Dans le système de culture sous couverture végétale (SCV), les résidus du riz sont utilisés comme couverture. Ce système SCV a été promu comme un moyen de réduire le coût de production, l’érosion et la dégradation de la fertilité du sol. La pyriculariose, causée par Pyricularia oryzae, est la maladie fongique la plus dévastatrice du riz dans le monde. La perte de récolte peut être importante quand des variétés sensibles sont utilisées. Les suivis de la pyriculariose sur différents essais montrent que l’attaque est moins sévère sur le système SCV par rapport au labour conventionnel. La réduction de niveau d’attaque est expliquée par le développement des plantes et par l’absorption progressive d’azote dans ce système. Cependant, il a été démontré que l’agent pathogène de la pyriculariose peut survivre pendant 18 mois sur des résidus du riz infectés laissés sur le sol. Les résidus de riz infectés constituent donc un réservoir pour P. oryzae. Par ailleurs, la comparaison des résidus avec d’autres sources potentielles d’inoculum (semences, grains vides et bases de tige) montre que l’attaque de pyriculariose est très élevée sur les parcelles avec des résidus de riz par rapport à ces autres sources d’inoculum. La présence des résidus infectés sur la parcelle joue donc un rôle important sur l’initiation de l’épidémie de pyriculariose. En cas d’épidémie sévère, les résidus restant sur le sol constituent une source d’inoculum pour cette parcelle et les parcelles autour. Sur la base de ces observations, il semble nécessaire de prendre des mesures pour limiter la contamination à partir de ces résidus. En cas de présence d’attaque de pyriculariose, il faut enlever ces résidus de ces parcelles. L’utilisation d’une variété résistante l’année suivante pourrait être une des meilleures solutions pour éviter l’installation de la pyriculariose si on remet tout de suite le riz sur la parcelle attaquée et dans les parcelles autour. Cette pratique peut être complétée par des rotations culturales avec des légumineuses, par exemple. Car le risque de contamination est moindre en année 2 et nulle en année 3 et que par ailleurs des études ont montré que le SCV avait tendance à réduire la sensibilité de la plante à la maladie. La prise en compte de toutes ces informations concernant les résidus et le choix de système de culture ou de la pratique culturale permettraient de trouver un moyen de lutte alternatif contre la pyriculariose sans impact négatif sur l’environnement. D’autres éléments comme la survie de P. oryzae dans les résidus du riz utilisés dans la fabrication de fumier mériteraient d’être étudiés pour compléter les informations sur la relation entre les résidus de riz et la pyriculariose.