RESUME: A Madagascar l'URP SCRiD mène des activités de recherche autour du développement de la riziculture pluviale. La présente étude a été commandée dans le cadre de la production de connaissances socio- économiques autour de cette culture. Elle vise à comprendre d'une part dans quelles mesures le développement de la riziculture pluviale peut répondre à la stratégie de développement de Madagascar et d'autre part dans quelles mesures les objectifs assignés à l'actuelle politique agricole sont susceptibles d'influencer son développement. Ce travail se base sur l'étude de cas de deux zones contrastées du Vakinakaratra et du Bongolava complété par une analyse des politiques publiques. Dans la commune d'Ankadinondry-Sakay (Bongolava), la riziculture pluviale considérée comme une culture commerciale est progressivement abandonnée des systèmes de production qui mettent en œuvre des activités agricoles plus rémunératrices. A l'inverse, dans le fokontany d'Antsapanimahazo (Vakinankaratra) le riz pluvial considéré comme une culture vivrière est adopté massivement par les systèmes de production afin d'assurer leur autosuffisance en riz. Dans les deux zones, la plupart des contraintes spécifiques au développement de cette culture ne sont pas atténuées par les acteurs économiques en relation avec les systèmes de production. Toutefois, la politique agricole actuelle étudiée au regard du rôle de l'Etat dans la régulation du marché du riz, de la politique de financement rural, de la politique de conseil agricole et de la politique d'approvisionnement en intrants dispose d'objectifs globalement adaptés aux contraintes actuelles de la riziculture pluviale. Cependant, cette politique n'est pas forcément garante d'un développement de la riziculture pluviale puisqu'elle favorise également d'autres activités agricoles. En conclusion, le développement de la riziculture pluviale peut être remis en cause au regard de l'objectif stratégique de l'Etat de passer d'une économie de subsistance à une économie de marché. En effet, dans les zones d'étude choisies, la culture de riz pluvial est prioritairement mise en oeuvre à des fins d'autoconsommation plutôt que dans une logique de commercialisation.