Le projet ProIntensAfrica est une initiative lancée en 2013 pour poser les bases d’un partenariat scientifique structurel, à long terme, entre l’Europe et l’Afrique en recherche et innovation. Actuellement, treize pays européens et de nombreux pays africains (dont Madagascar) sont impliqués dans la réalisation de ce projet. Cette initiative est menée par le Cirad, en partenariat avec l’université de Wageningen et le Fara (Forum pour la Recherche Agricole en Afrique) via un financement par le programme européen pour la recherche et le développement H2020. Pour les pays d’Europe, cette initiative peut être l’une des solutions à la crise économique tandis que pour les pays d’Afrique, celle-ci va contribuer à ouvrir le débat sur les voies possibles de l’intensification et leurs effets à long terme dans les domaines économique, environnemental et surtout de la sécurité alimentaire. Pour Madagascar, le dispositif SPAD1 a été sélectionné pour coordonner le projet dans la région du Vakinankaratra, sur les Hautes-Terres de Madagascar. L’objectif est d’identifier d’une part les dynamiques d’intensification agricole dans la région en relation avec les politiques agricoles mises en œuvre et d’autre part de caractériser les forces motrices des changements dans les exploitations agricoles familiales pour pouvoir faire une analyse des processus d’intensification de l'agriculture paysanne. L’augmentation croissante de la population mondiale interroge sur les perspectives de sécurité alimentaire sur le long terme. Si dans les pays du Nord la production est arrivée à suivre l’augmentation de la démographie, dans les pays du Sud, notamment l’Afrique, elle parvient à peine à suivre ce rythme. La réussite des pays industrialisés en termes de productivité agricole repose essentiellement sur les politiques agricoles, qui ont favorisé une intensification basée sur un recours important aux intrants (engrais minéraux, produits phytosanitaires, mécanisation, énergie fossile, etc.), un agrandissement des exploitations et la réduction progressive de la population active agricole ; cette forme d’intensification est qualifiée de conventionnelle. Dans de nombreux pays en Afrique, la production agricole est le fait de petites exploitations familiales, qui sont généralement moins productives. Madagascar fait partie de ces pays où la productivité reste faible et semble même en régression, alors que c’est un pays avec un réel potentiel de développement agricole. Durant les dernières décennies, le pays a dû faire face à un problème de sécurité alimentaire qui s’accompagne d’un taux de pauvreté de plus en plus élevé (90% de la population vivent avec moins 2 US$/jour). L’augmentation de la production agricole est une priorité dans les politiques publiques malgaches. Avec une augmentation forte de la démographie et la dégradation des ressources naturelles, des questions se posent sur les meilleures voies à suivre pour promouvoir une intensification continue et plus durable. Dans le cadre de l’initiative ProIA et avec l’objectif d’apporter des éléments de réponse aux questions sur les formes d’intensification à promouvoir, un programme a été élaboré et mis en œuvre avec trois étapes bien distinctes