Les systèmes de culture sur couvert végétal (SCV) ont été introduits dans la région du lac Alaotra à Madagascar dans un contexte de baisse des rendements et d’ensablement des rizières sur les bas-fonds. La pression foncière liée à l’attractivité de la zone entraîne une colonisation des collines environnantes très sensibles à l’érosion. Les systèmes SCV répondent à une double contrainte : i) augmenter le revenu des familles ii) préserver les ressources naturelles. Cette étude évalue les effets technico-économiques de l’impact des systèmes SCV sur le revenu d’exploitations modélisées représentatives des zones d’études, par une analyse prospective à moyen terme ; sur 10 ans. Les traitements des bases de données des opérateurs du projet de diffusion mettent en évidence une légère augmentation des rendements en fonction de l’ancienneté des systèmes SCV. Ces systèmes ont également un effet tampon sur les aléas climatiques. Les systèmes SCV se diffusent en partie spontanément au sein des exploitations. Les systèmes de cultures recensés ont été profondément modifiés par l’effet du projet BV-Lac ; la population paysanne au lac a des pratiques innovantes. La modélisation met en évidence que les systèmes SCV améliorent significativement le revenu à l’échelle de la parcelle à moyen terme. Les résultats sont plus nuancés à l’échelle de l’exploitation. En effet, plus le revenu généré par la rizière irriguée ou RMME est important moins l’introduction des SCV ont d’impact sur le revenu. Sur les exploitations à faibles surfaces rizicoles, les SCV sécurisent le revenu en stabilisant et en améliorant les rendements des cultures pluviales.