Les systèmes SCV ont été ainsi introduits par l’ONG TAFA en 1998 dans la région du Lac Alaotra. La diffusion a été plus intense depuis s
on intégration au projet BV Lac (campagne 2003-2004), qui a pour vocation d’intensifier les productions agricoles pour accroitre le
revenu des paysans et de préserver les ressources naturelles de l’érosion.
Analyse de l'évolution des pratiques et des processus d'innovation des systèmes de culture semis direct sous couverture végétale permanente (SCV) pour la Rive Est du Lac Alaotra
Les systèmes Semis direct sous Couverture Végétale permanente (SCV) ont été introduits au Lac Alaotra
à Madagascar dans un contexte de pressions agricoles lié aux pratiques d’agriculture minière sur tanety. Une
panoplie de systèmes a été testée et vulgarisée depuis 1998-1999. Cette étude a pour objectifs d’identifier et
étudier la durabilité des systèmes de culture réellement adoptés par les paysans et leur dynamisme d’adoption
des systèmes SCV. L’étude a porté sur les parcelles de plus de trois ans en SCV. Une nette évolution des
systèmes à base des couvertures mortes importées vers les systèmes à base de couverture vive a été observée
sur tanety et bas de pente. Les systèmes à base de riz de saison suivi de maraîchage associé à la vesce en
contre saison ont remplacés les systèmes de riz suivi de maraîchage sur paillage sur baiboho et Rizière à
Mauvaises Maîtrise d’Eau (RMME). Plusieurs systèmes de culture innovants ont été identifiés. La rotation sur
deux ans de maïs associé aux légumineuses suivi de riz pluvial a été le système le plus rentable et le plus
adopté sur tanety mais elle ne garantit pas la permanence de couverture. La rotation triennale de maïs associé
aux légumineuses sur deux ans suivis de riz pluvial est la plus performante et la plus développée sur les bas de
pente. La rotation intra-annuelle de riz suivi de la vesce associée au maraîchage a été la plus rentable et la plus
adoptée sur les baiboho et les RMME en SCV. Les innovations paysannes sur les systèmes et itinéraires
préconisés sont surtout liées aux gestions des adventices, aux contraintes techniques et aux objectifs et
structures de l’exploitation. Le dynamisme d’adoptions des SCV est en corrélation négative avec les surfaces
de rizières cultivées, le niveau d’équipement et l’inaccessibilité aux crédits agricoles.