AMÉLIORATION DES PERFORMANCES DE REPRODUCTION : DIAGNOSTIC DES DISPOSITIFS DE DIFFUSION DE L’INSÉMINATION ARTIFICIELLE ET DES STATIONS DE MONTE NATURELLE

 Rapport d'étude | |     

Dans les Hautes Terres de Madagascar, l’amélioration génétique reste un enjeu majeur pour le développement de la chaîne de valeur Lait. Historiquement, elle est réalisée historiquement selon trois modalités, en diffusion pure ou par croisement d’absorption : l’importation, de reproducteurs de races améliorées et leur introduction directe chez les paysans, la monte naturelle, par des taureaux sélectionnés par des centres agréés et installés dans des « stations de monte » et l’insémination artificielle (IA) réalisée par des techniciens spécialisés. L’objectif de cette étude était de faire un diagnostic et des propositions sur les leviers d’amélioration de deux de ces modalités, à savoir l’IA et les stations de monte naturelle Plusieurs problématiques spécifiques à chacun des dispositifs ont été identifiés. Concernant l’IA, le prix trop élevé, en comparaison d’une prestation de monte, est un frein majeur à son adoption. Par ailleurs, ce dispositif souffre de plusieurs difficultés à structurer la filière IA telle qu’une inconstance dans la disponibilité de l’azote liquide, en sus de son prix élevé, un contrôle limité de la diffusion des semences ou encore un réseau d’inséminateurs peu développé. Concernant les stations de monte, le manque de professionnalisation des logeurs et l’accès difficile à l’alimentation animale impacte l’état corporel et sanitaire du taureau, entraînant par la même un nombre d’actes limité et une faible rentabilité du dispositif. Par ailleurs, les deux dispositifs souffrent d’un manque d’organisation et de concertation au sein de la filière qui se traduit par exemple par des lacunes dans l’appui vétérinaire ou le suivi des performances des dispositifs. Ainsi, si la complémentarité de ces deux dispositifs pour l’amélioration génétique est un réel atout et doivent être pérennisés de manière complémentaire, de nombreuses améliorations sont à apporter. Concernant l’IA, la production de semences locales et la mise en place d’un réseau pérenne d’inséminateurs et de centres d’insémination décentralisés est probablement un enjeu prioritaire, bien que difficile à mettre en place. Concernant les stations de monte, la professionnalisation des logeurs est un prérequis essentiel afin de disposer de stations de monte performantes et attractives, en particulier pour les zones les plus éloignées et les éleveurs les moins intensifiés. Enfin, ces deux dispositifs doivent être inclus dans une vision stratégique du développement de la chaîne de valeur à long terme et concertée, impliquant l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur depuis les politiques jusqu’aux éleveurs, chacun remplissant une mission clairement identifiée. Cette vision stratégique devra par ailleurs tenir compte de la diversité des systèmes, depuis les systèmes familiaux jusqu’aux systèmes plus intensifiés. Elle permettra ainsi de faciliter la mise en place des améliorations organisationnelles et techniques nécessitant des implications majeures, tant institutionnelles que financières.

Mots-clés : monte naturelle, insémination artificielle, Lait

ETUDE DES FACTEURS DE RISQUE DANS LA CONSERVATION DU LAIT FRAIS LE LONG DE LA CHAINE DE COLLECTE. Cas du lait livré à l’usine « SOCOLAIT Antsirabe ». REGION VAKINANKARATRA

