Promoting smallholders’ sustainable development in Africa means addressing
agronomic and economic factors but also highly relevant social influences
shaping farmers’ production and affecting household well-being. Holistic,
integrated analyses can help to meet this need, informing more effective
policies and interventions for smallholder farming systems. The authors apply
a transdisciplinary, quantitative approach to analyzing social impacts in the
smallholder context, using milk-producing crop-livestock family farms in
central Madagascar as a test case. First, stochastic frontier analysis is leveraged
to confirm education as a social indicator linked to production efficiency. Then,
linear regression is used for exploratory modeling of children’s educational
outcomes. Findings from the Malagasy case emphasize the influence of
rural infrastructure, parental education, chronic poverty, family planning, and
crop-livestock diversification on children’s educational outcomes among
one region’s farming h
. Soil acidification and declining fertility are widespread in sub-Saharan Africa. Nutrient depletion is mainlyrelated to nutrient mining driven by biomass removal without replenishment of nutrients through use of fertilisers.
Concomitant acidification is due to the high ash alkalinity of harvested biomass. We determined the nutrient content andash alkalinity of biomass of the main crops produced in smallholder mixed crop–livestock farming systems in the
Malagasy Highlands of Madagascar and calculated the soilacidification/alkalinisation occurring through biomass transfer. Samples of rice and forage were collected from 70 rice plots and 91 cultivated forage plots, and 70 manure samples were collected from farms. Nutrient exports induced by crop harvesting resulted in annual losses of 57 kg nitrogen (N), 6 kg (phosphorus) P and 33 kg potassium (K) ha–1 for rice (grain + straw), and 31–51 kg N, 8–9 kg P and 29–57 kg K ha–1 for each forage cut (with three cuts per year on average). The ash alkalinity of samples, calculated as
the difference between cation and anion contents, was 49–100 cmolc kg–1 for forage crops, 31 cmolc kg–1 for rice straw, and only 4 cmolc kg–1 for rice grains. Biomass removal caused a loss of nutrients and an increase in soil acidity. Owing
to low nutrient retention efficiency during the handling and storage of manure, the traditional input of manure at 5 t fresh matter ha–1 is insufficient to balance nutrient and alkalinity losses in Malagasy mixed crop–livestock farming systems.
Maintaining productive and sustainable mixed crop–livestock farming systems requires greater attention to ensuring a nutrient balance at both plot and farm levels.
Agro-biodiversité dans les exploitations agricoles familiales du Moyen Ouest
de Vakinankaratra : des paysans en avance sur la recherche et le
développement agricole durable ?
À Madagascar, l’agriculture, essentiellement familiale « traditionnelle », est perçue comme peu productive et ne
serait pas durable en raison de pratiques qualifiées de « minières ». Mais, si nous nous référons à l’agrobiodiversité, une des composantes de l’agroécologie, n’y-a-t-il pas dans ces pratiques traditionnelles, une certaine
modernité, sur laquelle la recherche pourrait s’appuyer pour améliorer la productivité agricole et ainsi contribuer
aux enjeux de développement du pays ?
Des données de deux enquêtes spécifiques auprès d’exploitations agricoles de la région de Vakinankaratra ont été
collectées pour décrire les pratiques agricoles actuelles de l’agriculture familiale en matière d’agro-biodiversité.
Si les résultats ont mis en évidence la faible diffusion des techniques agricoles améliorées, les pratiques actuelles
réservent une place importante à l’agro-biodiversité aux différentes échelles : parcelle, exploitation agricole,
territoire. Cette diversité s’inscrit dans des stratégies anti-ris
Dans le renouvellement et le dépassement des débats sur les conceptions de l’agroécologie et sur la nature des transitions à favoriser, l’exemple des Hautes Terres
malgaches apporte un éclairage sur l’importance du point de départ des agricultures
pour penser les évolutions. La trajectoire des agricultures traditionnelles, majoritaires
à Madagascar, mais aussi en Afrique subsaharienne, est celle de l’intensification
agro-écologique. C’est aussi, finalement, la poursuite de cette intensification agroécologique, différente de l’agro-écologie des pratiques ou de l’agro-écologie intégrale
qui sont pensées en réaction à l’intensification conventionnelle, qui apparaît la plus
adaptée aux ressources et à la vulnérabilité de ces exploitations.
