Située dans la partie occidentale de l'océan Indien, Madagascar est la quatrième plus grande île du monde avec une superficie supérieure à celle de la France. Avec 2/3 de la population en dessous du seuil de pauvreté, Madagascar compte parmi les pays les plus pauvres du monde. 80% de la population active travaille dans le secteur agricole, qui revêt donc une importance majeure pour le pays. Le riz constitue l’aliment de base des Malgaches. Les paysans des hauts plateaux sont parmi les principaux producteurs de riz avec 36% de la production nationale (Penot et al., 2009). Cependant, l'accès à des rizières irriguées devient de plus en plus limité pour les agriculteurs du fait de l’héritage qui divise les surfaces des exploitations. Parallèlement, la forte croissance démographique (3% par an environ) augmente considérablement la demande alimentaire. Les hauts plateaux culminant à plus de 1 700 mètres d’altitude, les conditions climatiques limitent fortement les rendements. C’est pourquoi l’agriculture parvient de plus en plus difficilement à assurer l’autosuffisance et la sécurité alimentaire dans cette région. Les agriculteurs manquent de moyens pour investir et intensifier la production, aussi se tournent-ils vers la mise en culture des collines non irriguées : les tanety. Le riz pluvial peut être cultivé sans irrigation, des variétés d’altitude sont diffusées depuis 1980 par le CIRAD1 et le FOFIFA2. Elles permettent l’extension de la production de riz aux tanety mais celle-ci augmente le risque d’érosion des pentes. Les sols fragilisés par l’agriculture sont emportés par les fortes pluies, ce qui aboutit à une perte importante de fertilité du sol voire à l’ensablement des bas fonds. En réponse à ces difficultés, des ONG telles que TAFA3 diffusent depuis la fin des années 90 des systèmes basés sur le semis direct sous couvert végétal (SCV) dont l’une des particularités est l’absence de travail du sol. Ces systèmes visent à protéger le sol des eaux de pluie et à maîtriser les adventices via une couverture végétale du sol. Leur diffusion rencontre elle aussi des difficultés, notamment à cause des conditions climatiques qui limitent la formation d’une biomasse suffisante pour assurer une couverture efficace.