A Madagascar, où riz et zébu constituent les piliers de la culture, on peut s’étonner de voir une activité laitière ancienne et dynamique. Les agro-éleveurs des Hautes Terres, pratiquant essentiellement une polyculture dominée par les cultures vivrières dont le riz, ont vu, dans l’élevage laitier, un moyen d’acquérir un revenu régulier étalé sur toute l’année. Les problèmes de fertilité des sols et d’érosion sur les Hautes Terres sont dus à une forte pression démographique et à l’origine des actions de la recherche et du développement. Une meilleure connaissance de l’élevage bovin et des systèmes d’alimentation pourrait donc apporter des solutions pour ces opérateurs du développement. La Commune de Betafo se situe dans la région du Vakinankaratra, perchée sur les Hautes Terres et en plein cœur du « triangle laitier ». Cette ancienne capitale agricole de la région a développé, depuis une trentaine d’années, un élevage laitier basé sur des petits troupeaux composés majoritairement de vaches laitières de race améliorée Pie Rouge Norvégienne. Climat clément, sol riche et eau abondante sont les points forts de cette zone où vont être analysés les systèmes d’alimentation des troupeaux laitiers, selon une méthodeinspirée de l’analyse fonctionnelle des systèmes d’ alimentation (MOULIN C., 2001). Les petites exploitations de Betafo (1 à 2 ha en moyenne), combinent deux systèmes de culture, (irrigué sur rizières et pluvial sur tanety ) qui leur permettent de produire des ressources alimentaires destinées aux bovins, très diversifiées. La majorité des éleveurs laitiers n’ont pas recours au pâturage. Ils basent leur apport en fourrages sur des résidus de culture, des herbes ramassées au bord des routes et des fourrages cultivés, qu’ils complètent par une provende artisanale fabriquée sur l’exploitation ou des concentrés achetés. Le foncier agricole très limité ne permet pas la réalisation de stocks. Les éleveurs produisent à flux tendu : les ressources produites sont distribuées en vert a u fur et à mesure qu’elles sont coupées. Il en résulte des calendriers d’alimentation très complexes à base de ressources très diversifiées et des rations qui va rient quasiment tous les mois. La typologie des exploitations laitières de la zone a permis d’approcher la diversité des exploitations, en terme de mode de conduite des animaux et de diversification du revenu. Les différents types étudiés ont permis de mettre en évidence quatre grands systèmes d’alimentation. Parmi eux, on peut distinguer des systèmes très performants mais peu durables, d’autres durables mais coûteux et enfin ceux peu coûteux mais non performants et non durable