Pour que cette intensification agro-écologique se concrétise, il est nécessaire de prendre
en compte les contextes démographiques et économiques, les dotations en facteurs de
production, la disponibilité et l’accessibilité aux ressources naturelles. Il faut partir des
pratiques et savoir-faire existants, qui peuvent être pour la plupart des cas en Afrique
subsaharienne considérés comme agro-écologiques. Mais ces savoirs et pratiques se
combinent en des systèmes d’activités à la fois complexes et plus « sophistiqués » que les
«paquets d’innovations technologiques » proposés par la recherche agronomique. Il faut
aussi évaluer et comprendre les marges de manœuvre effectives des systèmes concernés,
pour éviter de promouvoir des réponses techniquement souhaitables et cohérentes
dans une perspective sectorielle ou de spécialisation agricole, mais simplement inapplicables ou inaccessibles. Par ailleurs, au vu de la diversité des situations, une approche
s’adaptant aux diversités territoriales est nécessaire. Une « intensification par la diversification» impose mais en même temps valorise la mobilisation des différents acteurs et
le renforcement des capacités d’innovation pour gérer une plus grande complexité. Elle
déplace la réflexion agro-écologique de la parcelle ou de l’exploitation vers les systèmes
alimentaires et les territoires dans lesquels évoluent les agriculteurs.
Pour accompagner ces dynamiques, il convient donc de renouveler les politiques agricoles et alimentaires à l’échelle des territoires en identifiant puis en valorisant les
ressources spécifiques de ces derniers. Au regard de l’intensification agro-écologique,
il s’agit de définir des stratégies agricoles et alimentaires qui s’appuient sur ces
ressources territoriales. Cela concerne bien sûr les stratégies de marché, avec notamment l’identification et la valorisation de marques de qualité, mais le raisonnement
peut être étendu aussi à la gestion des systèmes alimentaires adaptée aux réalités
2018-08-Transition agro-écologique_160x240.indd 200 29/10/2018 16:57
Les moteurs du développement de l’agro-écologie en Afrique subsaharienne
201
locales : répartition de la valeur, meilleure articulation de l’industrie agroalimentaire
avec l’organisation locale des marchés, redistribution permettant l’investissement en
biens publics, mise en cohérence avec les opportunités et pratiques de diversification
agricole et extra-agricole, etc.
L’exemple des Hautes Terres malgaches montre enfin que les solutions techniques
seules ne seront pas des leviers suffisants pour améliorer significativement et durablement les conditions de vie et la qualité des systèmes agro-alimentaires. Les blocages
sont tels que l’on peut difficilement imaginer d’évolution positive sans une action
publique massive et coordonnée, à l’échelle des exploitations mais aussi des filières et
des territoires9. Il importe de produire des connaissances pour évaluer les différentes
options — agro-écologie des pratiques, agro-écologie intégrale ou intensification
agro-écologique. Il importe surtout selon nous de définir les stratégies susceptibles de
lever les contraintes, et d’estimer les moyens à mettre en œuvre pour concrétiser les
opportunités offertes par l’intensification agro-écologique, option que nous jugeons
aujourd’hui la plus crédible dans le Vakinankaratra, mais aussi pour la majorité des
agricultures familiales de l’Afrique subsaharienne.
Plus largement, et quelle que soit l’option choisie, il est aussi nécessaire de mieux
documenter les performances économiques et sociales de ces différentes formes
d’agro-écologie au niveau des systèmes d’activités des exploitations agricoles familiales
comme à celui des systèmes alimentaires. Il semble que c’est en effet dans un changement radical des rapports de force prévalant à la construction des prix, y compris en
permettant de rémunérer les services aujourd’hui non marchands de l’agriculture et
de ses filières (dits services écosystémiques), que les systèmes agricoles et les systèmes
alimentaires pourront, dans ces conditions défavorables, entamer une intensification
agro-écologique dans les situations aujourd’hui bloquées en Afrique subsaharienne.
