Le changement climatique est un phénomène à l’échelle planétaire et est l’un des plus
grands défis de l’humanité. Les changements climatiques, qu’ils résultent directement ou
indirectement d’activités humaines et qui altèrent la composition de l’atmosphère, viennent
s’ajouter à la variabilité naturelle du climat (GIEC, 2014). Dans ce sens, la communauté
internationale reconnait que le réchauffement du système climatique est sans équivoque ;
depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis
des décennies voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la
couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les
concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté (GIEC, 2014). Dans la vie quotidienne,
ce changement peut se référer aux hausses/baisses observées et prévues des paramètres
climatiques moyens ainsi que des effets induits (par exemples une hausse de la fréquence
ou de l’intensité des événements météorologiques extrêmes ; de la montée du niveau de la
mer ; et des changements dans la périodicité et la quantité des précipitations).
La diversité des exploitations agricoles à Madagascar peut être perçue dans les Hautes Terres du
Vakinankaratra. Cette étude s’est proposée de révéler cette diversité et de caractériser les exploitations
en considérant notamment l’intégration des activités d’agriculture et d’élevage. Deux séries
d’enquêtes ont été réalisées afin de mener l’étude. Les données sur les 119 exploitations de la
première série d’enquête ont servi de base pour la méthode typologique servant à distinguer les types
d’exploitations existants. La deuxième série d’enquête plus approfondie, sur 23 exploitations issues
des investigations précédentes, a mis en évidence les variabilités au niveau des structures et au niveau
du fonctionnement des exploitations. Les résultats ont révélé dans les hautes terres du Vakinankaratra,
six groupes d’exploitations bien distincts. Ces derniers sont différents du point de vue structural et
fonctionnel. Du point de vue structural, certains groupes d’exploitations détiennent de grands ateliers
de production. Cependant, les unités de production sont généralement caractérisées par des niveaux de
ressources faibles. Ainsi, la surface totale cultivée varie de 37,4+2,7 à 297,8+63,6 a/ménage pour une
moyenne de 130,0+257,7 a/ménage et la taille du cheptel bovin varie de 2,3+1,0 à 10,3+8,1
UBT/ménage pour une moyenne de 5,1+2,9 UBT/ménage. Du point de vue fonctionnel, les
techniques liées à l’agriculture sont encore inefficaces tandis qu’on observe de plus efficientes
pratiques concernant l’élevage qui est le plus bénéfique en termes de l’intégration entre les deux
activités. On constate que 48,3% des éleveurs alimentent les bovins uniquement à l’auge. Mais les
variabilités liées aux fonctionnements en général dépendent encore du niveau de ressources (surfaces
agricole, cheptel, main d’œuvre) des agro-éleveurs. En bref, la diversité des exploitations agricoles et
leur caractérisation a montré une région dont la potentialité agricole est appréciable mais encore
inexploitée. Les productions sont encore faibles mais les techniques liées à l’intégration agriculture élevage sont bien présentes
Pourquoi cette formation ?
constat partagé sur cloisonnement entre activités d‟agriculture et d‟élevage
au niveau des :
services d‟appui et de conseil technique
organismes de recherche, de développement et de vulgarisation
Ministères et d‟autres structures de l‟Etat
… mais notion centrale dans histoire agricole de Madagascar et tout
particulièrement dans la région des Hautes Terres
… notre intervention, dans le cadre du projet BVPI SE/HP, concerne
particulièrement cette thématique
« élaboration de références sur l‟intégration agriculture élevage »
nécessaire de considérer l‟exploitation agricole et les interactions
au niveau du territoire dans sa globalité, et non en conservant le
clivage animal et végétal
Rapport de mission d’appui à l’étude des systèmes d’alimentation
des troupeaux laitiers (Vakinankaratra - URP SCRID) et de suivi de l’approche « exploitation » initiée par le projet BVLac
Cette mission avait pour objectif de prendre connaissance des activités initiées par E. Penot (UMR Innovation/URP Scrid en collaboration avec les projets BVLAC et BVPI) dans la région
du lac Alaotra et du Vakinankaratra (Madagascar). Elle a permis (i) d’appuyer la réalisation de l’étude « Analyse des systèmes d’alimentation des troupeaux laitiers dans les exploitations de la zone de Betafo, région du Vakinankaratra » (ii) d’apprécier la cohérence entre les dispositifs de recherche (UMR Innovation, URP SCRID) et les activités d’appui aux projets BVPI, BVLac (Réseaux de fermes de référence, appui-conseil, dynamiques des systèmes de production, déterminants des processus d’innovation) (iii) d’organiser dans le cadre du Projet BVLac une journée de réflexion sur « le conseil à l’exploitation familiale vs conseil agricole »
avec les techniciens et cadres du projet. Une première analyse de la diversité des exploitations laitières de la région Bétafo a permis de distinguer 9 types. Sur cette base une
étude des systèmes d’alimentation des bovins laitiers sera réalisée en limitant le nombre de cas étudiés vu la complexité de ces systèmes observés sur le terrain. Cette étude vise à
fournir des connaissances sur les exploitations laitières, système de production peu étudié à
ce jour dans cette région, afin d’orienter la poursuite du Projet Corus portant sur la production de biomasse dans les exploitations des Hautes Terres, à double fin :
affouragement du bétail et gestion de la fertilité des sols via l’introduction des systèmes de culture sur couvert végétal (SCV). Concernant le deuxième objectif de cette mission, nous avons pu préciser avec les opérateurs de développement et la cellule de coordination du projet BVLAC les fonctions respectives d’un dispositif d’acquisition de données sur les
exploitations agricoles de la région de Lac Alaotra (réseau de fermes de référence) d’une part et d’un dispositif de conseil agricole d’autre part. L’approche « exploitation » mise en
œuvre dans ce cadre renouvelle l’approche de la vulgarisation dans cette région et permet aujourd’hui aux techniciens de terrain d’amener l’agriculteur à raisonner l’adoption des
innovations proposées en fonction de la qualité des parcelles, du choix d’assolement et de sa capacité d’autofinancement ou d’endettement
Madagascar demeure un pays fondamentalement rural et agricole.
Mais malgré les multiples efforts réalisés au niveau tant des particu¬
liers que des pouvoirs publics, les productions vivrières (riz surtout)
n'augmentent pas selon le rythme démographique et restent très
sensibles aux divers aléas climatiques. Les produits d'exportation,
très diversifiés mais peu importants chacun pris individuellement,
ne donnent pas à Madagascar une grande puissance compétitive sur
un marché international fort encombré. Les diverses actions entreprises,
qu'il s'agisse de l'infrastructure, de la reconversion des produits ou
des mentalités, de la régularisation des mécanismes commerciaux
n'ont pas porté les fruits que l'on espérait. L'amélioration structurelle de la production a été, jusqu'ici, conçue plus selon une optique « pro¬
duits » que selon une optique « région ». Bien sûr, les diverses actions engagées ébauchent une planification à l'échelle régionale.