Le système agraire de cette zone était traditionnellement basé sur la riziculture aquatique en plaine et une utilisation des tanety comme zones de parcours des troupeaux de zébus. Après l’indépendance, entre 1960 et 1980, une série d’aménagement est réalisée par l’état malgache qui souhaite faire de la région du lac le « grenier à riz » de Madagascar. La production passe alors de 35 000 tonnes de riz en 1930 à 200 000 tonnes en 1980 (Garin, 1998). L’aménagement hydro-agricole est réalisé par la SOMALAC (Société Malgache d'aménagement du lac Alaotra). Elle permet la mise en place de 30 000 ha de périmètres irrigués qui garantissent des rendements réguliers et élevés. Aujourd’hui, le lac est une des rares régions de Madagascar exportateur net de riz, avec un volume moyen de 80 000 tonnes de riz blanc explorté vers Antananarivo et Tamatave. Cette région devient de plus en plus attractive et l’immigration s’accélère. Couplée à l’augmentation démographique (la population double tous les 18 ans), la disponibilité foncière des RI, des RMME et des zones de baiboho devient de plus en plus limitée. Comme les rendements stagnent, à partir des années 80, les agriculteurs commencent à s’approprier les tanety. Cette colonisation, associée à l’abandon de la jachère et à la défriche des zones forestières accélèrent les phénomènes d’érosion présents naturellement. Ils entraînent une perte de fertilité, l’ensablement des canaux d’irrigation et le comblement du lac. Face à ses nouveaux enjeux que sont la dégradation des sols et l’érosion et pour permettre le développement durable de la région du lac Alaotra, a démarré, en avril 2003, le projet de mise en valeur et de protection des bassins versants du lac Alaotra (projet BV Lac), pour une durée de 5 ans. Il a été reconduit pour 5 ans à partir de 2008. Durant la première phase du projet, l’accent a été mis sur la diffusion des techniques SCV. Mais les systèmes de culture vulgarisés auprès des paysans s’inscrivent dans une optique d’intégration agriculture- élevage avec la mise en place de parcelles fourragères et de cultures destinées à l’alimentation animale comme le maïs ou le manioc.