Fiche Gestion agrobiologique des sols : guide pour la mise en place d'itinéraires techniques reproductibles dans les hauts sous le vent de La Réunion avec la couverture de desmodium
Fiches pour Gestion agrobiologique des sols : guide pour la mise en place d'itinéraires techniques reproductibles dans les hauts sous le vent de La Réunion avec la couverture de trèfle du Kenya
In order to put in place a suitable advisory system, in an integrated approach at the terroir level, it is necessary to master a range of cropping systems adapted to local conditions. This requires identifying the nature of the most appropriate crops and the order of their succession and/or association, as well as the operational sequence to be applied to these crops or crop associations.
Avec 80% de la population active, l'agriculture est le pilier de l'économie à Madagascar. Pourtant, ce secteur est aujourd'hui en danger. La déforestation, la surexploitation des terres, la faible productivité et l'insécurité foncière sont autant de facteurs qui contribuent à la baisse du rendement des sols et menacent la sécurité alimentaire de l'île.
Afin d'enrayer l'appauvrissement des terres, l'Agence Française de développement (AFD) développe l'usage de l'agroécologie auprès des paysans malgaches avec l'appui du Cirad. Cette technique consiste à protéger les sols par une couverture végétale, supprimant ainsi le labour et limitant le recours aux engrais. Elle permet de restaurer la fertilité de la terre, de limiter l'érosion des bassins versants et de réduire les émissions de gaz carbonique. Le développement de l'agroécologie est une entreprise de longue haleine. Il ne peut réussir qu'à condition de renforcer en parallèle la formation, la sécurisation des terres et l'accès des paysans au marché et au crédit.
La dégradation de l’environnement, l’évolution de la demande des produits alimentaires et
non alimentaires, la globalisation des marchés et les fluctuations rapides des prix des produits
agricoles conduisent à une modification rapide des systèmes de production et nécessitent des
changements profonds des pratiques (Meynard et al., 2012). Les systèmes de culture doivent
évoluer pour s’adapter à ces changements et faire face aux tensions qui en découlent : tensions
entre rentabilité économique et préservation de l’environnement, entre intérêt individuel des
exploitations et gouvernance territoriale, et entre filières (Meynard et al., 2012).
L’agriculture de conservation (AC), en rupture avec les systèmes conventionnels, ouvre de
nouvelles perspectives pour des systèmes de culture combinant durabilité et profitabilité. Elle
se décline autour de trois principes fondamentaux : (i) un travail du sol minimal, si possible
nul ; (ii) une couverture permanente du sol et (iii) des rotations/associations de cultures
(Kassam et al., 2009). Mais les performances de l’AC sont variables et les systèmes doivent
être adaptés localement, en fonction des conditions agro-climatiques et socio-économiques
(Erenstein, 2003; Lestrelin et al., 2012). L’adaptation de ces systèmes à des milieux très
divers demande de revoir leur mode de conception et l’accompagnement de leur diffusion.
Ceci est particulièrement vrai pour les systèmes à base de riz pluvial, qui représentent 40 %
des surfaces cultivées en riz en Afrique (Bernier et al., 2008) et sont à la fois mis en œuvre
dans une très grande diversité de situations, très sensibles à la dégradation des sols et exposés
à de fortes fluctuations des marchés.
Dans les systèmes en semis direct sur couverture végétale permanente (SCV), la gestion de la fertilité (au sens large, y compris la structure du sol et l’alimentation hydrique et minérale), des adventices et des bioagresseurs se fait avant tout par les systèmes de cultures. Ces systèmes sont choisis pour remplir un certain nombre de fonctions éco systémique et permettant un bon fonctionnement des sols (en particulier sur le plan biologique), assurés par un turn-over important et rapide de la matière organique.
Pour être performant, ces systèmes de cultures doivent produire une forte biomasse (aérienne et racinaire), en particulier les premières années d’entrés en semis direct. Pour cela, les itinéraires techniques doivent s’adapter aux conditions locales (unités agronomiques et caractéristiques des exploitations et des terroirs) afin d’optimiser la production des grains et la biomasse totale du système.
