Madagascar est une île située dans l’océan indien, séparée de l’Afrique par le canal du Mozambique. La diversité des climats présents –tempéré sur les Hautes Terres, tropical sur les plaines côtières du Nord, Est et Ouest, semi-aride dans les régions du Sud et Sud-ouest – permet la production d’une large gamme de culture. Les plus réputés à l’exportation sont la vanille, le café, le cacao, le clou de girofle et le poivre. Hormis l’agriculture, le développement du tourisme et l’exploitation de mines pèsent lourd dans l’économie Malgache. Cependant, malgré ces ressources apparentes, la crise politique qui sévit dans le pays depuis 2009, à laquelle s’ajoute une récession mondiale depuis 2007 empêche la grande île de décoller économiquement. En effet, son Produit Intérieur Brut (PIB) est l’un des plus faibles au monde (World Bank, estimation 2010). La consommation annuelle moyenne de riz à Madagascar s’élève à 140 kg par personne en 2000 (FAO, 2004). ’est la seconde consommation par habitant la plus élevée au monde, la riziculture est donc primordiale sur cette île qui produit 95% de sa consommation (FAOSTAT, 2010). La culture de riz irrigué n’étant pas suffisante à la consommation nationale, la production de riz pluvial sur tanety (collines) et dans les zones de baiboho (zones colluviales) s’est largement développée dans de nombreuses régions de l’île. L’étude se situe dans le Moyen Ouest du Vakinankaratra. Les cultures de tanety sont souvent conduites de manière conventionnelle : la pratique du labour est couplée à l’absence quasi systématique d’apport de fumure minérale (la fumure organique étant insuffisante pour couvrir les exportations de nutriments), entrainant une minéralisation rapide des sols, et une baisse rapide de la fertilité. De plus, le labour, couplé à une saison des pluies intense, génère une forte érosion. Ainsi, les systèmes de culture actuels, du fait de la fragilité de l’écosystème, ne permettent pas de concilier les objectifs de production et de durabilité. Cette zone de Madagascar a été peuplée relativement tardivement ; elle est considérée comme un front pionner peu préoccupé par la durabilité de l’agriculture. Cependant, la baisse des rendements après quelques années de cultures en traditionnel implique l’introduction de temps de jachère et des rotations de cultures laissant une large part au manioc en extensif, au détriment d’autres cultures. Pour contrer ce phénomène et proposer une alternative à cette forme minière d’agriculture, un projet de développement couplé à des programmes de recherche ont été mis en place dans cette zone depuis 2005. L’opérateur FAFIALA à travers du projet de développement BVPI (Bassins Versants / Périmètres Irrigués) qui a débuté en 2008 (fin du projet janvier 2013), et le programme de recherche coordonné par le SCRID (Unité de Recherche en Partenariat /Systèmes de Culture et Rizicultures Durables) visent à mettre en place des systèmes de production alliant intensification de la production et protection de l’environnement. Le thème technique central concerne la diffusion des systèmes de cultures de semis direct sous couvert végétal (SCV ou agriculture de conservation), ensemble de pratiques appartenant à l’agro-écologie. Pour permettre une optimisation du développement agricole, le projet BVPI a d’adopté une approche « exploitation » qui ne prend pas uniquement en compte les paramètres des parcelles (facteurs techniques et agronomiques), mais le système de production dans son intégralité. Le présent rapport a pour objectifs la caractérisation des exploitations du moyen ouest du Vakinankaratra et l’élaboration d’une typologie des fermes de cette zone. Cette typologie prendra en compte des exploitations adoptant les systèmes de culture S V, et d’autres n’ayant pas été 9 sensibilisées à cette pratique culturale, afin d’être la plus représentative possible de la situation de la zone d’étude. Cet outil permettra de différencier, selon des critères précis, les différents types d’exploitations. Commanditée par l’unité de recherche S RID dans le cadre du projet de recherche ETH, cette typologie permettra de mieux connaître les stratégies paysannes de la zone afin d’orienter la recherche vers des modèles applicables dans des exploitations réelles. Pour élaborer cette classification, il a fallu aborder les points suivants : • Quelles sont les caractéristiques des exploitations agricoles de la région (agronomiques, sociales, technico- économiques)? • Quels sont les objectifs de différentes exploitations, et leurs stratégies pour y répondre ? • Quelles sont les perceptions des différents agriculteurs face aux systèmes de SCV ? L’objectif final, outre la connaissance des exploitations de la zone d’étude et l’élaboration de la typologie, sera d’identifier un réseau de fermes de références (RFR) qui sera modélisé avec le logiciel Olympe en 2013.