Le riz est la culture vivrière principale et constitue l’alimentation de base de la population malgache. La culture de ce céréale traverse des nombreuses contraintes abiotiques et biotiques. Une des maladies la plus dévastatrice du riz dans le monde est le flétrissement bactérien ou « Bactérial Leaf Blight (BLB) » causé par Xanthomonas oryzae pv. oryzae (Xoo) qui peut entrainer une perte de récolte allant jusqu’à plus de 70%. A Madagascar, le BLB n’a pas été recensé auparavant d’après la prospection des maladies du riz effectuée par différentes équipes de phytopathologiste en 1985 et 2013. Pourtant, la présence d’attaque de Xoo a été observée sur des tanety et bas fonds à Ivory (Moyen Ouest de Vakinankaratra) par l’observation des symptômes sur les feuilles attaquées pendant la campagne 2018-2019. Des analyses moléculaires faites au laboratoire ont permis de confirmer l’apparition de BLB à Madagascar. Durant la saison culturale 2019-2020, trois sites expérimentaux et des parcelles de producteurs dont Antsirabe, Ivory, et Morafeno ont été touchés par cette maladie. L’objectif de la présentation est d’analyser l’effet de la maladie sur des lignées de riz pluvial conduite dans deux expérimentations avec plusieurs niveaux de fertilité et différentes gestions agro-écologiques. L’une sur un essai avec 55 lignées du programme SCRiD comprenant deux conditions contrastant de fertilité F0 sans apport et FM avec fertilisation minérale. D’autre sur un essai agronomique du projet EcoAfrica sous différents lots de traitements (quatre variétés vulgarisées, quatre doses d’inoculation mychorizienne et quatre niveaux de fertilisation phosphatée). Les résultats montrent que les réponses des variétés diffèrent significativement entre elles vis-à-vis du Xoo dans les deux dispositifs expérimentaux à Ivory. L’analyse peut en déduire une perte de récolte à cause de BLB, mais la perte dépend de la phase d’initiation de BLB. Quand la maladie apparait tôt, plus la perte est importante. L’analyse d’attaque de BLB montre aussi que la maladie est plus sévère sur des parcelles à fertilisation élevée par rapport aux parcelles à faible fertilisation. Les résultats avec l’inoculation mychorizienne ne montrent aucun effet de ce facteur sur la sévérité de BLB. Un système d’alerte a été mis en place par la formation des techniciens, agents vulgarisateurs et riziculteurs, groupements paysan ; par la distribution des fiches et des posters et par l’explication du BLB durant la réunion mensuelle des Maires dans les Districts de la région du Vakinankaratra afin de favoriser des échanges d’informations permettront de cartographier les zones touchées par cette maladie. La compréhension approfondie de l’épidémie de BLB sous différent contexte agro-éologique (par exemple le système de culture sous couverture végétale qui réduit l’attaque de la pyriculariose, par contre des études devraient être conduites si ce système limite ou favorise l’attaque de BLB), l’identification et l’utilisation des variétés résistantes et l’analyse des populations du pathogène aideront beaucoup à la formulation de la gestion de cette maladie bactériènne du riz qui constitue un nouveau danger pour la rizicutlure à Madagascar