GT3 : « Impacts socioéconomiques des SCV et déterminants de la diffusion de l’innovation »

 Rapport d'activités | |     

Depuis 2007, l’AFD, le FFEM et le MAE ont financé le Programme d'Appui Multi Pays en Agro-écologie (PAMPA), pour une durée de cinq ans. Ce programme a pour objectif de réaliser une évaluation de l'impact des systèmes de semis direct sous couverture végétale (SCV), en combinant des recherches sur différentes échelles complémentaires à travers le monde. Dans le cadre de ce programme, un projet intitulé RIME (Réponse Intégrée Multi- Equipes) a officiellement démarré en 2009. Le projet RIME est composé de quatre Groupes de Travail : (GT1) Evaluation du stockage de carbone par les sols sous SCV ; (GT2) Etude des impacts écologiques des SCV à l’échelle paysage ; (GT3) Evaluation des impacts socioéconomiques des SCV et déterminants de la diffusion de l’innovation ; (GT4) Evaluation du capital sol et élaboration de politiques de conservation. Les activités du GT3 concernent trois terrains avec une forte implication actuelle et passée de services de développement pour appuyer la diffusion des SCV (Madagascar, Cameroun et Laos) et deux terrains où des activités de mise au point de références techniques, ont été réalisées, cherchant à évaluer quels types de SCV peuvent être développés et leur impact biophysique (Brésil et Vietnam). Le présent document concerne la synthèse des résultats issus des activités mises en place à Madagascar par le GT31. A Madagascar l’approche est centrée sur l’exploitation agricole pour étudier l’impact de l’insertion des SCV dans les systèmes de production i.e. étudier l’impact des SCV sur les flux de trésorerie, les temps de travaux, les assolements, les relations entre les systèmes de culture et les systèmes d’élevage, etc.

Mots-clés : Analyse des filières, Socio-économie

"Systèmes de riziculture pluviale innovants" Le cas de la rive Est du Lac Alaotra

 Atelier | |     

La cuvette du lac Alaotra est l'une des plus grandes zones rizicoles de Madagascar, avec plus de 100 000 ha de rizières. C'est l’une des rares zones du pays excédentaires en riz avec d’importantes quantités exportées chaque année vers Antananarivo et Toamasina. Cette région apparaît toutefois menacée par une érosion importante des pentes et une stagnation de la production rizicole irriguée et pluviale. La saturation des zones de plaine a entraîné progressivement la colonisation des collines alentours, avec des pratiques culturales particulièrement érosives sur des sols fragiles. La baisse des rendements au fil des cycles culturaux et les importantes marques d’érosion, visibles à l’échelle de la parcelle cultivée et du paysage, constituent les principaux indicateurs de la non durabilité de ces systèmes. Dans les bas fonds, d’importantes zones à irrigation aléatoire (dépendante de la pluviométrie) constituent la majeure partie des rizières où les rendements n’atteignent que très rarement des niveaux satisfaisants.

Mots-clés : Lac Alaotra

Quand les tanetys rejoingnent les rizières au lac Alaotra: Diversification et innovation sur les zones exondées dans un contexte foncier de plus en plus saturé

 Document de travail | |     

Le lac Alaotra reste une zone d’immigration importante malgré une population rurale qui double tous les 18 ans. Le foncier est saturé dans les zones basses irrigables (riziculture irriguée contrôlée), les rizières à mauvaise maîtrise de l’eau et les zones de « baiboho » (sols d’alluvions exondés riches, de plaine avec accès à l’eau phréatique pendant la saison sèche). L’expansion en termes de nouvelles terres à cultiver se fait donc sur les zones exondé es des collines environnant la plaine du lac (les « tanety »). La diversité des sols, leur fragilité (avec des phénomènes érosifs et géologiques importants comme ceux des « lavaka » (zone d’effondrement des tanety), la déforestation massive dans les fonds de vallées et les bas de pente et l’élevage bovin extensif initialement basé sur la vaine pâture ont créé une forte diversité dans les paysages et les conditions de mise en valeur des terres. Cette large gamme de situations implique, pour les actions de développement, de proposer des techniques diversifiées et localement adaptées, notamment des systèmes de culture permettant une production régulière et durable (basée sur la réduction des risques), une protection des sols contre l’érosion et une « mise en défens » aboutissant à u ne renégociation des relations agriculture - élevage. Les systèmes de semis direct sur couverture végétale (« SCV »), introduits et diffusés par le projet BVLac depuis 2003, semblent prometteurs dans cette voie. Le suivi de plusieurs centaines de parcelles, encadrées par l’opérateur BRL, a permis la création d’une base de données solide reprenant les résultats réellement observés en milieu paysan.Liée à une approche « exploitation », centrée sur la prise en compte des stratégies paysannes et des contraintes liées à l’ensemble des activités agricoles, l’exploitation de cette base de données permet de mieux appréhender les processus d’innovation locaux face à ce changement de paradigme important pour les producteurs. En effet, les techniques novatrices de l’agro-écologie impliquent l’abandon du labour et la combinaison de plantes dont certaines ne sont pas productives mais qui génèrent, au sein du système, des externalités positives. De plus, ces techniques s’accompagnent d’un certain niveau d’intensification permettant de valoriser les variétés améliorées introduites, en fonction des sols et surtout de la situation financière des exploitations. La gestion du risque et la régularité des productions dans le cadre de stratégies anti-aléatoires sont au cœur de ces processus d’innovation en cours, lesquels montrent une remarquable flexibilité dans l’adaptation et l’appropriation et induisent quelquefois la modification du comportement des paysans face à des systèmes somme toute complexes, nécessitant l’accès à de nombreux services encore embryonnaires dans la région.

Mots-clés : Tanety, Lac Alaotra
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