On assiste aujourd’hui à une recrudescence des débats sur les rôles, la place et l’importance de l’agriculture pour répondre aux défis alimentaires, économiques et environnementaux du monde. Ces débats renvoient aux structures de production qui seraient les plus à même de répondre à ces défis. Par suite, la caractérisation et la compréhension de la diversité des formes de la production agricole, de leurs stratégies et performances, recouvrent des enjeux méthodologiques renouvelés. Conjointement, l’agriculture familiale est souvent définie en opposition à d’autres formes, notamment entrepreneuriales. Si l’on considère que l’exploitation agricole familiale résulte de la conjonction d’une unité de production et d’une unité familiale dont les fonctionnements renvoient à des objectifs et des fonctions spécifiques [Lamarche, 1991 ; Ellis, 2000], alors la dialectique entre l’unité économique et l’unité sociale mise en œuvre dans des environnements spécifiques influe sur la différenciation des formes familiales. Ainsi, les formes familiales de l’agriculture évoluent dans le temps en relation avec les contextes dans lesquels elles s’insèrent. Des formes ont disparu, d’autres ont émergé. Aujourd’hui, dans les campagnes du monde, les activités sont diversifiées, la pluriactivité est une réalité, de nouvelles formes de mobilité sont apparues : ce sont des facteurs essentiels de la persistance de l’exploitation familiale dans le milieu rural.