Les tilapias présentent de grandes potentialités pour la pisciculture, en partie liées à l’extrême facilité de leur élevage: une reproduction naturelle aisée en captivité, une croissance rapide, une grande résistance au manque d'oxygène, aux agents chimiques, aux maladies et aux manipulations fréquentes (Mélard et Philippart, 1981 a et b). L'existence d’un large éventail d’espèces adaptées à des environnements variés, y compris l’eau saumâtre et l’eau de mer (Philippart et Ruwet, 1982), a conduit à leur introduction dans de nombreux pays. Ce groupe est présent non seulement en Afrique (29 pays) mais aussi en Asie (14 pays), dans les Caraïbes (6 pays), en Amérique latine (9 pays), dans les pays Méditerranéens (6 pays) et également aux USA, en URSS, en Belgique, dans les îles Fidji et Guam (Pullin, 1993) et dans les DOM TOM, alors que la répartition originelle des espèces de tilapia se limitait à l’Afrique (sauf Madagascar) et à Israël. La production mondiale annuelle varie, selon les auteurs, entre 400 000 tonnes (Sweetman, 1993, chiffres pour l’année 1990) et 500 000 tonnes (Lazard, 1990), ce qui place les tilapias parmi les espèces les plus exploitées en aquaculture d’eau douce, après les carpes (5 000 000 de tonnes) et les salmonidés (600 000 tonnes) (Sweetman, 1993). Pullin (1993) prévoit un doublement de la production mondiale de tilapias dans les dix prochaines années.

Depuis son peuplement, les Hauts de l'Ouest ont vécu essentiellement de l'agriculture et principalement de deux cultures: la canne à sucre et le géranium. Aujourd'hui encore, ces deux cultures occupent une part importante des familles installées dans les Hauts. La comparaison des résultats du recensement de la population entre 1967, 1974 et 1982 sur le secteur de la Saline les Hauts montre une large majorité de population se disant inactive: - 75% en 1967 - 76% en 1982 La jeunesse de la population ne peut seule expliquer ce phénomène: un chômage important y sévit. Mais les statistiques masquent le chômage partiel du fait de bien des exploitations agricoles et à contrario le volume réel d'activités agricoles non déclarées. Une activité agricole encore importante par rapport à la moyenne de l'île (14,7% en 1982) - 77% des actifs e n1967 - 70% des actifs en 1982 Compte tenu de ce contexte local et du contexte économique et social de l'île: 80 000 chômeurs en 1987 soit 39% de la population active. Il paraît donc nécessaire de rechercher les créneaux économiques susceptibles d'offrir des emplois et d'apporter des revenus. On ne peut négliger toutes les solutions aussi minimes soient elles.