Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Les pratiques agroecologiques : freins et levier à l’adoption par les producteurs

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A Madagascar, la productivité des exploitations est souvent faible et les techniques employées menacent la qualité et la quantité des ressources naturelles disponibles, dans un contexte de changement climatique impactant la résilience des agrosystèmes. De fait, les exploitants ont recours à des pratiques agricoles peu durables pour maintenir ou augmenter la production et subvenir aux besoins d’une population toujours plus nombreuse. Dans le cadre de ses différents projets, Agrisud International et ses partenaires diffusent des systèmes de cultures/élevages agroécologiques, permettant une gestion durable de la fertilité des sols et une augmentation durable de la productivité et de la résilience agricole. Tout en tenant compte des caractéristiques et des contraintes spécifiques des zones d’intervention, une dizaine de pratiques agroécologiques de base ont fait l’objet d’une étude spécifique : il a été constaté que ces pratiques agroécologiques sont en général appréciées par les producteurs, mais les niveaux d’adoption de ces pratiques different entre régions, et entre producteurs d’une même région, alors que les moyens et méthodes de diffusion sont similaires. Ainsi, pour mieux comprendre ces différences et pour mener une stratégie de diffusion et d’accompagnement adéquate, Agrisud a mené des analyses comparatives de données et d’informations issues de différentes Régions, influençant l’adoption de ces pratiques. Les résultats des analyses ont mis en évidence des ressemblances mais aussi quelques différences entre les zones étudiées. Le niveau d’adoption est influencé par des facteurs externes à l’exploitation tels que la disponibilité de biomasse végétale nécessaire à la fabrication du compost et des biofertilisants liquides, le niveau de fertilité et d’érosion du sol. Mais il y a aussi l’influence des facteurs internes à l’exploitation comme l’effet des pratiques sur le rendement des cultures et la trésorerie de l’exploitation. Les freins à l’adoption des pratiques agroécologiques sont eux, souvent liés à des aspects socioéconomiques internes à l’exploitation (disponibilité de main d’oeuvre et des matériels agricoles, connaissances techniques des exploitants) ou liés à son environnement socio-culturel immédiat (pratique de feux de brousse, vols de zébus, sécurité foncière). La présentation conclut sur la pertinence et les liens à faire dans la mise en oeuvre des actions de développement ciblées sur une zone d’intervention (au niveau des exploitations agricoles ou au niveau du territoire). Celles-ci sont renforcées par les décisions et actions politiques en faveur d’un développement agricole durable et constituent des leviers complémentaires et efficaces pour appuyer le développement d’une agriculture durable.

Mots-clés : Bonnes pratiques agricoles, Analyse, Capitalisation, Impacts, Agroécologie, LEPAGE Adrien, Interface recherche développement, recherche, Freins et leviers, Etudes socio-économiques

Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 :Fertilisation dans les EA des Hautes Terres : des pratiques aux performances, quels enseignements pour la recherche et le développement

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Une étude a été menée dans le cadre du projet SECuRE afin de caractériser les pratiques de gestion de la fertilité des sols par les exploitants agricoles familiales (EAF), d’évaluer leur niveau d’adoption et les résultats économiques. Deux zones ont été ciblées : le Moyen Ouest de Vakinankaratra (Mandoto) et la zone Est de l’Itasy (Arivonimamo). L’enquête a été réalisée sur un échantillon de 323 EAF, dont 152 EAF à Mandoto et 171 EAF à Arivonimamo. L’étude a permis de faire ressortir les principales caractéristiques structurelles des EAF. Vingt techniques susceptibles de gérer la fertilité du sol ont été pré-identifiées. Le niveau d’adoption est très élevé dans les deux zones pour l’apport de fumure organique (FO), la rotation/association culturale et la culture de légumineuse. Les niveaux de perceptions des paysans vis-à-vis des apports des techniques sur la fertilité ont été évoqués. Un focus est donné sur les apports de FO et d’engrais. La production moyenne annuelle de FO par EAF est plus importante à Arivonimamo (2,17 t) qu’à Mandoto (1,87 t), et principalement composées de fumier mélangé et de fumier de bovins. La quantité de FO disponible (utilisée) par ha de SAU est de 3,5 t/ha de SAU à Arivonimamo alors qu’à Mandoto, la moyenne est de 1,7 t/ha. Une grande majorité des EAF font des échanges (achat, vente ou troc). A Mandoto, les producteurs ont une stratégie de fertilisation des céréales pluviales sur tanety (le riz pluvial et le maïs reçoivent 74% de la FO disponible et 40% des engrais minéraux), avec un transfert de fertilité des rizières vers les tanety (le fumier intègre des pailles du riz des rizières). Le riz irrigué, ne reçoit pratiquement pas de FO et très peu d’engrais. A Arivonimamo, la situation du riz irrigué est approximativement la même. Les cultures maraichères sont privilégiées et reçoivent 46% de la FO et 77% des engrais. Ce sont les cultures sur de petites surfaces, exigeantes en fumure mais aussi et surtout fortement commercialisées qui reçoivent donc l’essentiel de la fertilisation. En matière de performance économique, en moyenne un ha cultivé produit environ 1,1 million d’Ar à Mandoto et 1,9 million d’Ar à Arivonimamo. L’écart est lié à une meilleure valorisation des produits et la part des productions à haut produit brut. A Mandoto, la fertilisation ne représente qu’une faible partie des charges moyennes (13% soit 41 000 Ar/ha dont engrais achetés à 3%). A Arivonimamo, la fumure occupe la place la plus importante avec 41% du total (soit près de 215 000 Ar/ha, dont 48 000 Ar en engrais achetés). Les répartitions des charges par culture confirment les stratégies des EAF. Les EA s’investissent bien dans les spéculations commerciales (en lien aux marchés et prix). Quelques questionnements se posent : les agriculteurs ne fertilisent pas le riz sur bas-fonds, pourtant une culture stratégique ? Est-ce lié à la question de rentabilité d’augmenter les rendements de riz ? Ou, est-ce une pure gestion de fertilité des sols. La fertilisation organique est une option d’intensification écologique choisie par les agriculteurs et à pousser, mais dans un contexte difficile de diminution du cheptel.

Mots-clés : Développement, matière organique, Restauration du sol, Agroécologie, Fertilité, Interface recherche développement, recherche, Petite exploitation agricole, Etudes socio-économiques, Fumure organique
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