Aujourd'hui, la pisciculture n'a pas encore atteint une dimension économi­ que viable en Afrique subsaharienne, que ce soit en termes de volume ou en termes de place de cette activité dans les systèmes de production agricole. Le tonnage produit (environ 10.000 t/an) peut paraître faible au regard de l'assistance consentie par l'aide internationale dans ce secteur, et notam­ ment depuis 20 ans (en moyenne 15 M $ US par an entre 1980 et 1990). Alors qu'en Asie la pisciculture est très ancienne, en Afrique, cette activité s'est implantée récemment (une cinquantaine d'années) dans un contexte peu propice, sur des bases fragiles et avec des objectifs mal identifiés : tech­ niques d'élevage peu performantes, production destinée à l'autoconsomma­ tion, aucun souci de rentabilité, pas d'intégration au sein des systèmes de production agricole existants. On peut donc considérer que les investissements et l'aide consentis dans ce secteur jusqu'à présent ont surtout servi à élaborer les bases (faites de succès et d'échecs) qui constituent les fondations d'une nouvelle activité. L'évolution de l'offre et de la demande en ressources vivantes d'origine aquatique laisse présager un développement pratiquement inéluctable de l'a­ quaculture dans le futur sur le continent africain. Si, durant les années 1950, la pisciculture a connu un développement specta­ culaire (nombre d'étangs total évalué à 300.000 au moment des indépendan­ ces), cette activité s'est ralentie et a régressé après 1960. Cette évolution a été heureusement contrecarrée par l'apport de l'aide in­ ternationale sous ses différentes formes, notamment de projets, dans ce do­ maine. Quatre grands types de pisciculture peuvent être identifiés : 1. pisciculture d'autoconsommation 2. pisciculture artisanale de "petite" production marchande, 3. pisciculture de type "filière", 4. pisciculture industrielle