La dégradation des sols a pris une ampleur considérable au niveau mondial. Environ 5 à 7 millions d’hectares de surfaces arables disparaissent chaque année du fait du ruissellement et de l’érosion (Raunet, 2006). Les sols tropicaux sont particulièrement menacés dans le contexte actuel de forte croissance démographique et de pression accrue sur les ressources qui prévaut dans les régions concernées. A Madagascar, la faible disponibilité de zones de plaine et la stagnation des rendements couplées avec la croissance démographique conduisent à une mise en culture de plus en plus fréquente et importante des versants et des collines1 dont les sols fragiles et dégradés s’érodent facilement. La dégradation des sols est en effet antérieure à l’érosion. Elle peut être expliquée par la faible utilisation de fumures organique et minérale, par le surpâturage ainsi que par certaines pratiques culturales. Le renouvellement de la fertilité n’est plus assuré dans ces cas.