INTRODUCTION: Située dans l’Océan Indien, séparée du continent africain par le canal du Mozambique, Madagascar est la cinquième plus grande île du monde : 1580 km du Nord au Sud et 580 km d’Est en Ouest. Sa taille, sa double façade maritime et ses reliefs engendrent une grande variété de paysages et de climats. Le Sud-Est de Madagascar regroupe deux régions tropicales humides, le Vatovavy Fitovinany et l’Atsimo Atsinanana. Sa population est à 75% agricole (ROR, 2006). Le riz est l’aliment de base à Madagascar : c’est aussi la principale production agricole. Le climat du Sud-Est permet de cultiver deux saisons de riz par an dans les bas-fonds. Les rendements sont en général très faibles (une tonne de paddy par hectare) à cause d’une fréquente mauvaise maîtrise de l’eau et d’une intensification quasi-inexistante. Les récoltes de riz subviennent rarement aux besoins alimentaires annuels des familles, qui s’en nourrissent de six à huit mois en général. Les autres cultures annuelles, manioc, patate douce, maraîchage, pâtissent de la mauvaise qualité des sols de tanety, soumis au décapage à l'angady systématique lors de la mise en culture, et à un fort risque érosif dans les pentes des collines. Ces cultures sont dites de « tavy » si elles sont basées sur un système de défriche brûlis. Ces collines, ou tanety, sont aussi mises en valeur par des cultures de rente destinées à l’exportation : café, épices, litchis, et autres fruits tropicaux. Mais ces débouchés sont limités du fait de la faiblesse des prix payés aux producteurs. C’est dans ce contexte que le projet de développement agricole BVPI SE/HP (Bassins Versants Périmètres Irrigués – Sud-Est / Hauts Plateaux) a été mis en place dans cette région fin 2006. Il vise à augmenter de façon durable les revenus des agriculteurs dans les zones d’intervention, tout en préservant l’environnement, selon une approche basée sur le développement durable. Ses actions se déclinent en plusieurs objectifs à atteindre : l’augmentation de la production agricole par diffusion de techniques améliorantes basées sur l’intensification ou des pratiques d’agriculture de conservation, auxquelles sont formés les agriculteurs, l’amélioration de la maîtrise de l’eau (irrigation et surtout drainage) par la mise en place d’aménagements hydro-agricoles dans les bas-fonds, la création d’organisations de producteurs permettant à terme aux producteurs de gérer leur propre développement, la sécurisation foncière par l’installation de guichets fonciers communaux, et la formation des techniciens agricoles locaux pour la diffusion des techniques.