Madagascar compte aujourd’hui environ 24 millions de population dont plus de trois quarts vient dumilieu rural. C’est un pays classé parmi les plus pauvres avec un PNB de 404 US$ par habitant (en 2014). L’agriculture tient une place importante pour le pays car c’est un secteur qui est responsable pour 86% de l’emploi en milieu rural. Dans ce contexte, le FIDA soutient le pays à travers (i) l’amélioration de la gestion des risques et la réduction de la vulnérabilité des ruraux pauvres en leur donnant plus largement accès aux ressources et aux services, (ii) l’amélioration des revenus des ruraux pauvres par la diversification des activités agricoles et la promotion de l’entreprenariat rural et (iii) la professionnalisation les petits producteurs et leurs organisations pour les associer plus étroitement au développement économique et au dialogue sur les politiques. Le Programme de Soutien aux Pôles de Micro-entreprises Rurales et aux Economies Régionales (PROSPERER), a été mise en place afin d’améliorer les revenus des paysans à travers la diversification des activités agricoles et la promotion de l’entreprenariat rural. Le programme cible les ménages ruraux qui à travers leurs activités entrepreneuriales sont considérées comme étant des Microentreprises rurales ou MER. Ces MER sont ainsi les premières bénéficiaires cibles du programme. Le programme contribue ainsi au développement des filières agro-alimentaires et d’autres secteurs de l’entrepreneuriat en milieu rural. Ces activités productives génèrent des bénéfices et permettent d’améliorer le niveau de vie des bénéficiaires. Il contribue à la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Le programme est actuellement effectué sur 9 régions où plusieurs filières et services ont été sélectionnés en fonction de leur potentiel de développement et de leurs éventuels impacts sur la vie des ménages les plus pauvres afin qu’ils puissent jouer un rôle dans le développement économique local. Parmi ces filières, on peut citer les filières agricoles (les fruits et leur transformation, le maraichage, le haricot, la vanille, le café, etc.), les filières basées sur des ressources naturelles (miel, raphia, soie, etc.) et les l’artisanat. Toutefois, ces activités génératrices de revenus peuvent consommer des ressources naturelles et exercer une pression sur l’environnement. Aussi dans un souci d’assurer l’impact environnemental de ses activités, le programme PROSPERER a mis en place une démarche de mise en place d’outil pour le suivi de l’empreinte environnementale des activités qu’ils développent à travers l’outil Empreinte Carbone. Le Consortium LRI-IRD (né en 2002 de la collaboration entre le Laboratoire des Radio Isotopes de l’Université d’Antananarivo et l’Institut de Recherche pour le Développement de Montpellier, en France) a développé un outil innovant pour l’évaluation des impacts environnementaux des pratiques agroécologiques à travers le calcul de l’empreinte carbone d’une exploitation, l’empreinte carbone étant le bilan des émissions et des absorptions de gaz à effet de serre (GES) au niveau d’une exploitation donnée. Cet outil, denommé TropiC Farm Tool, est un calculateur des émissions et absorptions de GES, établis et calibrés à partir de l’étude du fonctionnement des exploitations rurales malgache, prenant en compte la typologie existante des exploitations agricoles permettant d’effectuer des diagnostics à différentes échelles (parcelle, exploitation, filière, etc.). L’utilisation de cet outil nécessite la compréhension du fonctionnement de l’exploitation à travers l’établissement des cartes de flux de ressource. C’est donc un outil de diagnostic, de prédiction et d’aide à la décision.