Le manque de moyen, résultat de la faible capacité des investissements des agriculteurs, la dépreciation du milieu causée non seulement par l’érosion hydrique mais également par les activitées anthropiques sont l’unes des contraintes de l’agriculture dans la région Vakinankaratra. Ces contraintes engendrent la stagnation de la production rizicole notamment dans les bas fonds. Le striga dans la zone Moyen Ouest, favorisé par la pauvriété du milieu constitue également un problème de la production rizicole rencontrés dans le Vakinankaratra. Aussi, le projet de mise en valeur et de protection des Bassins Versants et Périmètres Irrigués Sud Est et Hauts Plateaux (projet BVPI SE/HP) installé dans la zone a introduit et diffusé depuis 2006: - Le système de culture sous couverture végétal (système SCV) pour lutter contre le striga, pour protéger, régénérer et mettre en valeur les sols en amont (sur les tanety); - Le système amélioré de riziculture sur Rizière à Mauvaise Maîtrise d’eau (RMME) et le système de riziculture intensive (SRI) /système de riziculture améliorée (SRA) pour augmenter la production riziole dans les bas fonds. Cependant, même si les résultats de la diffusion de certaines techniques introduites sont importants (en particulier le SCV), il a été constaté que certains agriculteurs ont abandonné le système après 1,2 ou 3 années d’adoption voire plus, d’autres sont restés indifférents aux innovations introduites. Cette étude a pour objectif d’identifier et d’analyser les raisons des désadoptions/non adoptions de ces techniques par ces paysans. Durant cette étude, des enquêtes ont été menées auprès des paysans qui ont abandonné le système SCV ou le système amélioré riz en RMME ou le SRI ainsi qu’auprès de ceux qui n’ont jamais adopté ces systèmes dans le moyen ouest et hautes terres Vakinankaratra. Globalement, la mauvaise compréhension de certains paysans des messages transmis par le projet, l’insuffisance de prise en compte des contextes locaux, l’inadaptabilité des systèmes proposés par rapport aux priorités et stratégies de certains producteurs, la méfiance de ces agriculteurs enquêtés fâce aux nouvelles techniques sont les principales raisons des abandons dans les deux zones. Les raisons de la non adoption de certaines paysans sont d’abord d’origines sociales à savoir la crainte des acteurs extérieurs de la société locale et la méfiance de la nouvelle technique. Ensuite, elles sont liées aux investissements élevés (en quantité de travail et en intrant) demandés par certaines technologies introduites. Les techniques proposées doivent prendre en consideration les priorités et stratégies des paysans et doivent être plus proches des pratiques locales pour que ces producteurs soient prédisposés à s’en approprier.