Le Gouvernement de Madagascar, assisté par le Programme des Nations Unies pour le Développement et l'Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l'Agriculture, soutient depuis 1988 un nouvel effort dans la promotion de la pisciculture et de la rizipisciculture. Le plus important volet en est la recherche d'une meilleure répartition des alevins et des techniques piscicoles en milieu rural, par l'installation de producteurs privés d'alevins disséminés au sein de la paysannerie. L'étude présentée dans ce rapport, effectuée en 1991, est une première analyse du système de production d'alevins dans la région du Vakinankaratra, où cette action a été inaugurée. Ce travail de recherche consiste à procurer aux techniciens concernés un supplément de connaissance de leur milieu d'intervention, ainsi que des solutions aux problèmes humains rencontrés. Le rapport montre que la production d'alevins à titre privé (ainsi que la rizipisciculture) est une réponse pertinente à l'attente des populations rurales du Vakinankaratra (et de Madagascar en général), qui manquent à la fois de sources protéiniques et de revenus. Toutefois, sans être vraiment contraignante, cette activité requiert un certain nombre de conditions fondamentales, afin que la production démarre et progresse de façon optimale. Il faut d'abord que la disponibilité des facteurs de production fondamentaux soit sûre et sécurisante pour l’exploitant. Ensuite, il vaut mieux que ce dernier soit doté d'une certaine maturité et de ressources monétaires notables, pour éviter les entraves d'ordre familial, social et financier ; l'obstacle financier est en partie éliminé par le crédit piscicole existant, mais celui-ci doit alors pouvoir garder la confiance des emprunteurs. Puis, il est nécessaire que le producteur d'alevins, individu privilégié et appelé à jouer un rôle décisif, sache bien s'intégrer dans le milieu social où il évolue ; au besoin, une incitation en ce sens peut être effectuée. Par ailleurs, le langage des techniciens encadreurs mérite une attention particulière, afin d'éviter les malentendus, le manque de conviction envers les conseils donnés, la frustration ou le ressentiment observé chez certains encadrés. Enfin, pour que l'existence et la performance de l'exploitation piscicole ne dépendent pas d'une seule personne, en l'occurrence le chef de ménage, une certaine intégration de sa femme dans l'activité s'avère nécessaire.