Etude des services support à l’innovation dans les processus d’innovation liés au traitement post récolte de pomme de terre.
« Stockage et sélection de semence par les organisations paysannes : cas des paysans Fifata »
Dans le contexte de Madagascar, l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de la population et la souveraineté alimentaire dépend grandement des capacités des acteurs du
secteur agricole à faire évoluer les systèmes de production. Alors face aux problèmes et aux
contraintes rencontrés dans l’agriculture malagasy, on s’est intéressé aux innovations et aux
acteurs qui interviennent pour faire évoluer ces processus d’innovations, qui peuvent concourir à l’amélioration de la sécurité alimentaire et à atteindre les objectifs de développement durable. Sachant que les démarches d’évaluation participatives de performance sont sources d’apprentissages tant pour la recherche que pour les acteurs impliqués dans les processus, et permettent ainsi d’améliorer la compréhension du processus d’innovation, ainsi que les causes qui incitent aux innovations. La présente étude, focalisée sur le processus de « stockage et sélection de semence de pomme de terre par les organisations paysannes » au sein du groupe Fifata, a pour but de comprendre les conditions de performance des services support à l’innovation. En identifiant les SSI impliqués dans les processus d’innovation et en évaluant ces SSI. Avec les critères que les acteurs (fournisseur et bénéficiaires) ont identifiés comme importants pour mesurer la performance des SSI dans le processus d’innovation, les différentes perceptions des services sont observées.
À Madagascar, le Tsiperifery, une espèce de poivrier sauvage endémique de l’île, est
actuellement soumis à une surexploitation. Un programme participatif de domestication de cette plante a été
lancé pour assurer la durabilité de son exploitation. Des techniques de culture sont co-construites par des
chercheurs et des paysans sur trois sites pilotes. Cette étude s’intéresse aux facteurs influençant la
propension des paysans à co-construire et expérimenter ces techniques. Les données collectées via
90 entretiens semi-dirigés ont été traitées en suivant les principes de l’approche « grounded theory ». Les
principaux déterminants influençant le comportement des paysans sont (i) la logique économique, (ii) le
contexte informationnel, (iii) l’accès au marché, (iv) les capacités productives de l’exploitation et (v) l’esprit
de conservation de la nature. À partir de ces déterminants, nous avons pu définir cinq types de stratégies
paysannes : les « homo-economicus » ; les « conservationnistes » ; les « opportunistes », les « exclus » et les
« suiveurs ». Cette meilleure compréhension des stratégies paysannes permet d’améliorer la conception et la conduite des programmes de recherche participative.
Structuration de l’agriculture biologique contractualisée : Cas de la production d’ananas et de papaye par CODAL et de baie rose par la Coopérative TSABROSE
Pour lutter contre la pauvreté, le développement de l’agriculture biologique demeure une
alternative dans un contexte où les modèles de production issus de la révolution verte sont peu
adoptés, comme le cas de Madagascar. Les producteurs innovent en fonction de différents
paramètres dont l’intérêt de l’innovation, les ressources disponibles, la motivation à changer et
l’environnement extérieur. Par conséquent, différentes activités sont développées par le porteur de
l’innovation ou d’autres acteurs afin d’accompagner la conversion en agriculture biologique au
niveau des exploitations agricoles. L’objectif de ce mémoire est d’identifier les services support à
l’innovation importants dans le processus d’innovation mais aussi les facteurs influençant le succès
dans la fourniture de ces services. Pour ce faire, deux cas d’innovations ont été étudiés concernant
la structuration de l’agriculture biologique contractualisée portée par d’une part, la Société Codal
dans la production d’ananas et de papaye biologiques et d’autre part, la Coopérative TSABROSE
dans la production de baie rose biologique. Dans le cadre de l’étude, les concepts de système
d’innovation agricole, de situations de services et services support à l’innovation, et de
fournisseurs de services ont été mobilisés. Pour obtenir les informations nécessaires à la
chronologie de l’innovation et concernant la performance des services, des entretiens individuels
ou en focus group avec le porteur de l’innovation, les bénéficiaires et les différents fournisseurs
de services ont été réalisés dans les zones d’intervention de la Société Codal : dans les Fokontany
d’Amberobe et d’Ankonabe et de la Coopérative TSABROSE : dans la Commune d’Ankadinondry
Sakay. Les résultats ont montré que les processus d’innovation sont différents en raison des
facteurs internes au processus lui-même et/ou liés aux caractéristiques des territoires engendrant
l’apparition de services spécifiques à chaque processus d’innovation. Il a été également constaté
que les situations de services support à l’innovation importantes sont celles incluant les services
permettant la mise en œuvre de la pratique au niveau des producteurs. Ces services appartiennent
aux types conseil, expertise et suivi, facilitation de l’accès au marché et amélioration de l’accès
aux ressources. Concernant la performance des services, les critères importants par les
bénéficiaires varient selon le type de service en question. Par ailleurs, les services performants
sont ceux coproduits. Ainsi, favoriser l’interaction entre les bénéficiaires et les fournisseurs
pourrait améliorer la performance des services.
En 50 années de grands projets rizicoles, la filière rizicole demeure confrontée à des blocages
importants et notamment au défi d’assurer la sécurité alimentaire d’une population dont la
demande de biens alimentaires augmente vite. De plus, des disparités importantes sont
identifiées entre les périmètres irrigués qui ont fortement développé les solutions techniques
proposées par les projets, alors qu’elles sont absentes d’autres zones. En effet, la diffusion des
nouvelles techniques peut faire l’objet de succès comme d’échecs. Ainsi ce mémoire se
questionne sur les effets du territoire sur ces succès ou ces échecs de diffusion des innovations en
riziculture irriguée sur les Hautes Terres de Vakinankaratra. Cette étude trouve son originalité
dans le fait qu’elle analyse la dynamique d’innovation par l’approche du territoire. Les résultats
montrent que chaque territoire a son propre niveau d’adoption et que les caractéristiques du
territoire comme la proximité aux routes, l’intervention des projets, la dynamique des
associations, la gestion de l’eau, le fonctionnement plus ou moins performant du système
d’innovation dans ces territoires apporte un second niveau d’explication tel que l’écoulement des
produits sur le marché, la mobilisation de toutes les ressources comme les ressources financières
et humaines et les externalités positives, ainsi que les caractéristiques des ménages selon leur
niveau de vie permettent d’expliquer le taux d’adoption des innovations. Des solutions ont été
proposées pour atténuer cette différence spatiale et accompagner les territoires dans le processus
d’adoption de l’innovation en tenant compte de ses particularités : comme la mise en place de
dispositif, ou la proposition de paquets techniques qui devront correspondre aux caractéristiques
du territoire. Des limites dans la démarche de recherche ont été constatées pendant les travaux de
terrain et la rédaction du travail comme l’insuffisance des données quantitatives, la modification
dans les guides de recherche. Des perspectives de recherche, liées à ces limites ont été soumises
à la fin pour la continuité de cette être plus précis et pour cela, une démarche statistique (mise en
valeur des données quantitatives) est étude, comme une étude qui combine à la fois l’échelle
ménage et l’échelle du Fokontany pour aussi nécessaire.