Les principaux systèmes développés reposent sur des rotations SCV sur deux ou trois ans:
• Les rotations SCV sur deux ans consistent à faire une association céréales + plantes de couverture en première année pour permettre une production de grains et optimiser la production de biomasse. Cette biomasse est conservée in situ pendant l’intersaison et la deuxième année (année suivante), on fait une culture sur biomasse.
• Les rotations SCV sur trois ans consistent à faire une association céréales+plantes de couverture en première année pour permettre une production de grains et permettre une bonne installation de la plante de couverture associée. En intersaison, la plante de couverture est protégée sur la parcelle (à l’aide d’une haie par exemple). En deuxième année, la plante de couverture est laissée seule sur la parcelle et se développe pour produire suffisamment de la biomasse. Elle est de nouveau protégée en intersaison sur la parcelle et en troisième année, elle est maîtrisée (par fauchage ou herbicide) et rabattue, puis on installe alors une culture sur la biomasse. Ces systèmes sont beaucoup plus pratiqués au sud de la zone cotonnière où les pluies sont plus régulières et importantes d’une part et la saison sèche, plus courte et moins contraignante qu’au nord de la zone cotonnière. Ces conditions sont plus favorables aux plantes de couverture, leur permettant de bien
s’installer en première année pour se maintenir en intersaison et pouvoir se développer en deuxième année. Les principales plantes de couverture utilisées dans ces systèmes sont le Stylosanthes guianensis et le Brachiaria ruziziensis. Ces systèmes sont très recommandés pour les agro-éleveurs qui peuvent préléver une partie de la biomasse en deuxième année pour nourrir leurs animaux.
Depuis 2004, le Cirad apporte un appui au ministère de l'Agriculture, des forêts et de la pêche du Cambodge sur le transfert et l'adaptation des techniques de Semis directs sur Couverture Végétale (SCV) aux conditions bio-physiques et socio-économiques des producteurs familiaux. Ces travaux de recherche-action se sont en premier lieu orientés sur l'agriculture pluviale à base de plantes annuelles, maïs, manioc et soja principalement ; plus récemment, des développements complémentaires ont porté sur les différentes formes de rizicultures, inondées et irriguée. Au travers d'exemples, la présentation illustre comment la méthodologie mobilisée, "pour, chez et avec" les agriculteurs, permet d'établir les possibilités et les conditions d'une diffusion des SCV à l'usage des opérateurs du développement. Cette mise en perspective dépasse le seul questionnement technique et milite pour une approche systémique du développement agricole à l'échelle du bassin de production.
Propositions concrètes pour la construction d'une agriculture durable performante et gérée au plus près de l'écologique , sur couverture végétale permanente, dans un environnement protégé en Haïti - 2ème partie et fin
. Réorientation en année 3 du projet PAC. Ebauche résumée d'une agriculture durable à plus long terme : vers la création d'une plateforme multi institutionnelle et d'un réseau agroécologie en Haïti (2° partie et fin).
Pour chaque zone agro-écologique du Nord Cameroun, les tableaux présentant les possibilités d’association
ou de successions des principales cultures avec les principales plantes de couverture permettent d’identifier les
systèmes les plus intéressants pour lever rapidement les principales contraintes agronomiques. Les successions
interannuelles permettent de faire entrer dans les systèmes des plantes d’intérêts agronomiques et/ou économiques
variés, permettant de faire évoluer favorablement les sols et les gains des agriculteurs.
Les successions interannuelles, faciles à gérer, ne sont possibles que quand la disponibilité en eau et les
températures le permettent.
Certaines associations sont faciles à gérer, alors que d’autre nécessitent un itinéraire technique précis (dates,
densité, profondeur et espacements de semis, fertilisation éventuellement localisée, choix des variétés, application
d’herbicide, etc.), adapté aux conditions de climat, au niveau de fertilité du sol et aux plantes associées.