Présentation atelier Interface Recherche et Développement 2020 : Relation entre les résidus du riz et la pyriculariose

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Dans le système de culture sous couverture végétale (SCV), les résidus du riz sont utilisés comme couverture. Ce système SCV a été promu comme un moyen de réduire le coût de production, l’érosion et la dégradation de la fertilité du sol. La pyriculariose, causée par Pyricularia oryzae, est la maladie fongique la plus dévastatrice du riz dans le monde. La perte de récolte peut être importante quand des variétés sensibles sont utilisées. Les suivis de la pyriculariose sur différents essais montrent que l’attaque est moins sévère sur le système SCV par rapport au labour conventionnel. La réduction de niveau d’attaque est expliquée par le développement des plantes et par l’absorption progressive d’azote dans ce système. Cependant, il a été démontré que l’agent pathogène de la pyriculariose peut survivre pendant 18 mois sur des résidus du riz infectés laissés sur le sol. Les résidus de riz infectés constituent donc un réservoir pour P. oryzae. Par ailleurs, la comparaison des résidus avec d’autres sources potentielles d’inoculum (semences, grains vides et bases de tige) montre que l’attaque de pyriculariose est très élevée sur les parcelles avec des résidus de riz par rapport à ces autres sources d’inoculum. La présence des résidus infectés sur la parcelle joue donc un rôle important sur l’initiation de l’épidémie de pyriculariose. En cas d’épidémie sévère, les résidus restant sur le sol constituent une source d’inoculum pour cette parcelle et les parcelles autour. Sur la base de ces observations, il semble nécessaire de prendre des mesures pour limiter la contamination à partir de ces résidus. En cas de présence d’attaque de pyriculariose, il faut enlever ces résidus de ces parcelles. L’utilisation d’une variété résistante l’année suivante pourrait être une des meilleures solutions pour éviter l’installation de la pyriculariose si on remet tout de suite le riz sur la parcelle attaquée et dans les parcelles autour. Cette pratique peut être complétée par des rotations culturales avec des légumineuses, par exemple. Car le risque de contamination est moindre en année 2 et nulle en année 3 et que par ailleurs des études ont montré que le SCV avait tendance à réduire la sensibilité de la plante à la maladie. La prise en compte de toutes ces informations concernant les résidus et le choix de système de culture ou de la pratique culturale permettraient de trouver un moyen de lutte alternatif contre la pyriculariose sans impact négatif sur l’environnement. D’autres éléments comme la survie de P. oryzae dans les résidus du riz utilisés dans la fabrication de fumier mériteraient d’être étudiés pour compléter les informations sur la relation entre les résidus de riz et la pyriculariose.

Mots-clés : Riz pluvial, Agroécologie, PYRICULARIOSE, FOFIFA, Pyricularia oryzae, CIRAD

Création variétale pour la riziculture pluviale d'altitude à Madagascar : bilan de 25 années de sélection

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Madagascar, le riz est a` la fois la culture principale et l’aliment de base de la population. La re´gion des Hautes Terres est dense´ment peuple´e et ses agriculteurs cultivent traditionnellement du riz irrigue´. Mais il n’y a plus de surfaces disponibles pour l’ame´nagement de nouvelles rizie`res. Pour re´pondre a` la demande croissante de riz, le Centre national malgache de recherche applique´e au de´veloppement rural (ou FOFIFA) et le Centre de coope´ration internationale en recherche agronomique pour le de´veloppement (Cirad) se sont associe´s au cours des anne´es 1980 pour cre´er les varie´te´s de riz pluvial adapte´es aux conditions d’altitude (au-dessus de 1 300 m). Les premie`res varie´te´s cre´e´es ont e´te´ diffuse´es de`s le milieu des anne´es 1990 et ont permis le de´marrage de la culture du riz pluvial dans les zones d’altitude du Vakinankaratra. Malheureusement, la pyriculariose a rapidement surmonte´ la re´sistance de la plupart de ces premie`res varie´te´s a` base ge´ne´tique e´troite. Il a donc fallu e´largir la base ge´ne´tique utilise´e et prendre en compte la re´sistance a` la pyriculariose comme crite`re prioritaire de se´lection. Une quinzaine de varie´te´s de riz pluvial tole´rantes au froid ont e´te´ se´lectionne´es et propose´es a` la diffusion ; elles ont permis de repousser la frontie`re de la culture du riz pluvial au-dela` de 1 800 m d’altitude. Vingt-cinq ans plus tard, le riz pluvial est visible partout dans le paysage. Nous pre´sentons ici un bilan ge´ne´ral du programme d’ame´lioration varie´tale du riz pluvial d’altitude, les dernie`res e´volutions de ce programme ainsi que les donne´es les plus re´centes sur la diffusion de la riziculture pluviale sur les Hautes Terres centrales.

Mots-clés : Production végétale, Riz pluvial, Pathologie, Riz, Semence, Variété adaptée, Amélioration génétique, FOFIFA, CIRAD
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