L’élaboration de références technico-économiques avec les producteurs ainsi que l'élaboration de méthodes de conseil de gestion pour les exploitations agricoles constituent depuis une vingtaine d'années des axes forts d'intervention des projets de terrain du Ci rad, et plus particulièrement du département territoires, environnement et acteurs (Tera). Les régions dans lesquelles nous intervenons connaissent des évolutions importantes tant du point de vue institutionnel qu'économique: privatisation ou démantèlement des sociétés publiques de développement agricole, diversification des opérateurs de recherche et de développement, émergence de services d'appui à l'agriculture gérés par des organisations de producteurs. De telles évolutions nous amènent à revoir nos méthodes de recherche et plus particulièrement celles qui reposent sur une collaboration étroite avec les agriculteurs et les structures d'appui au développement rural. Cette réflexion peut être organisée autour des questions suivantes. Les méthodes de création-diffusion des innovations techniques, fondées sur une démarche participative, dans le cadre de réseaux de fermes de référence, sont-elles toujours performantes dans le contexte actuel ? Quels sont les dispositifs qui peuvent concilier la rigueur de l'expérimentation et la participation des producteurs? Quels enseignements peut-on tirer des expériences passées? Comment adapter ces méthodes à la diversification des opérateurs de développement? Quelle place accorder aux réseaux de fermes de référence dans les dispositifs de recherche? Les recherches sur le conseil en gestion aux exploitations agricoles ont abouti à l'élaboration et à une diffusion encore limitée de diverses méthodes mises en œuvre par différents types de structures de conseil (société de développement, organisation de producteurs, bureau d'études privé, cabinet conseil, etc.). Ces méthodes sont surtout valorisées par des exploitations agricoles relativement aisées et fortement intégrées à l'économie marchande. Comment diversifier ces méthodes de conseil et les adapter à la diversité des exploitations agricoles d'une région donnée? Ces deux domaines d'intervention conduisent également à s'interroger sur la pertinence des méthodes de vulgarisation mises en œuvre dans les situations où nous intervenons. La réduction des moyens accordés aux services publics de vulgarisation agricole et leur faible efficacité impliquent de rechercher des alternatives plus performantes. La valorisation des recherches techniques par le recours aux réseaux traditionnels d'échanges d'information est-elle une voie à encourager?