La pyriculariose du riz est une maladie fongique qui peut entrainer des pertes de rendement très importantes, particulièrement en riziculture pluviale d’altitude. Dans le cadre du projet «Gestion Agronomique de la Résistance à la Pyriculariose du riz» mené par le Cirad, j’ai étudié sur les Hautes-Terres de Madagascar le lien entre le système de cult ure, la sévérité de la pyriculariose, et les rendements obtenus pour différentes variétés de riz pluvial d’altitude, à l’aide d’une expérimentation factorielle dans deux sites contrastés. Nous avons montré que le mode de gestion du sol et la fertilisation azotée peuvent avoir un effet significatif sur la sévérité de la pyriculariose, et que ces effets s’expliquent dans la majorité des cas par une modification de la densité du couvert (que nous estimons par le Leaf Area Index) et/ou de la teneur en azote des feuilles. Néanmoins, dans un des cas que nous avons rencontré, l’effet du mode de gestion du sol n’a pas été expliqué, renforçant l’hypothèse que dans certaines conditions, le système sous couverture végétale (SCV) peut influer sur la sévérité de la maladie autrement que par la simple modification de la croissance des plantes. L’effet du système de culture sur le rendement a été différent selon le site expérimental et selon les variétés étudiées, mais nous pouvons néanmoins dire de manière schématique que les rendements ont été généralement plus élevés en labour qu’en SCV sur le site d’Andranomanelatra, tandis qu’à Ivory, les rendements obtenus en labour n’ont été supérieurs à ceux obtenus en SCV qu’en l’absence de fertilisation minérale azotée. Ce constat est principalement dû au fait que les conditions climatiques à Andranomanelatra sont défavorables aux SCV, tandis qu’à Ivory le riz cultivé en SCV sans azote minérale a rencontré des problèmes de croissance importants. Nous retenons néanmoins qu’à Ivory, les rendements pour les fertilisations azotées moyenne et haute ont été similaires pour les deux modes de gestion du sol, ce qui est un résultat encourageant pour les chercheurs travaillant sur les SCV.