Agro-biodiversité dans les exploitations agricoles familiales du Moyen Ouest
de Vakinankaratra : des paysans en avance sur la recherche et le
développement agricole durable ?
À Madagascar, l’agriculture, essentiellement familiale « traditionnelle », est perçue comme peu productive et ne
serait pas durable en raison de pratiques qualifiées de « minières ». Mais, si nous nous référons à l’agrobiodiversité, une des composantes de l’agroécologie, n’y-a-t-il pas dans ces pratiques traditionnelles, une certaine
modernité, sur laquelle la recherche pourrait s’appuyer pour améliorer la productivité agricole et ainsi contribuer
aux enjeux de développement du pays ?
Des données de deux enquêtes spécifiques auprès d’exploitations agricoles de la région de Vakinankaratra ont été
collectées pour décrire les pratiques agricoles actuelles de l’agriculture familiale en matière d’agro-biodiversité.
Si les résultats ont mis en évidence la faible diffusion des techniques agricoles améliorées, les pratiques actuelles
réservent une place importante à l’agro-biodiversité aux différentes échelles : parcelle, exploitation agricole,
territoire. Cette diversité s’inscrit dans des stratégies anti-ris
A Madagascar, l’agriculture familiale constitue la base de la production agricole et de la sécurité
alimentaire (Sourisseau et al, 2014) et les exploitations agricoles familiales fournissent la plus grande
partie des emplois à la population active (Instat, 2014). Etant donné le faible niveau de développement des
autres secteurs économiques, du niveau élevé de la croissance démographique et de l’importance des
cohortes annuelles de nouveaux actifs, il est fort probable que ces unités de production continueront d’être
au cœur des dynamiques d’emploi et de développement dans les régions rurales pour de nombreuses
années encore. Et ceci malgré des indicateurs de pauvreté très élevés dans les zones rurales qui traduisent
notamment la faiblesse de la productivité du travail. C’est pour ces raisons que l’agriculture est
considérée, par au moins une partie des décideurs, comme un secteur prioritaire d’action pour réduire la
pauvreté.
Le gouvernement de Madagascar a élaboré et adopté un Programme Sectoriel Ag
L’objectif de l’étude a été de comprendre les pratiques des exploitants laitiers
malgaches après la crise économique (et politique) de 2009, ainsi que d’évaluer
son impact sur les revenus des exploitations. L’analyse a été centrée sur les stratégies d’adaptation des éleveurs laitiers pour maintenir le revenu de leurs exploitations face cette période de crise. Elle s’est basée sur des enquêtes réalisées entre
2008 et 2010. Les données ont porté sur trois zones représentant la diversité du
triangle laitier des hautes terres, principale région productrice de lait de Madagascar. Une typologie a été réalisée dans un premier temps sur un échantillon
de 59 exploitations pour comprendre la rationalité des pratiques d’élevage, en
particulier l’alimentation des animaux. Dans un second temps, une modélisation
économique avec le logiciel Olympe s’est appuyée sur 21 d’entre elles pour estimer l’impact de la crise sur les revenus des producteurs laitiers. Des scénarios
prospectifs rendant compte de l’efficience
Le projet ProIntensAfrica est une initiative lancée en 2013 pour poser les bases d’un
partenariat scientifique structurel, à long terme, entre l’Europe et l’Afrique en recherche et
innovation. Actuellement, treize pays européens et de nombreux pays africains (dont
Madagascar) sont impliqués dans la réalisation de ce projet. Cette initiative est menée par le
Cirad, en partenariat avec l’université de Wageningen et le Fara (Forum pour la Recherche
Agricole en Afrique) via un financement par le programme européen pour la recherche et le
développement H2020. Pour les pays d’Europe, cette initiative peut être l’une des solutions à
la crise économique tandis que pour les pays d’Afrique, celle-ci va contribuer à ouvrir le
débat sur les voies possibles de l’intensification et leurs effets à long terme dans les domaines
économique, environnemental et surtout de la sécurité alimentaire.