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Le lait est l’un des aliments le plus convoité dans la consommation humaine. Mais ce produit, à l’état frais, est sensible au niveau microbiologique et constitue ainsi un milieu favorable au développement de germes à plusieurs sources de contaminations. L’un des objectifs de l’usine « Socolait » est de minimiser les facteurs de risque dans la conservation du lait frais le long de la chaîne de collecte d’où l’objet de l’étude. La connaissance du contexte le lait et la qualité du lait, les caractéristiques de la région de Vakinankaratra, l’optimisation de l’organisation de la collecte, l’usine « Socolait » et son réseau de collecte, a permis de bien situer l’étude. Suite aux enquêtes dans le réseau laitier de « Socolait Antsirabe » limité par Ambohibary, Betafo, Manandona et Andanomanelatra, 130 échantillons de lait prélevés sont retenues pour l’analyse microbiologique durant la saison de pluie (du fin Octobre jusqu’au début Janvier de l’année suivante) dont 77 échantillons de lait auprès des éleveurs, 32 échantillons de lait auprès des précollecteurs et 21 échantillons de lait auprès des collecteurs. Le but étant la recherche de la flore mésophile totale dans le lait sur gélose Plate Count Agar à 30°C durant une incubation de 72 heures .Les résultats ont montré que les taux de germes dans le lait pour les trois niveaux : éleveurs, précollecteurs, collecteurs sont successivement 0,338 106 UFC/ml; 4,49 106 UFC/ml; 16,7 106 UFC/ml avec une moyenne générale de 4,00 106 UFC/ml. Ces valeurs valident que les moyens de conservation du lait notamment lors du stockage, lors du transfert et lors du transport chez les éleveurs et les précollecteurs ont des effets sur la qualité du lait. Les paramètres les plus influençables sont d’une part la nature du contenant, le taux de contamination du contenant en plastique est 4 fois supérieur à celui en aluminium ; d’autre part l’importance de l’ouverture qui rend facile ou difficile le nettoyage, le taux de contamination d’un contenant à ouverture étroite de diamètre inférieure à 5 cm, est 44 fois supérieur à celui de la large ouverture de diamètre supérieure à 15 cm. Le temps de conservation et/ou de transport du lait affecte aussi la qualité du lait, le taux de contamination pour un lait de longue conservation ou d’un long trajet est supérieur par rapport à un lait de court trajet. Par ailleurs, le circuit de collecte affecte également le taux de germes surtout dans le circuit où la collecte s’effectue avec plusieurs intermédiaires (précollecteurs I et II). Ainsi, des actions prioritaires d’hygiène pour les éleveurs et des outils de suivi-évaluation ont été mis en place pour réduire au minimum le taux de germes dans le lait.

Mots-clés : Bonne pratique, Vakinankaratra., Lait, collecteur de lait

Impact des innovations agro-écologiques sur les flux de carbone et d’azote des cultures pluviales. Cas des Hautes Terres de Madagascar

