Comment augmenter la production agricole dans
les exploitations familiales des Hautes Terres malgaches,
tout en préservant les ressources naturelles ?
A Madagascar, la croissance démographique et la faible
productivité agricole mettent en péril la sécurité alimentaire.
Dans les régions d’altitude, la diminution de la fertilité
des sols, l’attaque des ravageurs et les contraintes socio-économiques limitent
la production. L’objectif du dispositif est de contribuer par la recherche
à l’optimisation des interactions entre les activités de l’exploitation agricole
et à la durabilité des systèmes de production.
Identification of the main constraints for upland rice crop in direct-seeding mulch-based cropping systems under the high altitude conditions of the Madagascar highlands
In
the
Ma
dagascar
highlands, increasing demand for rice combined with increasing land pressure in the
lowlands led to
the
development of upland rice. To tackle the sustainability problem of upland crop production
systems,
Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
(
CIRAD
,
an
internat
ional governmental organization
) and TAFA (
an
NGO) ha
ve developed direct
-
seeding mulch
-
based
cropping systems (DMC), which not only decrease soil erosion but also increase soil fertility. To understand the
mechanisms underlying the
performance of upland rice DMC
, an experiment was set up in 2003. The yield
c
omponents of upland rice were studied under high
-
altitudinal conditions during six
rainy
season
s
from 2003
/
04
to 2008
/
09. Treatments compared were two soil management techniques: conventional tillage with
removal
of
most of the crop residues
,
associated
with
plowing
(
‘
plo
w
ing
’
)
;
and a no
-
till system with direct seeding under
mulch made of crop residues (
‘
no
-
till
’
). The rice yields obtained were often better
from
plo
w
ing
than from
no
-
till, except
in
the last season. This difference was due to blast disease
, which was significantly lower in no
-
till
with
low fertilization (best percentage of full grains and better weight of grain). The differences in yields
obtained between no
-
till and plo
w
ing were mainly explained by problems
of
crop
installation. The plant
densities and plant growth were lower in no
-
till. This was particularly linked to slower root development in no
-
till. Overall, the biomass production of rotations of rice seemed too low in the highland conditions (low
temperature) for the no
-
till system to
be successful in the
early
years (low soil protection and
s
lower
restructuring
of the
soil
)
Effets des systèmes de cultures en semis direct avec couverture végétale sur le ruissellement et l'érosion des cultures pluviales des Hautes Terres de Madagascar
Sur les Hautes Terres malgaches, en climat tropical d’altitude, l’érosion est un problème important pour la durabilité des systèmes de
culture des pentes cultivées en pluvial. La gestion des sols cultivés a une influence importante sur les phénomènes de ruissellement et
d’érosion à la parcelle. Une expérimentation de longue durée a été installée il y a 3 ans à proximité d’Antsirabe, à 1
650 m d’altitude, afin
de quantifier les effets des systèmes de culture en semis direct sur couverture végétale permanente (SCV) sur le ruissellement et l’érosion,
en comparaison aux systèmes en labour traditionnel. L’expérimentation principale, à Andranomanelatra, est constituée de 5 systèmes de
culture différents, avec 3 répétitions par système. Ces systèmes sont basés sur une rotation maïs +
haricot/riz, avec labour ou SCV, enfou
-
issement ou exportation de résidus sous labour, et remplacement ou non du haricot par une plante de couverture,
Brachiaria
ruziziensis
.
