La rizipisciculture est une activité adaptée au contexte des Hautes Terres de Madagascar.Cette pratique permet la valorisation des vastes rizières irriguées en produisant des poissons. Les producteurs peuvent ainsi gagner plus de revenus et améliorer leurs alimentations. L’APDRA est une organisation non-gouvernementale qui œuvre pour l’intégration de la pisciculture à la dynamique agricole, environnementale et socio-économique de ses zones d’interventions. Cet organisme agit dans quelques régions des Hautes Terres et de la Côte Est de Madagascar en proposant des référentiels techniques différents. La stratégie d’intervention de l’APDRA est actuellement basée sur la méthode Groupe d’Expérimentation et de Recherche : Développement et Actions Locales : traque à l’innovation, recherche-action et recherche coactive de solutions pour accompagner les diverses innovations. Cette approche a mis en évidence non seulement les diverses innovations techniques mises en œuvre par les paysans mais aussi l’émergence de diverses innovations socio-organisationnelles. L’APDRA souhaite ainsi comprendre les mécanismes mis en jeu derrière ce deuxième type d’innovation et les acteurs qui gravitent autour. Cette étude s’est intéressée à l’accompagnement des innovations socio-organisationnelles piscicoles, c’est-à-dire les divers fournisseurs de services et les services qu’ils fournissent. Pour ce faire, la méthodologie de la traque à l’innovation a été adaptée. Trois types d’innovations socio-organisationnelles ont été identifiés : entraide entre alevineurs pour produire des alevins, production de poissons grossis coordonnée par un alevineur et production de poissons en parcelles communes. L’APDRA est le principal accompagnateur de ces innovations socio-organisationnelles. Le traçage des trajectoires de ces innovations a mis en évidence l’importance des stratégies d’accompagnements. En effet, les nouvelles approches s’avèrent plus efficaces pour accompagner les innovations piscicoles paysannes. Cependant le déroulement des processus d’innovation dépend aussi de nombreux autres facteurs sociaux, économiques et climatiques qui doivent être tenus en compte. Dans ce sens, les appuis fournis pour les pisciculteurs devront répondre à leurs besoins. L’existence d’un intermédiaire facilite cette articulation et l’interaction de l’organisme avec les pisciculteurs.

L’agriculture numérique étant émergeante à Madagascar mais aux effets potentiellement importants pour soutenir le secteur rural, les besoins d’évaluer les méthodes d’interventions liées à l’utilisation des outils numériques et leur lien à l’innovation agricole sont d’autant plus grands. Parmi ces outils, le SIEL ou Service d’Information Economique des Légumes est un exemple de Système d’Information de Marché de deuxième génération. C’est un service fourni en complémentaire avec d’autres services dans les organisations de producteurs de FIFATA. Cette étude a pour objectifs de montrer la diversité des services supports à l’innovation dans le processus d’innovation de SIEL et dans les processus de structuration des producteurs ; et puis de mesurer de manière participative la performance des services supports importants. La méthodologie utilisée s’est principalement basée sur la construction des chronologies de l’innovation, la caractérisation et hiérarchisation des divers services supports, l’évaluation participative avec les bénéficiaires et fournisseurs de services, et généralement une analyse de données qualitatives. Les résultats montrent qu’il existe un panorama de services supports à l’innovation dans le processus de conception et d’implémentation du SIEL. Dans les processus de structuration des producteurs, le SIEL et les divers services supports tiennent chacun leur place. Et une diversité de critères existe du point de vue des bénéficiaires et fournisseurs pour évaluer la performance du SIEL et des autres services supports. Les discussions et recommandations portent sur la formation dans le sous-système d’innovation agricole d’un réseau d’acteurs comprenant des acteurs du domaine informatique; sur la place de l’outil numérique parmi les autres services dans les dynamiques collectives ; et sur la performance du SIEL et des services supports importants.