOCOLAIT dans l’accompagnement des éleveurs
(conseils techniques, formations, visites…), les pratiques de traite au niveau des éleveurs restent
encore relativement éloignés des pratiques d’hygiène souhaitées (utilisation minoritaire de produits
de nettoyage des pis, matériels non dédiés et non adaptés au lait…). Ces facteurs alourdissent la
charge microbienne initiale contenue dans le lait (Ramanantsoa, 2017).
Concernant les problématiques liées à la conservation du lait issu de la traite du soir, la
collecte ou la livraison du lait se fait une fois par jour alors que les vaches sont principalement traites
deux fois dans la journée (Andriamiarimalala, 2019). Alors que le lait issu de la traite du soir
représente une part relativement importante de la production (légèrement inférieure à 50% selon
les données collectées auprès des pré-collecteurs), il est pourtant conservé chez l’éleveur toute la
nuit (entreposé dans un seau, couvert ou non d’un torchon) puis acheminé avec le lait nouvellement
trait le matin, mélangé ou non. Or, sa collecte le matin est une condition imposée par l’éleveur,
malgré sa moindre qualité en raison des méthodes de conservations très rudimentaires.
Des travaux d’analyse de la filière Lait dans les trois régions d’intervention du projet CASEF Hautes Terres (Analamanga, Itasy et Vakinankaratra) ont été menés durant la première moitié de l’année 2019
pour actualiser le diagnostic et apporter des éléments de discussion aux parties prenantes sur les options
de développement de cette chaîne de valeur. Ce rapport présente les résultats structurés en quatre parties
de l’estimation de la production aux comptes de la filière. Une cinquième partie conclusive met en exergue quelques éléments pour les discussions.
L'étable constitue l'abri ou le logement des animaux laitiers. C'est au niveau de l'étable qu'ils sont également nourris et peuvent être soignées. Elle doit toujours donner le confort au troupeau laitier. Ce qui permet notamment aux vaches laitières d'optimiser leur production tout en diminuant les stress physiques, thermiques.
L‟objectif global de cette étude est de maximiser la production de lait de vache de qualité pour assurer la
sécurité sanitaire des consommateurs dans les régions d‟Analamanga et du Vakinankaratra. Les objectifs
spécifiques sont de caractériser les différents systèmes de production laitière, d‟évaluer la qualité du lait
cru de vache et d‟identifier les facteurs déterminants de cette qualité. Les enquêtes ont été menées sur 90
exploitations laitières de différents types, regroupant sur les 09 variables de la performance propre de la
vache, 16 variables de la conduite, de la gestion et de l‟environnement. Les analyses « in situ » et
microbiologiques (Microorganisme Totaux, Salmonelle, Coliforme Thermo tolérant Streptocoque
Fécaux) ont été réalisées sur 24 échantillons de lait pendant cinq périodes de l‟étude. Les facteurs
déterminants de la qualité du lait sont basés sur les 24 exploitations et les groupes de la qualité du lait. Les
résultats ont été présentés en trois articles. Pour la typologie d‟exploitation laitière, 8 modèles ont été
identifiées dont 1 modèle dominant 65,3%, 2 modèles mineurs 19,4% et 5 modèles insolites 15,3%.
Concernant l‟évaluation de la qualité du lait, 3 types de la qualité du lait ont été modélisés, dont 4,2%
modèle de qualité satisfaisante, 41,7% modèle de moyenne qualité et 54,2% de mauvaise qualité. Par
rapport aux facteurs déterminant la qualité du lait ; dix-sept facteurs ont été identifiés comme responsables
de la détérioration de la qualité du lait. Ils permettront de corriger les défaillances afin de produire un lait
de bonne qualité, satisfaisant et répondant aux normes fixées par la réglementation. Sept facteurs ont été
identifiés comme responsables de la mauvaise qualité du lait. Ils permettront de prédire et d‟améliorer la
qualité du lait. Ainsi, quatorze facteurs ont été identifiés comme responsables de l‟amélioration de la
qualité du lait. Ils permettront de garantir la production du lait de bonne qualité.
La région de Vakinankaratra fait partie des zones à forte potentielle de production laitière
de Madagascar. Avant février 2009 (crise politique), le marché laitier était maîtrisée en
grande partie par les 2 grandes usines de transformation TIKO et SOCOLAIT. Pour des raisons
purement politiques, la société TIKO a arrêté la collecte, tandis que SOCOLAIT affrontait un
problème interne conduisant à son retrait dans la collecte auprès des éleveurs quelques mois
plus tard.
Des études pré-crise ont été effectuées d’une part par des étudiants en fin de cycle ESSA
en 2009 (URP/SCRID) et d’autre part avec un rapport établi par le projet Land O’Lakes en
2008 sur la commercialisation de lait et produits laitiers dans la région de Vakinankaratra. Les
informations recueillies à l’aide de ces documentations ont permis d’une part à avoir une base
de référence sur la structure du circuit précédent la crise politique de 2009 et d’autre part sur
le choix des zones d’enquêtes dont Antsirabe I, Antsirabe II et Betafo. Nous avons conservé ces
zones d’études afin de pouvoir mieux comparer les situations actuelles avec celles de
références avant 2009 (figure 1 et 2)
Suite à la crise socio-économique et à la fermeture du « Géant » sur le marché des produits
laitiers, la filière lait a subi une perturbation depuis l’année 2009 à Madagascar. De ce fait,
plusieurs acteurs inondent le marché : des éleveurs, des transformateurs, et des collecteurs
nouvellement lancés ou déjà existants. Les entreprises dans la Région d’Analamanga, une
région qui jouit de l’avantage du bon fonctionnement des services liés à la filière, ont aussi
connu cette perturbation. Cette dernière pourrait avoir des répercussions positives et/ou
négatives sur ces entreprises, sur la filière toute entière, et sur l’ensemble de l’économie du
pays. De ce fait, un diagnostic a été effectué dans le but d’identifier si l’environnement interne
et externe dans lequel évoluent ces entreprises de la filière lait dans la Région d’Analamanga
est favorable au développement de ces dernières. Ainsi, il a été mis en évidence que ces
entreprises, dominées par des éleveurs et des transformateurs artisanaux, font commun
La mission a pour premier objectif d’évaluer la possibilité de valorisation des travaux du PSAA “Projet de Service en Alimentation Animale”. Ce premier point devrait être concrétisé par la rédaction d’un historique technico-économique par les responsables du projet, établi sur la base des rapports d’étape techniques et commerciaux et d’une étude de faisabilité de privatisation prévue en 2000.
Le deuxième objectif, le plus important, est d’identifier un projet de recherche d’accompagnement en appui au développement de la filière lait sur les Hautes Terres. Il s’appuie sur la dynamique laitière dans les régions d’Antsirabe et d’Antananarivo caractérisée par un impact très visible de FIFAMANOR. Il s’appuie aussi sur l’essor des travaux sur les systèmes de culture agro-écologiques (ONG-TAFA, CIRAD-CA, AFD).
Après un rappel des caractéristiques de la filière lait, de l’état de développement des cultures fourragères et de l’impact de FIFAMANOR, les propositions portent sur la définition des priorités de recherche (élaboration de référentiels, outils de diagnostic et de conseil) en élevage laitier et en productions fourragères, notamment celles susceptibles de s’intégrer aux systèmes de cultures agroécologiques.