La dégradation de l’environnement, l’évolution de la demande des produits alimentaires et non alimentaires, la globalisation des marchés et les fluctuations rapides des prix des produits agricoles conduisent à une modification rapide des systèmes de production et nécessitent des changements profonds des pratiques (Meynard et al., 2012). Les systèmes de culture doivent évoluer pour s’adapter à ces changements et faire face aux tensions qui en découlent : tensions entre rentabilité économique et préservation de l’environnement, entre intérêt individuel des exploitations et gouvernance territoriale, et entre filières (Meynard et al., 2012). L’agriculture de conservation (AC), en rupture avec les systèmes conventionnels, ouvre de nouvelles perspectives pour des systèmes de culture combinant durabilité et profitabilité. Elle se décline autour de trois principes fondamentaux : (i) un travail du sol minimal, si possible nul ; (ii) une couverture permanente du sol et (iii) des rotations/associations de cultures (Kassam et al., 2009). Mais les performances de l’AC sont variables et les systèmes doivent être adaptés localement, en fonction des conditions agro-climatiques et socio-économiques (Erenstein, 2003; Lestrelin et al., 2012). L’adaptation de ces systèmes à des milieux très divers demande de revoir leur mode de conception et l’accompagnement de leur diffusion. Ceci est particulièrement vrai pour les systèmes à base de riz pluvial, qui représentent 40 % des surfaces cultivées en riz en Afrique (Bernier et al., 2008) et sont à la fois mis en œuvre dans une très grande diversité de situations, très sensibles à la dégradation des sols et exposés à de fortes fluctuations des marchés.