Dans la filière laitière, la maîtrise de la qualité du lait est un enjeu majeur non seulement afin de garantir la qualité nutritive du lait et des produits laitiers obtenus, mais également pour améliorer les rendements lors de sa transformation. Afin de mesurer la qualité du lait, 2 catégories de critères entrent principalement en jeu : Les caractéristiques physico-chimiques (telles que la température, l’acidité ou encore la densité) qui sont étroitement liées à la « fraîcheur» même du lait, Les propriétés microbiologiques mesurées, par exemple à travers le nombre de germes contenus dans le lait (FMT : Flore Mésophile Totale), qui témoignent de l’introduction de pathogènes extérieurs à différentes étapes du réseau. Le nombre de germes totaux contenu dans le lait joue beaucoup sur la dégradation de celui-ci. Au sein du réseau SOCOLAIT, laiterie partenaire du projet AfricaMilk, une dégradation de la qualité du lait tout au long du réseau est encore largement observée. Celle-ci est liée à plusieurs facteurs : des pratiques de traite et des manipulations aux différentes étapes de la collecte non conformes aux normes d’hygiène ou encore une conservation non réfrigérée du lait issue de la traite du soir, en dépit des pratiques conseillées par SOCOLAIT à travers les vulgarisations effectuées par ses techniciens. En effet, malgré les efforts fournis par SOCOLAIT dans l’accompagnement des éleveurs (conseils techniques, formations, visites…), les pratiques de traite au niveau des éleveurs restent encore relativement éloignés des pratiques d’hygiène souhaitées (utilisation minoritaire de produits de nettoyage des pis, matériels non dédiés et non adaptés au lait…). Ces facteurs alourdissent la charge microbienne initiale contenue dans le lait (Ramanantsoa, 2017). Concernant les problématiques liées à la conservation du lait issu de la traite du soir, la collecte ou la livraison du lait se fait une fois par jour alors que les vaches sont principalement traites deux fois dans la journée (Andriamiarimalala, 2019). Alors que le lait issu de la traite du soir représente une part relativement importante de la production (légèrement inférieure à 50% selon les données collectées auprès des pré-collecteurs), il est pourtant conservé chez l’éleveur toute la nuit (entreposé dans un seau, couvert ou non d’un torchon) puis acheminé avec le lait nouvellement trait le matin, mélangé ou non. Or, sa collecte le matin est une condition imposée par l’éleveur, malgré sa moindre qualité en raison des méthodes de conservations très rudimentaires.