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L’agriculture de conservation (AC) a été introduite à Madagascar dans l’objectif de maintenir la durabilité des cultures pluviales. L’AC et l’élevage de ruminants doivent être considérés comme des activités complémentaires et synergiques mais des compétitions pour l’utilisation de la biomasse peuvent néanmoins apparaître dans certaines circonstances. En effet, l’AC permet de fournir des ressources fourragères pour l’alimentation des ruminants. En contrepartie les ruminants recyclent une partie de la biomasse ingérée, mais non digérée, sous forme de fumier. Les ruminants permettent ainsi d’améliorer la fertilité du sol via l’apport de fumier. Le recyclage des nutriments au sein d’une exploitation mixte d’agriculture-élevage peut être optimisé en améliorant les techniques de conservation des résidus des cultures et des effluents d’élevage. Cette thèse vise à acquérir des connaissances pour une gestion optimisée des biomasses végétales et animales afin d’améliorer la production agricole. Le principe est de favoriser le recyclage des biomasses végétales et animales en limitant les pertes en nutriments au sein de l’exploitation agricole. Pour cela, trois systèmes de culture pluviale ont été suivis en milieu contrôlé durant trois campagnes (2013 à 2016) : (i) rotation du riz avec du maïs associé à crotalaire en AC, (ii) rotation du riz avec de l’avoine en AC et (iii) rotation du riz avec du maïs associé au haricot en labour. À l’intérieur de chaque système de culture, quatre types de fertilisation ont été comparés : (i) aucune fertilisation, (ii) 5 t ha-1 de fumier conventionnel, (iii) 5 t ha-1 de fumier amélioré et (iv) 5 t ha-1 de fumier conventionnel + fumure minérale. Nous avons installé et suivi également les systèmes de culture ii et iii, et les deux fertilisations ii et iii en milieu paysan, pendant deux campagnes (2013 à 2015). Les rendements en grain de riz sont 27% et 48% supérieurs en utilisant le fumier amélioré ou la fumure minérale, respectivement, par rapport à la situation sans fertilisation. Pour les autres cultures, l’ordre d’importance des rendements en grain ou paille est similaire : fumure minérale > fumier amélioré > fumier conventionnel > sans fertilisation, mais la différence n’est significative que pour le maïs en milieu contrôlé. La production totale en grain (detoutes les cultures de la rotation) est plus élevée avec la rotation riz//maïs associé à la crotalaire et riz//maïs associé au haricot par rapport àla rotation riz//avoine. La production totale en paille de la rotation riz//maïs associé à la crotalaire est toujours significativement importante (10 à 17 t MS ha-1 ) en comparant à celle des deux autres systèmes de culture, grâce à la forte Résumé production de la crotalaire. Les rendements en paille ou en grain en milieu contrôlé et paysan sont similaires. Les racines de l’ensemble des plantes de chaque système de culture étudié permettent de restituer 18%, 27% et 28% du carbone total de toutes les biomasses aériennes et racinaires de la rotation riz//maïs associé à la crotalaire (10,0 t C ha-1 sur 2 ans), riz//avoine (3,1 t C ha-1 sur 2 ans) et riz//maïs associé au haricot (3,6 t C ha-1 sur 2 ans), respectivement. La simulation sur vingt ans du stock en C du sol (horizon 0 à 30 cm) montre que le delta carbone est toujours positif sous la rotation riz//maïs associé à la crotalairequand le stock en C total initial est inférieur à 160 t ha-1 . Sous culture de riz//avoine et riz//maïs associé au haricot, le stock en C du sol peut être maintenu à l’équilibre, même en exportant 90% de la biomasse végétale aérienne pour l’alimentation animale, si le stock en C initial est de 60 t C ha-1 . À chaque augmentation de 10 t C ha-1 du stock en C initial, les biomasses des rotations riz//avoine et riz//maïs associé au haricot exportées doivent être réduites respectivement de 17% et de 13% pour maintenir le stock en C initial. Ainsi, le delta carbone des rotations riz//avoine et riz//maïs associé au haricot devient négatif si les stocks en C de départ sont respectivement supérieurs à 110 et 130 t C ha-1 . Pour ce qui concerne la restitution d’azote au sol, elle est également plus importante avec la rotation riz//maïs associé à la crotalaire (164 kg N ha-1 an-1 ) en comparant avec les deux autres rotations (de l’ordre de 45 kg N ha-1 an-1 ). En contrepartie, la rotation riz//avoine permet une production importante de lait (jusqu’à 3 600 l ha-1 an -1 ) par rapport aux autres rotations, riz//maïs associé au haricot (19% inférieur) et riz//maïs associé à la crotalaire (41% inférieur). En revanche, la rotation riz//maïs associé au haricot permet une production plus importante en grain plus riche en protéine par rapport aux deux autres rotations. Cependant, en tenant compte de toutes les productions (lait, grain, azote resitué au sol), la rotation riz//maïs associé à la crotalaire est la plus intéressante économiquement, avec un gain de 300 à 400 kAr ha-1 an -1 par rapport à la rotation riz//avoine, et de 60 à 600 kAr ha-1 an -1 par rapport à la rotation riz//maïs associé au haricot, suivant le taux d’exportation de la biomasse végétale consommable par les animaux. Pour chaque système de culture, la vente du lait produit, en valorisantla biomasse végétale comme fourrage, permet d’acheter une forte quantité de fumier et des engrais minéraux pour améliorer la fertilité du sol afin d’accroître les productions en grain dont celles du riz pour l’alimentation humaine. Le choix du système de culture utilisé dépendra, au final, de l’objectif de chaque paysan et de la taille de son exploitation.