Outre ce dispositif principal installé sur une jachère de 10 ans, avec une pente commune de 10 à 13
%, des lots supplémentaires ont été
installés à plus court terme sur les parcelles d’un essai de longue durée (SCV et labours de 11 ans) et sur quelques parcelles paysannes,
afin d’élargir le spectre des variations étudiées (pente, gestion des sols et des cultures). Les résultats des trois premières campagnes
confirment les résultats positifs des SCV sur la diminution du ruissellement et de l’érosion
: les coefficients de ruissellement restent faibles,
inférieurs à 15
%, malgré une pluviométrie moyenne de plus de 1
300 mm et des événements pluvieux parfois violents
; ces coefficients
sont divisés par un facteur allant de 3 à 10 selon les campagnes et les systèmes
; les pertes en terre, qui peuvent aller jusqu’à 25
t ha
-1
an
-1
sur les parcelles labourées, n’ont été que de quelques centaines de kg par hectare et par an sur les parcelles en SCV. Cet effet de
diminution des pertes en terre est dû au recouvrement des parcelles avec une protection du sol contre l’effet érosif de la pluie. En effet, la
turbidité des ruissellements reste faible sur les SCV, et diminue au cours de la campagne, avec la croissance des cultures, sur les parcelles
labourées. D’autres facteurs peuvent être pris en compte, comme les propriétés physiques des sols, modifiées à la fois par les labours et
les restitutions ou non de résidus. Ainsi, la vitesse d’infiltration de l’eau semble significativement supérieure sous SCV.
Le maïs est la deuxième céréale vivrière cultivée à Madagascar, après le riz. Sa culture est généralement réalisée en association avec une légumineuse chez les paysans. Parmi toutes les régions de la grande île, notre zone d’étude, Vakinankaratra, possède la plus grande superficie maïsicole (78 034 ha). L’élevage bovin laitier y demeure de même important.
Comment les développer de façon durable tout en maintenant le capital sol ?
Notre étude, réalisée sur le dispositif expérimental de l’URP/ SCRiD à Andranomanelatra a porté sur la mise au point des systèmes de culture durable à base de maïs productif intégrant des plantes fourragères. Notre recherche a été axée particulièrement pour chaque système étudié sur :
- les relations (compétition / complémentarité) entre plantes associées : mesures en cours du cycle de la hauteur du maïs ; les rendements du maïs ;
- les biomasses produites ;
- le ISE ou Indice de Surface Equivalente.
Les résultats ont montré que :
❖ Il y a un effet plus marqué des traitements en cette deuxième année de conduite de l’expérience.
❖ Il y a un effet significatif de la fertilisation sur le rendement du maïs (entre FM et Fu).
❖ Les meilleurs rendements en grain ont été obtenus avec les systèmes S2 Lab (2867,2
kg/ha) ainsi que le système associé avec l’éleusine et le crotalaire (2155,8 kg/ha).
❖ la plus forte production de biomasse a été obtenue en S2 SCV (5766,6 kg/ha) et en maïs associé de même qu’en rendement en grain à l’éleusine et le crotalaire (7094,5
kg/ha).
❖ Toutes les associations se révèlent favorables.
RESUME:
Le maïs est la deuxième céréale vivrière cultivée à Madagascar, après le riz. Sa culture
est généralement réalisée en association avec une légumineuse chez les paysans. Parmi toutes
les régions de la grande île, notre zone d’étude, Vakinankaratra, possède la plus grande
superficie maïsicole (78 034 ha). L’élevage bovin laitier y demeure de même important.
Comment les développer de façon durable tout en maintenant le capital sol ?
Notre étude, réalisée sur le dispositif expérimental de l’URP/ SCRiD à
Andranomanelatra a porté sur la mise au point des systèmes de culture durable à base de maïs
productif intégrant des plantes fourragères. Notre recherche a été axée particulièrement pour
chaque système étudié sur :
les relations (compétition / complémentarité) entre plantes associées : mesures en cours
du cycle de la hauteur du maïs ;
les rendements du maïs ;
les biomasses produites ;
le ISE ou Indice de Surface Equivalente.
Les résultats ont montré que :
il y a un effet plus marqué des traitements en cette deuxième année de conduite de
l’expérience.
il y a un effet significatif de la fertilisation sur le rendement du maïs (entre FM et Fu).
les meilleurs rendements en grain ont été obtenus avec les systèmes S2 Lab (2867,2
kg/ha) ainsi que le système associé avec l’éleusine et le crotalaire (2155,8 kg/ha).
la plus forte production de biomasse a été obtenue en S2 SCV (5766,6 kg/ha) et en
maïs associé de même qu’en rendement en grain à l’éleusine et le crotalaire (7094,5
kg/ha).
toutes les associations se révèlent favorables