This is a final evaluation report of Manitatra 2 Project, initially three-year project: July 2018 to June 2021 with an extension until December 31, 2021.
Il s'agit d'un ouvrage destiné pour l’apprentissage de l'Agroécologie et de l'éducation environnementale en milieu scolaire dans la Région de Boeny. Une 4ème édition réalisée en mois de Septembre par GSDM
Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres : analyse des
données à l’aune des dires d’acteurs
Notre objectif est d’analyser les évolutions climatiques en cours sur les hautes terres
centrales de Madagascar (Analamanga, Vakinankaratra et Haute Matsiatra) et leurs impacts
sur les activités agricoles. Afin de cerner au mieux ces réalités la démarche a consisté à
recueillir les ressentis d’acteurs du développement et du monde paysan pour les confronter à
l’analyse des données climatiques. Cette étude a été entamée dans le cadre du projet CASEF
Hautes terres et s’est poursuivie via 3 stages de Master 2 de l’Ecole Supérieure Polytechnique
d’Antananarivo (ESPA) co-encadrés avec la Direction Générale de la Météorologie (DGM).
Les températures ont clairement augmenté depuis 1961 (+0,6°C à Ivato, +1,4°C à Antananarivo,
et +1,5°C à Antsirabe entre les décennies 60 et 2010), en particulier les températures
nocturnes (+1,1°C, +1,5°C et +2,5°C pour ces localités). On note une importante diminution
des nuits froides, et une quasi-disparition des températures négatives, ce en accord avec les
dires des acteurs et pouvant expliquer les mauvaises floraisons des pommiers. Les risques de
stérilité du riz ont fortement diminué.
Les pluviométries ont diminué, avec des disparités fortes selon les lieux et comment on les
caractérise : pour Ivato la perte moyenne entre les décennies 60 et 2010 est de 58 mm,
comparable avec la perte en tendance qui est de 50 mm (-0,865mm/an x 58 ans); par contre
pour Antananarivo ces évolutions sont de -32 mm et -274 mm (-4,735mm/an) ; et elles sont
de -204 mm et -273 mm (-4,714mm/an) à Antsirabe. Ces pertes, régulièrement réparties sur
l’année, ne représentent que 5 à 13% des volumes des années 60s et 70s et sont comparables
ou inférieures aux différences inter-annuelles. Par ailleurs les pluviométries ont plutôt
augmenté sur les 30 et 20 dernières années. Enfin, contrairement au ressentis exprimés il
n’y a pas plus de « grosses pluies » qu’avant, ni « plus de pluie tombant au cours de jours
successifs », ni plus (ni moins) de pauses pluviométriques.
Il semble donc difficile d’expliquer les baisses observées des ressources en eau durant l’hiver
par les seules évolutions pluviométriques. Elles semblent dues tout autant, sinon plus, à
la diminution générale des couvertures végétales (diminution des infiltrations au profit des
ruissellements). Les témoignages rapportant une augmentation des niveaux des cours d’eau
et plus d’inondations en période estivale, alors que les volumes des pluies ont diminué,
corroborent cette hypothèse.
Les débuts de saison des pluies ont fait l’objet de nombreux commentaires soulignant « un
retard » et des « difficultés à installer les cultures comme avant ». Différents indicateurs ont
montré un très léger recul en tendance (0,3 jours/an) du démarrage de la saison culturale,
et une certaine détérioration des conditions hydriques de surface en novembre qui apparait
moins favorable à de bonnes levées. Cependant ces évolutions sont faibles depuis le début
des années 2000s et apparaissent donc peu conciliables avec les dires des acteurs. Ce sujet
reste à approfondir