Mots-clés : Agriculture de conservation, biomasse, fumier amélioré, Lait

Rapport de mission d’appui à l’étude des systèmes d’alimentation des troupeaux laitiers (Vakinankaratra - URP SCRID) et de suivi de l’approche « exploitation » initiée par le projet BVLac

 rapport de mission/expertise | |     

Cette mission avait pour objectif de prendre connaissance des activités initiées par E. Penot (UMR Innovation/URP Scrid en collaboration avec les projets BVLAC et BVPI) dans la région du lac Alaotra et du Vakinankaratra (Madagascar). Elle a permis (i) d’appuyer la réalisation de l’étude « Analyse des systèmes d’alimentation des troupeaux laitiers dans les exploitations de la zone de Betafo, région du Vakinankaratra » (ii) d’apprécier la cohérence entre les dispositifs de recherche (UMR Innovation, URP SCRID) et les activités d’appui aux projets BVPI, BVLac (Réseaux de fermes de référence, appui-conseil, dynamiques des systèmes de production, déterminants des processus d’innovation) (iii) d’organiser dans le cadre du Projet BVLac une journée de réflexion sur « le conseil à l’exploitation familiale vs conseil agricole » avec les techniciens et cadres du projet. Une première analyse de la diversité des exploitations laitières de la région Bétafo a permis de distinguer 9 types. Sur cette base une étude des systèmes d’alimentation des bovins laitiers sera réalisée en limitant le nombre de cas étudiés vu la complexité de ces systèmes observés sur le terrain. Cette étude vise à fournir des connaissances sur les exploitations laitières, système de production peu étudié à ce jour dans cette région, afin d’orienter la poursuite du Projet Corus portant sur la production de biomasse dans les exploitations des Hautes Terres, à double fin : affouragement du bétail et gestion de la fertilité des sols via l’introduction des systèmes de culture sur couvert végétal (SCV). Concernant le deuxième objectif de cette mission, nous avons pu préciser avec les opérateurs de développement et la cellule de coordination du projet BVLAC les fonctions respectives d’un dispositif d’acquisition de données sur les exploitations agricoles de la région de Lac Alaotra (réseau de fermes de référence) d’une part et d’un dispositif de conseil agricole d’autre part. L’approche « exploitation » mise en œuvre dans ce cadre renouvelle l’approche de la vulgarisation dans cette région et permet aujourd’hui aux techniciens de terrain d’amener l’agriculteur à raisonner l’adoption des innovations proposées en fonction de la qualité des parcelles, du choix d’assolement et de sa capacité d’autofinancement ou d’endettement

Mots-clés : Vakinankaratra., Système de production, agriculture et élévage, conseil agricole, Lait, Troupeaux laitiers

L’analyse de la résilience au sein d’une filière : le cas du lait à Madagascar

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L’objectif de notre étude est d’analyser la résilience au sein de la filière lait malgache dans la région du Vakinankaratra. La filière a subi, un choc brutal en 2009 du fait de l’arrêt de l’activité d’un acteur majeur, l’industrie Tiko, qui était la principale entreprise de collecte et de transformation laitière dans l’ensemble du pays. Par ailleurs, les acteurs ont pâti de la réduction significative des activités du FIFAMANOR, principale institution de recherche en élevage et d’encadrement technique des producteurs. A partir d’une enquête auprès des acteurs en aval de la filière, nous avons, tout d’abord, identifié les différents problèmes auxquels sont confrontés ces acteurs, incluant le choc ponctuel de la crise de 2009. Ensuite, nous avons collecté quelques indicateurs permettant d’évaluer la capacité de résilience de chacun des acteurs par rapport à ces contraintes. Les résultats nous montrent que les acteurs en aval enquêtés sont majoritairement dotés d’un potentiel de résilience qu’il convient

Mots-clés : Madagascar, Résilience, Filière, Lait
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