Pour Madagascar, le dispositif SPAD1
a été sélectionné pour coordonner le projet dans la
région du Vakinankaratra, sur les Hautes-Terres de Madagascar. L’objectif est d’identifier
d’une part les dynamiques d’intensification agricole dans la région en relation avec les
politiques agricoles mises en œuvre et d’autre part de caractériser les forces motrices des
changements dans les exploitations agricoles familiales pour pouvoir faire une analyse des
processus d’intensification de l'agriculture paysanne.
L’augmentation croissante de la population mondiale interroge sur les perspectives de sécurité
alimentaire sur le long terme. Si dans les pays du Nord la production est arrivée à suivre
l’augmentation de la démographie, dans les pays du Sud, notamment l’Afrique, elle parvient à
peine à suivre ce rythme. La réussite des pays industrialisés en termes de productivité agricole
repose essentiellement sur les politiques agricoles, qui ont favorisé une intensification basée
sur un recours important aux intrants (engrais minéraux, produits phytosanitaires,
mécanisation, énergie fossile, etc.), un agrandissement des exploitations et la réduction
progressive de la population active agricole ; cette forme d’intensification est qualifiée de
conventionnelle. Dans de nombreux pays en Afrique, la production agricole est le fait de
petites exploitations familiales, qui sont généralement moins productives.
Madagascar fait partie de ces pays où la productivité reste faible et semble même en
régression, alors que c’est un pays avec un réel potentiel de développement agricole. Durant
les dernières décennies, le pays a dû faire face à un problème de sécurité alimentaire qui
s’accompagne d’un taux de pauvreté de plus en plus élevé (90% de la population vivent avec
moins 2 US$/jour). L’augmentation de la production agricole est une priorité dans les
politiques publiques malgaches. Avec une augmentation forte de la démographie et la
dégradation des ressources naturelles, des questions se posent sur les meilleures voies à suivre
pour promouvoir une intensification continue et plus durable. Dans le cadre de l’initiative
ProIA et avec l’objectif d’apporter des éléments de réponse aux questions sur les formes
d’intensification à promouvoir, un programme a été élaboré et mis en œuvre avec trois étapes
bien distinctes
CREATING SYNERGIES BETWEEN CONSERVATION
AGRICULTURE AND CATTLE PRODUCTION IN
CROP–LIVESTOCK FARMS: A STUDY CASE IN THE LAKE
ALAOTRA REGION OF MADAGASCAR
Conservation agriculture (CA) has been promoted as a strategy to cope with deterioration in soil fertility, but
its adoption on smallholder farms in tropical areas remains limited. In Madagascar, livestock production
is facing shortages in forage especially during the dry season. The value of cover crops used in CA as
livestock feed could be an incentive to make this form of agriculture more acceptable in rural areas. To
do so, farmers must find a trade-off between the use of biomass from cover crops for animal production
and its maintenance on the soil to meet CA’s criteria. In this study, we evaluated the impact of biomass
flows (cover crops and manure) between cropping and cattle production in crop–livestock farms in the
Lake Alaotra region. Surveys among crop–livestock farmers were used to calculate feed concentrate and
mineral fertilizer equivalents. Our results show that on average 42, 22 and 10% of biomass production
(dry matter basis) of Brachiaria spp., Stylosanthes guianensis and Vicia villosa, respectively, are used for livestock
feeding. The economic benefit in feed concentrate equivalent is between €73 and €723/year per farm. The
use of manure contributes, just as CA, to improve soil fertility without using external fertilizing resources.
The economic benefit in mineral fertilizer equivalent is between €116 and €2365/year per farm. The
integration of CA and livestock production shows, beyond the agronomic advantages, an obvious economic
benefit, which is essential to secure the Malagasy agricultural systems. Moreover, this economic benefit is
another argument for the dissemination of CA practices in rural areas.