Résumé : Au début des années 1990, dans un contexte de colonisation des tanety et d’insécurité foncière, le projet Imamba‐Ivakaka (dans l’Ouest de l’Alaotra à Madagascar) a permis aux agriculteurs membres des Zones de Gestion Concertée d’obtenir des titres fonciers, après qu’ un schéma d’aménagement ait été réalisé et qu’ils aient entrepris des actions de reboisement. Quinze ans après le début de ce type d’intervention, Le Projet de Mise en Valeur et de Protection des Bassins Versants du Lac Alaotra (projet BV Lac) propose d’étudier les liens entre la sécurisation foncière et la mise en valeur des terres agricoles. La présente étude se focalise sur le cas de la ZGC d’Analalavaloha (Commune d’Amparafaravola) car c’est une des zones où l’on possède le plus de recul sur ce type de question. L’objectif de ce travail est de répondre au postulat « la sécurisation foncière est le point initial des actions d’aménagement du territoire » Pour ce faire, une enquête auprès de 19 agriculteurs a été réalisée, représentant la diversité des situations des propriétaires de la zone, ainsi qu’une analyse paysagère qui a permis de faire des cartes pour illustrer les dynamiques de mises en valeur du territoire. Globalement, les parcelles de la zone sont mises en valeur (essentiellement par des plantations d’eucalyptus) bien qu’elles ne correspondent pas toujours au schéma d’aménagement. L’obtention d’un titre foncier n’apparait pas comme une condition indispensable à la mise en valeur. Le facteur stimulant les aménagements est plutôt l’intervention des techniciens qui jouent un rôle moteur auprès des agriculteurs cherchant à valoriser au mieux leurs terres. Le projet BV Lac doit continuer à s’appuyer sur les ZGC pour penser l’aménagement territorial. Le thème de la sécurisation foncière nécessite une évaluation plus formelle dans une dizaine d’années, lorsque ses effets seront plus perceptibles.